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Verdict attendu jeudi pour un diplomate iranien accusé d’un projet d’attentat en France

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par Robin Emmott

BRUXELLES (Reuters) – Un diplomate iranien accusé d’avoir planifié un attentat contre un groupe d’opposition en exil, déjoué in extremis en France en 2018, connaîtra jeudi le verdict à son encontre dans ce qui constitue le premier procès en Europe d’un représentant iranien suspecté de terrorisme depuis la révolution en Iran en 1979.

Après des audiences menées l’an dernier, un tribunal d’Anvers en Belgique doit se prononcer aux environs de 08h00 GMT sur la culpabilité d’Assadolah Assadi, diplomate iranien basé à Vienne, et de trois compatriotes complices présumés.

Les quatre hommes sont accusés d’avoir fomenté en juin 2018 lors d’un meeting du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, un attentat à la bombe que les polices française, allemande et belge ont déjoué in extremis.

Cette décision de justice intervient à un moment délicat pour les relations entre les puissances occidentales et l’Iran, alors que le nouveau président américain Joe Biden étudie la possibilité de revenir dans l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions contre Téhéran rétablies par son prédécesseur Donald Trump.

Les procureurs belges ont requis une peine maximale de 20 ans d’emprisonnement contre Assadolah Assadi, qui a refusé de comparaître devant la cour et n’a pas répondu aux accusations selon lesquelles il avait agi pour le compte de Téhéran.

D’après les enquêteurs, Assadolah Assadi a transporté les explosifs destinés à l’attentat lors d’un vol commercial entre l’Iran et l’Autriche, montrent des documents du parquet fédéral belge consultés par Reuters.

« MACHINATION »

« Les preuves sont accablantes sur le rôle des hauts dirigeants du régime iranien dans le complot terroriste », a déclaré Shahin Gobadi, porte-parole basé à Paris d’une organisation d’opposition membre du CNRI.

Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré le mois dernier à l’agence de presse semi-officielle ISNA que l’immunité diplomatique d’Assadolah Assadi avait été violée et que celui-ci était victime d’un piège de l’Occident.

Les autorités en Allemagne, où Assadolah Assadi a été arrêté alors qu’il y séjournait, ont fait valoir que l’immunité d’Assadi en tant que troisième secrétaire de l’ambassade d’Iran à Vienne ne s’appliquait pas hors d’Autriche. Elles l’ont extradé en Belgique où un tribunal a ordonné le placement en détention du diplomate iranien.

Deux des co-accusés d’Assadolah Assadi ont été arrêtés en Belgique en possession d’explosif et d’un détonateur, selon les procureurs.

L’Iran a nié toute implication et dénoncé une machination du CNRI, que Téhéran considère comme une organisation terroriste.

Assadolah Assadi a laissé entendre l’an dernier que des représailles seraient à craindre s’il était condamné, selon un document de police que Reuters a obtenu.

Depuis la signature à l’été 2015 de l’accord sur le programme nucléaire iranien, l’Union européenne cherche à établir avec l’Iran des relations diplomatiques et économiques plus étroites, mais elle dit ne pas pouvoir fermer les yeux sur des violations des droits de l’homme ou le terrorisme.

Interrogé le 25 janvier par le Parlement européen sur une éventuelle incidence du procès sur les relations avec l’Iran, ou si l’UE avait discuté de l’avertissement d’Assadolah Assadi sur de possibles représailles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a refusé de répondre.

(avec John Irish à Paris; version française Jean Terzian)

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