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Les églises de Suisse sonnent leurs cloches pour rendre hommage national aux victimes du Covid-19

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Vendredi 5 mars, la plupart des Églises de Suisse ont sonné leurs cloches pour rendre un vibrant hommage national aux victimes du Covid. Un choix qui peut étonner à notre époque moderne. Éclairage.

Vendredi 5 mars, presque toutes les cloches du pays ont sonné à la volée en mémoire des victimes du Covid, sur invitation du conseiller fédéral Guy Parmelin. Si la symbolique est forte, le choix d’un tel hommage peut étonner au sein de notre XXIe siècle aussi numérique que séculier. Éclairage de cet événement singulier avec Fabienne Hoffmann, historienne et campanologue vaudoise.

Pourquoi avoir choisi le moyen des cloches de nos Églises pour rendre cet hommage?

Il me semble que plusieurs raisons expliquent le choix fait par le Conseil fédéral pour cette circonstance. Il s’agissait premièrement de suivre une tradition séculaire. De plus, chaque ville et village possèdent une ou des cloches dans son temple, son église ou son école. Sonner les cloches est alors un moyen d’unir tous les habitants de la Suisse au même moment. L’audition de la cloche délimite un territoire sonore; le son forme une sorte de maillage entre tous les auditeurs, constituant un réseau d’appartenance à une communauté. C’est pourquoi, les cloches ont souvent sonné pour manifester des évènements d’importance qui touchent toute une nation.

À quel genre d’événements faites-vous référence?

Je pense par exemple aux sonneries liées à la mobilisation des soldats lors des deux guerres mondiales. Lors d’une conférence, une femme me racontait comment en août 1939, tous les habitants de son village étaient rassemblés près du temple pour entendre les cloches sonner le départ des hommes enrôlés pour la défense des frontière –le fait de se remémorer les sonneries lui faisait revivre les émotions liées aux adieux.

Les cloches sont-elles toujours liées à des moments solennels?

Non, les cloches sonnent également les moments de liesse, comme en France lors de la Libération où on les a mise en volée avec une telle force que certaines se sont même fêlées! Depuis des siècles en Occident, le son de la cloche accompagne divers moments de la vie. De manière inconsciente, la sonnerie des cloches parle à l’émotionnel de chacun. J’ai souvent entendu des personnes me dire, «tiens, je me sens à la maison », car la sonnerie des cloches entendues était la même que celle du clocher de leur domicile. Sonner les cloches, c’est donc choisir un medium ancestral qui parle, de manière consciente ou non, à chacune et chacun à travers le pays.

« Le son forme un réseau d’appartenance à une communauté »

Existe-t-il une grammaire des sons, des codes selon les usages?

Autrefois, lorsque la cloche était mise en volée à la main, on arrivait à donner un langage propre à chacune des sonneries. Une petite cloche était tintée très rapidement pour avertir d’un danger (sonnerie du tocsin) ou, au contraire, lors d’un enterrement, on sonnait la plus grande cloche du beffroi le plus lentement possible pour favoriser la solennité (sonnerie du glas). La motorisation des cloches au milieu du XXe siècle a simplifié ces modes de sonnerie, mais l’émotion provoquée par leur audition est toujours au rendez-vous.

Depuis quand les cloches sonnent-elles pour des usages civils à côté des usages religieux?

Des cloches qui sont chargées de sonner les heures apparaissent dès le début du XVe siècle dans nos régions avec la construction d’horloges monumentales dans les villes. La cloche est alors «le haut-parleur » de l’horloge. Les cadrans qui permettent de lire l’heure sur les murs des clochers n’apparaissent que plus tard.

Quelle place occupent aujourd’hui les cloches dans le quotidien des Suisses?

Si aujourd’hui on les entend plutôt dans les heures diurnes que nocturne, afin d’épargner à certains endroits une tranche de la population qui a de la peine à les supporter la nuit, les communes et les paroisses les entretiennent avec soin. Excepté dans les zones où l’habitat est clairsemé, la grande majorité des Suisses entend journellement des sonneries de cloche qui fournissent des repères spatio-temporels importants.

« Les communes et les paroisses entretiennent leurs cloches avec soin »

Les utilise-t-on encore aujourd’hui pour d’autres usages purement civils?

Outre la frappe régulière des heures, il existe aussi des mises en volée qui se pratiquent dans toute la Suisse comme celles du 31 décembre pour solenniser le passage à l’an nouveau et celles du 1er août. On trouve aussi des particularités locales; autrefois, on sonnait une cloche pour rappeler aux habitants de couvrir leur feu le soir, afin d’éviter les incendies pendant la nuit. Dans certains villages, ces sonneries ont perduré, interprétées aujourd’hui comme un signal «d’aller se coucher». Certaines campanes sonnent pour rappeler des évènements historiques ou annoncer les séances des conseils d’État ou des conseils communaux. Il y a aussi de nombreuses traditions populaires où on les entend, comme par exemple «le Chalandamarz» fêté le 1er mars en Engadine, où des cloches et clochettes sont agitées par les enfants pour annoncer le printemps.

Qui décide de l’usage des cloches?

La sonnerie étant autrefois un signal qui rythmait la vie des habitants, sonner la cloche donnait un pouvoir qui était réglementé par le souverain, l’État et les communes. En 1536, par exemple, suite à la Réforme et à l’interdiction du culte catholique, le canton de Vaud a décrété l’interdiction pour l’Église catholique de sonner des cloches. Et si en 1810, les catholiques ont à nouveau le droit de célébrer leur culte dans le canton, la loi leur interdit, lors de la création d’une nouvelle église, d’élever un clocher et d’y établir une cloche. Il leur faudra attendre 1878 pour que cette interdiction soit levée par le Conseil d’État suite à la supplique des catholiques de la paroisse d’Aigle. Aujourd’hui, ce sont les autorités communales en collaboration avec les paroisses qui décident de l’utilisation des cloches.

Bientôt les cloches sonneront pour Pâques. Que signifie cette tradition?

Le vendredi avant Pâques, le Christ a été cloué sur une croix au Golgotha. En souvenir de cet évènement et pour marquer ce deuil, les cloches se taisent. Pendant deux jours d’abstinence sonore, les appels à la population se font à l’aide d’idiophones, chez nous des crécelles. Toutes les cloches sonnent à nouveau joyeusement le jour de Pâques pour annoncer au monde que, vainqueur du mal et de la mort, le Christ est ressuscité.

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