Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. Apocalypse 22:11
Ceux qui rejettent les avertissements de Dieu scellent leur destinée : l’enfer, où ils conserveront pour l’éternité leur nature mauvaise et méchante. Ceux qui réagissent positivement à ces avertissements établissent ainsi leur destinée éternelle : la gloire, avec une justice et une sainteté parfaites au ciel.
Ce n’est pas un ordre mais un avertissement. Celui qui pratique l’injustice et l’iniquité, laisse le continuer. Les jugements révélés dans les visions précédentes montre que chacun va récolter ce qu’il a semé. Mais la sainteté et la vérité, encourage les à se manifester, elles ont leur récompense. La raison pour laquelle les saints peuvent en être sûrs est donnée après.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Il y aura un temps où le changement sera devenu impossible parce que le point de non-retour aura été franchi. A un moment donné, chacun continue sur sa lancée, bonne ou mauvaise, à moins que la grâce de Dieu intervienne puissamment pour sauver le pécheur. Chacun de nous se trouve, à différents tournants de notre vie, placé devant des décisions qui engagent tout notre avenir.
Le point de non-retour sera définitivement franchi le jour de notre mort ou du retour du Christ. « Le sort de tout homme est de mourir une seule fois, après quoi, il est jugé par Dieu » (Hébreux 9:27). Ce jugement mène à dans l’état final de justice ou d’injustice permanente : « Celui qui vit pour Dieu continue à vivre pour lui » – comme celui qui a choisi de servir le mal récoltera ce qu’il a semé. La Bible ne nous donne aucune raison de croire à une seconde chance après la mort. Notre seule chance se trouve dans cette vie et aujourd’hui : « Aujourd’hui si vous entendez sa voix, ne vous endurcissez pas » (Hébreux 3:7-8, 15).
Les deux commandements du verset 11 sont mieux compris à la lumière de toute l’Apocalypse, spécialement à celle de l’arrière-plan vétérotestamentaire des formules des lettres recommandant d‘écouter’ (comme dans Apocalypse 13:9) et du thème de l’endurcissement provenant des récits des plaies de l’exode qui se trouvent derrière les trompettes et les coupes.
« Que celui qui a des oreilles écoute »
La situation à laquelle s’adressent les exhortations d’Apocalypse 22:11 n’est pas uniquement celle de la dernière étape de l’histoire ; elle s’est présentée un certain nombre de fois dans l’Ancien Testament et au cours du ministère de Jésus ; elle se retrouve dans les Eglises d’Asie mineure auxquelles Jean écrit.
Nous avons vu que la formule répétée : « Que celui qui a des oreilles écoute » est basée sur une exhortation adressée à l’idolâtre Israël dans Esaïe 6:9-10 (« Et le Seigneur me dit : Va, et dis à ce peuple : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; oui, vous aurez beau voir, vous ne percevrez rien. Rends ce peuple insensible, ferme-lui les oreilles et bouche-lui les yeux pour qu’il ne voie pas de ses yeux, pour qu’il n’entende pas de ses oreilles et pour qu’il ne comprenne pas, et qu’il ne puisse pas retourner au Seigneur afin d’être guéri ») et sur l’emploi similaire de ce texte de l’Ancien Testament par Jésus (par exemple dans Matthieu 13:9-17, 43).
Dans ces passages, les incroyants sont exhortés à ne pas « entendre » alors que les croyants sont appelés à « écouter » et à obéir à la Parole de Dieu. La raison de ces deux exhortations énigmatiques de la part d’Esaïe et de Jésus, c’est l’apostasie de la majorité de la communauté de l’alliance, devenue insensible à la parole prophétique.
A de telles communautés, Dieu envoie des prophètes dont la parole accentue l’aveuglement des apostats, mais sert à donner au reste élu un choc salutaire qui les fait sortir de la torpeur caractéristique de la majorité. Pour les punir de leur apostasie et de leur culte des idoles, les impies sont même exhortés à ne pas comprendre (à l’Israël idolâtre, Jérémie 44:25 et Ezéchiel 20:39 commandent même de continuer à adorer les idoles).
Dans ce sens, Apocalypse 22:11 peut faire écho à Ezéchiel 3:27 qui développe le thème d’endurcissement d’Esaïe 6 : « Rends ce peuple insensible, ferme-lui les oreilles et bouche-lui les yeux pour qu’il ne voie pas de ses yeux, pour qu’il n’entende pas de ses oreilles et pour qu’il ne comprenne pas, et qu’il ne puisse pas retourner au Seigneur afin d’être guéri » (voir Esaïe 29:9-10 : « Aveuglez-vous, et restez aveuglés ! … Car l’Eternel a répandu sur vous un esprit de torpeur, il a bouché vos yeux » (voir aussi Romains 1:24-26). Six versets plus loin (Apocalypse 22:17), celui qui est juste et saint est appelé « celui qui entend », suivi d’un impératif.
