L’ambassade de Russie à Paris dénonce une « campagne russophobe »
PARIS (Reuters) – L’ambassade de Russie à Paris a dénoncé mardi une campagne d' »hystérie russophobe » dans les médias français, dans une allusion apparente aux soupçons d’ingérence de Moscou évoqués par la presse dans l’affaire des cercueils déposés au pied de la tour Eiffel.
Le Kremlin a parallèlement qualifié de « calomnie absolue » des affirmations de Microsoft selon lesquelles Moscou a élargi une campagne de désinformation ciblant la France et les Jeux olympiques de Paris cet été.
Dans un communiqué, l’ambassade assure « que la Fédération de Russie n’a jamais interféré et n’interfère pas dans les affaires intérieures de la France ».
« Notre pays a d’autres priorités plus importantes », ajoute-t-elle en exhortant « les autorités françaises à mettre fin à cette campagne de désinformation anti-russe infondée et injustifiée ».
Des cercueils remplis de plâtre et recouverts d’un drapeau français, avec la mention « soldats français de l’Ukraine », ont été découverts samedi matin au pied de la tour Eiffel.
Trois hommes de nationalités allemande, bulgare et ukrainienne suspectés d’avoir acheminé et déposé les cercueils ont été placés sous le statut de témoin assisté lundi soir, a dit le parquet de Paris.
Selon des sources citées par plusieurs médias, ils auraient été en contact avec un quatrième homme déjà suspecté d’avoir participé à la dégradation, avec des pochoirs de mains rouges, du mur des Justes du Mémorial de la Shoah à Paris, dans la nuit du 13 au 14 mai.
Les autorités françaises ont dénoncé en novembre dernier une première opération d’ingérence après la découverte d’étoiles de David taguées sur des bâtiments parisiens et condamné l’implication d’un réseau russe dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’images de ces graffiti.
Microsoft a estimé de son côté dans une note de blog publiée dimanche que la Russie, via des entités spécialisées baptisées Storm-1679 et Storm-1099, avait accentué l’ampleur d’une campagne de désinformation sur internet visant à abîmer la réputation du Comité international olympique et à dénigrer les JO de juillet-août prochains dans la capitale française.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé mardi des allégations infondées et calomnieuses et condamné à nouveau l’intention prêtée à la France d’envoyer des instructeurs militaires en Ukraine.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Nicolas Delame)