Les chrétiens doivent s’abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme (1 Pierre 2:11)
À l'heure de l'intelligence artificielle et des fake news, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien, un média sérieux reconnu par l'Etat. Faites un don ICI.« Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. » (1 Pierre 2:11) Quelles sont ces « convoitises de la chair » dont il faut s’abstenir ?
La chair est l’être humain tel qu’il se présente à l’état naturel, c’est-à-dire avant la nouvelle naissance; c’est l’homme livré à lui-même, à sa nature corrompue. Les mauvais désirs de notre ancienne nature persistent dans le croyant, mais il n’a plus besoin de leur céder (Galates 5:19-20 ; Ephésiens 2:3).
L’adjectif « charnel » qualifie précisément, dans le langage biblique, les œuvres (aussi bien spirituelles que matérielles) de l’homme non soumis à Dieu, de l’homme en tant que pécheur. Les convoitises charnelles ne se ramènent pas uniquement aux désirs d’ordre sexuel comme on le pense souvent (voir Galates 5:19-21).
En opposition à la « chair » (l’homme pécheur), la Bible emploie ici le mot « âme ». Par là, elle entend non pas le principe spirituel en l’homme mais la totalité de la personne en tant que régie par Dieu.
Aucune complaisance à l’égard du péché
Il y a « guerre » entre ces deux puissances qui revendiquent le cœur de l’homme, celle des convoitises et celle de l’amour de Dieu. Nul compromis n’est possible entre elles. Le chrétien ‘ne peut servir deux maîtres à la fois’ (voir Matthieu 6:24). Sa fidélité à Dieu exclut toute complaisance à l’égard du péché sous quelque forme que ce soit. Il livre un combat incessant pour ne pas retomber sous l’esclavage dont il a été libéré en Jésus-Christ.
Les impulsions mauvaises résident dans le corps de l’homme et luttent pour gagner la domination sur le Moi. Nous savons que nous ne devrions pas faire ceci ou cela, mais nous semblons être incapables de suivre la lumière éthique que nous possédons. Paul décrit cette situation angoissante dans Romains 7 et il poursuit dans Romains 8 en montrant le chemin de la libération : le chrétien est libéré en cédant à l’Esprit qui demeure en lui.
Jacques décrit la guerre dans le quatrième chapitre de sa lettre et il appelle à la repentance, car ceux auxquels il écrit étaient en train de perdre la bataille, n’étant pas entièrement consacrés à Dieu.
Pierre ne part pas de la supposition que ses destinataires vivaient dans le péché, il ne ressent pas non plus le besoin de décrire la tension ; il les exhorte à vivre ce qu’ils savent devoir vivre, c’est-à-dire à ne pas céder aux désirs irréfrénés, car cela signifierait céder à l’ennemi et permettre à leur véritable Moi de devenir captif.
La chair est un bon serviteur, mais un mauvais maître
Des périls menacent encore notre vie spirituelle, venant de notre nature déchue. Les convoitises charnelles sont nos appétits égoïstes, permissifs et potentiellement mauvais. Par leur nature même, ils sont comme des mutins, capables de soulever une insurrection et de lancer une campagne contre notre dévotion spirituelle. Ils font la guerre à notre véritable Moi (voir Romains 7:23 ; Jacques 4:1). Par un renoncement délibéré nous devons refuser de leur céder une tête de pont ou un terrain d’atterrissage.
On peut aussi dire que les convoitises charnelles sont les instincts naturels comme l’instinct de conservation avec ses demandes concernant le manger, le boire et le sommeil, l’instinct sexuel qui demande la relation avec l’autre sexe, le besoin de communication qui s’exprime par les paroles, comme le besoin de thésauriser qui cherche à posséder.
Comme l’homme s’est séparé de Dieu, il y a, dans tout désir de la chair, le besoin de s’affirmer contre Dieu, être indépendant de lui et trouver dans la satisfaction de ses désirs naturels le sens et le but de sa vie. De plus, cela fait partie de la nature de la convoitise charnelle d’être insatiable. Si on lui laisse la liberté de s’épanouir (Galates 5:16), elle produira les « œuvres de la chair » que Paul énumère avec beaucoup de sérieux dans Galates 5:19-21.
Le croyant qui, par la conversion, s’est soumis à la souveraineté de Dieu ne vit plus pour lui-même et pour la satisfaction de ses convoitises ; mais il conserve son corps dans la pureté.
Les convoitises charnelles « font la guerre à l’âme »
Les convoitises charnelles font la guerre à l’âme, c’est-à-dire à la personne humaine réelle, celle qui durera au-delà de la mort (voir Matthieu 10:28 : « Ne craignez donc pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n’ont pas le pouvoir de faire mourir l’âme. Craignez plutôt celui qui peut vous faire périr corps et âme dans l’enfer »).
Puisque l’âme est destinée à la communion avec Dieu, il s’agit à tout prix de maintenir cette communion et d’être victorieux de toutes les attaques contre elle. « Si vous vivez selon la chair », c’est-à-dire si vous laissez libre cours aux convoitises charnelles, « vous mourrez » (Romains 8:13). Paul ne pense pas là à la mort du corps – qui est le sort commun de tous les humains – mais à la mort spirituelle.
Notre attitude face aux convoitises charnelles est très importante : nous laissons-nous dominer par elles ou par l’Esprit de Dieu (Romains 8:13b ; Galates 5:16) ?
Pierre nous demande de nous en tenir à distance, c’est-à-dire de ne pas nous en occuper, leur tourner le dos et se tourner vers autre chose. Le contraire serait d’accéder à leurs désirs, leur céder.
Mais une lutte constante contre elles peut aussi être dangereuse, car alors on s’occupe trop d’elles et on les excite d’autant plus, ce qui mène à une véritable crispation. S’en tenir à distance est étroitement lié à une bonne conduite.
L’insistance sur ces points n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui où une vie selon les convoitises charnelles est considérée comme naturelle, moderne, libre et saine pour le corps et l’âme, même dans des milieux chrétiens.
Celui qui s’imagine pouvoir céder impunément aux convoitises vit dans une dangereuse illusion. Paul écrit à des chrétiens nés de nouveau ! Et par « mourir », il ne pense pas à la mort physique, mais à l’autre : la seconde mort.
Quelle que soit la manière dont on s’approche des convoitises charnelles, on ne fait que les renforcer. La solution consiste à se tenir à distance d’elles, à s’occuper d’autre chose, de quelque chose de positif, de spirituel, à travailler pour Jésus et pour le prochain.
L’âme étant la partie spirituelle, non-physique de la personne, entretenir de tels désirs peut paraître momentanément attrayant et inoffensif, puisque généralement les désirs ne débouchent pas immédiatement sur des actions mauvaises, mais en réalité, ce sont des ennemis qui infligent un dommage à l’âme du chrétien, le rendant spirituellement faible et inefficace. Le fait de ne pas être conscient de ce dommage spirituel indique un bas niveau de perception spirituelle.
Renoncer aux convoitises
Pierre nous demande de « renoncer » à ces convoitises. « En grec, le mot traduit par renoncer signifie éliminer complètement. Nous devons éliminer ces désirs charnels qui sont en nous parce qu’ils font constamment la guerre à notre âme. L’apôtre Paul dit clairement que « ceux qui pratiquent ces choses n’hériteront pas du royaume de Dieu » (Galates 5:21).
Le mot grec pour renoncer peut aussi être traduit par « se distancer de ». Un résident temporaire dans un pays étranger n’adoptera pas les coutumes du pays qu’il traverse. Ses valeurs et son style de vie sont différents.
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