Que penser de l’Eglise, l’actuel Israël de Dieu?
L’Eglise, l’actuel Israël de Dieu (voir Galates 6:16), est devenue spirituellement aussi léthargique que l’Israël d’antan et Dieu lui révèle de même son épée à double tranchant. Les ordres de se réveiller de la léthargie spirituelle et d’être béni sont adressés au reste, comme une bénédiction dans Apocalypse 22:11, et les ordres de continuer à faire le mal s’adressent aux incroyants, et c’est une punition pour leur apostasie.
Apocalypse 22:11 fait allusion à Daniel 12:10. Le texte de Daniel prédit que, dans les derniers jours, de faux membres de la communauté de l’alliance ne comprendront pas que la prophétie (à laquelle Apocalypse 22:10 fait allusion) est sur le point de s’accomplir et, par conséquent, ils continueront à désobéir aux lois de Dieu, alors que les justes comprendront et discerneront autour d’eux le commencement d’accomplissement de la prophétie. Leur réponse sera l’obéissance à la parole de Dieu.
La transformation de la prédiction chez Daniel en impératifs dans Apocalypse 22:11 exprime la prise de conscience que cette prophétie est sur le point de s’accomplir et que les vrais croyants devraient discerner cette révélation et y répondre positivement. Ce ton convient bien à Apocalypse 22:10 et aux exhortations d’ »écouter de ses oreilles » répétées aux lecteurs dans les lettres.
Par conséquent, la révélation au sujet de l’accomplissement de l’Ancien Testament dans le verset 10 est la base de la double réponse du verset 11 ; c’est elle qui l’inspire, suivant le modèle prophétique de Daniel 12:9 et 12:10. Ces événements sont déterminés ou prédestinés à s’accomplir, puisqu’ils ont été prophétisés et ne sont pas simplement décrits comme des possibilités futures.
Bien que cette conclusion soit théologiquement difficile, elle correspond admirablement à la nature prophétique de Daniel et à la notion que l’identification de chaque personne avec le Christ ou avec la Bête a été déterminée par le fait que son « nom a été inscrit dans le livre de vie de l’Agneau ».
L’heure du choix
Apocalypse 22:11 ne contient pas un appel général demandant de continuer à pécher. Il nous faut considérer le contexte. L’Eglise venait d’entendre pendant une heure et demie la lecture de tout le livre. Jean avait donné tout ce qu’il avait reçu dans une lutte terrible avec la peur, les doutes, l’ignorance, l’insouciance, l’amour du monde et la peur de la souffrance. A présent, est venue pour l’auditeur l’heure de tirer le bilan. Il ne s’agit pas de débattre sans fin. Celui qui ne se laisse pas gagner par ce livre ne sera pas gagné.
A présent, il s’agit de se décider, d’abandonner le le péché et la vie mondaine pour suivre le Seigneur Jésus-Christ ou alors de persévérer dans le péché et tourner le dos à l’offre de la vie éternelle.
Chaque motivation, chaque pensée, chaque parole et chaque action doit être exposée à la lumière – d’une manière ou d’une autre ! Déjà dans les lettres aux Eglises, il était dit : « Que tu sois froid ou bouillant ! » (Apocalypse 3:15). Cette volonté de clarté va si loin que l’on demande même à celui qui est désobéissant d’aller jusqu’au bout de sa désobéissance : « Continue à mal agir ! Poursuis ton chemin si tu ne veux pas te laisser avertir ! » Arrivé à un certain stade, Dieu abandonne le rebelle à lui-même, il le laisse poursuivre sa route dans sa rébellion – avec toutes conséquences que cela implique – vers la pleine domination de l’injustice (Matthieu 24:12 ; Romains 1:24-32). Que chacun devienne donc ce qu’il est, et reconnaisse ce qu’il est – et qu’il en ressente un choc salutaire en face de lui-même !
Conclusion
Ainsi ce verset se révèle comme un dernier et sévère appel à la repentance. Ce qui montre que l’invitation à ceux qui sont impurs à continuer à se souiller est en fin de compte un appel à la repentance ; c’est le verset 14 qui appelle à ceux qui sont souillés à laver leurs vêtements.
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