Recep Tayyip Erdogan réélu président de la Turquie
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Le président sortant Recep Tayyip Erdogan et ses partisans ont célébré lundi une victoire électorale prolongeant son règne de 20 ans à la tête d’un pays divisé par des politiques de plus en plus autoritaires qui ont permis à Ankara, membre de l’Otan, de s’imposer comme une puissance militaire régionale.
L’opposition turque, autrefois optimiste quant à sa victoire, se prépare, elle, à des « jours difficiles » face à un gouvernement de plus en plus autocratique.
Kemal Kiliçdaroglu, le candidat d’une alliance de partis d’opposition, a estimé qu’il s’agissait de l’élection la « plus injuste depuis des années », mais il n’en a pas contesté l’issue.
Les résultats témoignent d’une nation profondément divisée, alors que le président sortant a remporté 52,1% des suffrages, contre 47,9% pour son rival.
Ce scrutin était considéré comme l’un des plus importants de l’histoire de la Turquie, l’opposition ayant estimé être en mesure de détrôner Recep Tayyip Erdogan, dont la popularité a été mise à mal notamment par le coût de la vie.
La perspective de cinq années supplémentaires avec Recep Tayyip Erdogan au pouvoir est donc un coup dur pour les opposants qui l’accusent de nuire à la démocratie en s’arrogeant toujours plus de pouvoir, une accusation que le président rejette.

Les partisans du président turc Tayyip Erdogan célèbrent sa victoire au second tour de l’élection présidentielle à Ankara, Turquie. /Photo prise le 29 mai 2023/REUTERS/Umit Bektas
La victoire de Recep Tayyip Erdogan renforce son image d’invincible, après avoir redessiné les contours politiques intérieures, économiques, sécuritaires et diplomatiques de la Turquie.
Les journaux pro-gouvernementaux, qui font partie d’un paysage médiatique majoritairement pro-Erdogan et qui ont soutenu sa campagne électorale dans ce pays de 85 millions d’habitants, ont salué sa victoire.
« L’homme du peuple a gagné », titrait le journal Sabah. « Nous avons ouvert la porte au siècle turc. »
« La victoire revient à Erdogan, le vainqueur est la Turquie », écrit pour sa part le quotidien Hurriyet, publiant une photo de l’immense foule rassemblée devant le palais présidentiel à Ankara, la capitale, pendant la nuit, pour écouter son discours triomphal.
« Le vainqueur est notre démocratie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à la foule. « Le moment est venu de mettre de côté les différends et les conflits de la période électorale et de s’unir autour de nos objectifs nationaux. »
S’exprimant devant des partisans à Ankara après l’annonce des résultats, Recep Tayyip Erdogan a promis de tourner la page des querelles passées et de laisser place à l’unité avec des valeurs et rêves communs.
Mais il a rapidement changé de ton, s’en prenant à l’opposition et accusant sans preuve Kemal Kiliçdaroglu de soutenir des terroristes.
Recep Tayyip Erdogan, âgé de 69 ans, a fixé comme priorité de son nouveau mandat la lutte contre l’inflation, une mission à portée de main, a-t-il ajouté.
La livre turque, qui a perdu 90% de sa valeur au cours de la dernière décennie en raison d’une crise monétaire doublée d’une inflation galopante, est tombée lundi à un creux de 20,065 pour un dollar.
POUTINE FÉLICITE SON « CHER AMI »
A l’étranger, le président russe Vladimir Poutine a félicité son « cher ami » Recep Tayyip Erdogan pour sa victoire.
Via Twitter, le président américain Joe Biden a dit avoir hâte de « continuer à collaborer en tant qu’alliés de l’Otan sur des questions bilatérales et des défis mondiaux partagés ». Les liens entre Washington et Ankara, déjà tendus à propos de la Syrie et de la Russie, ont été affectés par le veto opposé pour l’instant par la Turquie à l’adhésion de la Suède dans l’Otan.
Le président français Emmanuel Macron a pour sa part mis en avant les « immenses défis » qui attendent Paris et Ankara.
« La France et la Turquie ont d’immenses défis à relever ensemble. Retour de la paix en Europe, avenir de notre Alliance euro-Atlantique, mer Méditerranée », a-t-il dit sur Twitter.
Recep Tayyip Erdogan, qui été longtemps en désaccord avec de nombreux gouvernements du Moyen-Orient avant d’adopter une position plus conciliante ces dernières années tout en renforçant son influence par un biais militaire, a reçu des félicitations des présidents iranien et israélien ainsi que du roi d’Arabie saoudite.
(Reportage Ali Kucukgocmen, Ezgi Erkoyun, Burcu Karakas, Daren Butler et Jonathan Spicer à Istanbul, Ece Toksabay et Huseyin Hayatsever à Ankara, avec la contribution de Yesim Dikmen, Can Sezer, Ezgi Erkoyun, Burcu Karakas et Nevzat Devranoglu à Ankara ; version française Camille Raynaud, Jean-Stéphane Brosse, Kate Entringer et Gaëlle Sheehan, édité par Jean Terzian et Claude Chendjou)
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