Baisse en vue en Europe avec le retour des craintes sur les taux
Vous aimez le contenu du Journal Chrétien ? Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez en faisant un don ici.par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse mardi, les craintes sur la trajectoire des taux d’intérêt des grandes banques centrales et l’évolution de la conjoncture reprenant le dessus en ce début de quatrième trimestre après la brève accalmie observée en fin du troisième trimestre.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,66% à l’ouverture, le Dax à Francfort 0,70% et le FTSE 100 à Londres 0,35%. L’indice EuroStoxx 50 est attendu en recul de 0,67%.
Le rendement des emprunts d’Etat américain à dix ans, qui est au plus haut depuis 16 ans, pèse sur les marchés actions alors que la vigueur de l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis, publié lundi, montre qu’il est désormais proche du seuil d’expansion. Cela suscite l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie mais renforce aussi la perspective d’une prolongation du resserrement monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
En attendant le rapport officiel mensuel sur l’emploi américain, prévu vendredi, les investisseurs prendront connaissance ce mardi à 12h30 GMT des résultats de l’enquête Jolts sur les offres d’emploi en août. Le consensus Reuters prévoit un légère baisse de ces offres, à 8,80 millions.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé lundi, le Nasdaq terminant en hausse dans le sillage des gains de Nvidia, alors que les investisseurs étaient toujours préoccupés par l’hypothèse que la Fed maintienne les taux d’intérêt élevés plus longtemps qu’anticipé.
L’indice Dow Jones a cédé 0,22%, ou 74,15 points, à 33.433,35 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 0,34 point, soit 0,01%, à 4.288,39 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 88,45 points (0,67%) à 13.307,77 points.
Michelle Bowman, l’une des gouverneurs de la Fed, s’est dit lundi disposée à voter en faveur d’un nouveau relèvement des taux si les données économiques venaient à montrer des progrès trop lents ou insuffisants dans la lutte contre l’inflation.
Parmi les secteurs majeurs du S&P-500, les services aux collectivités, sensibles aux taux, ont connu la plus forte baisse, se repliant de 4,7%, du jamais-vu pour le secteur depuis avril 2020. L’énergie a aussi décliné nettement, tandis que les technologies ont enregistré une hausse de 1,3%.
Côté valeurs, Nvidia a progressé de 2,9% après un relèvement de sa recommandation par Goldman Sachs.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei recule de 1,6% à 31.250,8 points et le Topix, plus large, reflue de 1,63% à 2.276,65 points à l’approche de la clôture.
L’indice MSCI regroupant les valeurs d’Asie et du Pacifique (hors Japon) fléchit de 1,36%, au plus bas depuis le 28 novembre 2022.
Les marchés en Chine continentale sont encore fermés ce mardi, une semaine de congés annuels ayant démarré après la séance de vendredi.
CHANGES
Le dollar monte de 0,15% face à un panier de devises de référence, à un nouveau plus haut de dix mois.
La monnaie japonaise, qui évolue à un nouveau creux de près d’un an face au billet vert, se négocie à 149,87 yens pour un dollar, proche du seuil censé déclencher une intervention de la Banque du Japon (BoJ).
Le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a déclaré mardi que les autorités surveillaient de près le marché des changes et étaient prêtes à réagir, mettant de nouveau en garde contre les mouvements spéculatifs qui, selon lui, ne reflètent pas les fondamentaux économiques.
L’euro se replie de 0,12%, à 1,0463 dollar, au plus bas depuis décembre 2022, après la publication de PMI manufacturiers dans la région qui ont montré un ralentissement profond de la demande.
Le dollar australien recule de 0,74% face au dollar américain, à 0,63155, après la décision de la banque centrale australienne (RBA) de laisser ses taux directeurs inchangés.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est stable mardi, à 4,6849%, après avoir grimpé la veille à 4,703%, soit un pic depuis octobre 2007.
Outre Michelle Bowman, d’autres responsables de la Fed, à l’image de Michael Barr, Loretta Mester ou encore Thomas Barkin, ont tenu lundi des propos jugés restrictifs.
PÉTROLE
La vigueur du dollar et la remontée des rendements obligataires pèsent sur le marché pétrolier: le Brent reflue de 1,01% à 89,79 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,8% à 88,11 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)