Coronavirus: Emmanuel Macron assure Rome de son soutien, met en garde contre les fake news
PARIS (Reuters) – Emmanuel Macron assure l’Italie de son soutien face à l’épidémie de coronavirus et appelle, dans une interview à la presse italienne publiée samedi, à ne pas se laisser « intoxiquer » par le récit de certains pays ayant largement communiqué sur leur aide aux autorités italiennes.
« La France est aux côtés de l’Italie », épicentre de l’épidémie en Europe avec plus de 9.000 décès à ce jour, souligne le chef de l’Etat français dans cet entretien accordé à la Repubblica, le Corriere della Sera et la Stampa.
« On parle beaucoup de l’aide chinoise ou russe, mais pourquoi ne dit-on pas que la France et l’Allemagne ont livré 2 millions de masques et des dizaines de milliers de blouses en Italie ? », poursuit-il, rappelant également le lancement des marchés européens d’achats groupés de masques et de respirateurs.
« C’est insuffisant, mais c’est un début et nous ne devons pas nous-mêmes nous intoxiquer au récit de nos partenaires et concurrents internationaux », ajoute-t-il. « Nous devons aussi rappeler qu’en sens inverse, les Européens sont venus en aide à la Chine au début de l’épidémie, quand elle était la plus touchée, en lui envoyant plus de 50 tonnes de matériel. »
« L’Europe doit être fière et se sentir forte, car elle l’est. Mais elle doit en effet aller beaucoup plus loin, c’est pour cela que je défends une solidarité budgétaire dans la gestion de cette crise et de ses conséquences », souligne Emmanuel Macron. « Si nous ne sommes pas solidaires, l’Italie, l’Espagne ou d’autres pourront légitimement dire à leurs partenaires européens : où étiez-vous pendant que nous étions au front ? Je ne veux pas de cette Europe égoïste et divisée. »
La mise au point d’Emmanuel Macron survient quelques jours après l’envoi par la Chine, la Russie ou encore Cuba de renforts médicaux ou des masques en Italie, des annonces sur lesquelles les trois pays ont largement communiqué.
Ces aides, utilisées par Pékin, La Havane et Moscou comme du « soft power », ont alimenté les critiques sur l’incapacité de l’Union européenne à se coordonner rapidement et massivement face à l’épidémie de coronavirus qui a d’ores et déjà contaminé plus de 200.000 personnes sur le continent européen.
(Marine Pennetier, édité par Nicolas Delame)