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L’UE s’efforce de lutter contre la désinformation russe avant les élections européennes

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par Julia Payne

BRUXELLES (Reuters) – En mai dernier, l’équipe chargée de la lutte contre la désinformation au sein de l’Union européenne a dû émettre un démenti après la diffusion sur YouTube d’une vidéo en langue russe affirmant que des citoyens fuyaient la « dictature » en Pologne, membre de l’UE, pour chercher refuge en Biélorussie, alliée de Moscou.

Selon l’équipe « Stratcom », qui opère au sein du Service européen pour l’action extérieure, la vidéo diffusait un discours pro-russe – récurrent – sur les présumés projets militaristes de Varsovie et les échecs démocratiques de la Pologne et de l’UE dans son ensemble.

Ce contenu fait partie d’une vaste campagne de désinformation russe que Bruxelles tente de contrer à l’approche des élections du Parlement européen qui se tiendront du 6 au 9 juin.

Le schéma de cette tentative de désinformation est classique : des sites internet liés à la Russie reprennent des contenus pro-Kremlin provenant de médias contrôlés par l’État ou de comptes de réseaux sociaux pro-Kremlin, les retravaillent, y compris avec des traductions, et les diffusent par le biais de nouveaux canaux pour cibler le public de l’UE, selon des responsables de Bruxelles.

La Russie a été accusée de mener des campagnes de désinformation lors des élections aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni au cours de la dernière décennie, mais Moscou a nié l’utilisation de ces moyens pour influencer l’opinion publique.

Les capitales européennes ont mis en garde contre la montée en puissance des campagnes de désinformation avant les périodes électorales, même si leur impact est difficile à mesurer.

« Les opérations d’influence menées par la Russie, la Chine et d’autres acteurs, y compris des groupes nationaux, sont susceptibles de perturber les conversations en ligne autour des élections européennes », a déclaré Jack Stubbs, responsable du renseignement au sein de la société d’analyse des réseaux sociaux Graphika.

Le ministère russe des Affaires étrangères n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Stratcom, une équipe de 40 personnes fonctionnant avec un budget de 15 millions d’euros, est en première ligne de la lutte de Bruxelles contre les campagnes de désinformation, mais selon les fonctionnaires de l’UE, le bloc manque de ressources pour mener à bien ce combat.

« Nous ne pouvons pas organiser une offensive depuis Bruxelles », a déclaré Peter Stano, porte-parole du Service européen pour l’action extérieure, ajoutant qu’une telle action devait être menée au niveau des États membres.

Les ressources des Vingt-Sept varient et les experts estiment que l’effort européen est décousu.

Selon le deuxième rapport annuel de l’UE, la Pologne et l’Allemagne sont les nations les plus visées au sein du bloc, avec la France et la Serbie, ce dernier un pays non membre de l’UE, figurant également parmi les premières cibles.

UNE RÉPONSE FRAGMENTÉE

Selon Moscou, l’Occident mène une guerre de l’information impliquant visant à détruire la réputation du pays et à le présenter comme un ennemi.

Le ministre français délégué chargé de l’Europe, Jean-Noël Barrot, a déclaré en avril au journal Ouest-France que la France était « pilonnée » par la désinformation russe.

Les attaques contre la France ont notamment consisté, selon le ministre, en la création d’un faux site internet du gouvernement français affirmant que l’armée recrutait 200.000 volontaires pour aller combattre en Ukraine.

« Il ne se passe pas une semaine sans que la France ne soit la cible de manoeuvres coordonnées et délibérées pour perturber le débat public et interférer dans la campagne pour les élections européennes », a-t-il dit lors d’un entretien accordé au journal régional.

La France a chargé Viginum, son service d’observation chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, de surveiller les comptes de réseaux sociaux liés à la Russie et de mettre au jour les opérations d’influence.

Viginum travaille avec une équipe de 42 personnes qui est en constante expansion.

L’Espagne dispose pour sa part d’une équipe spéciale utilisant un « hardware » conçu par Europol pour coordonner sa réponse.

La Slovaquie, dont le gouvernement est accusé d’être pro-russe, a en revanche pratiquement vidé de sa substance une unité dédiée au combat contre la désinformation, accusant ses membres d’être des « commis activistes » chargés de veiller à ce qu’il y ait « une seule opinion correcte ».

« La réponse globale est très fragmentée », souligne Valentin Chatelet, chercheur au laboratoire de criminalistique numérique d’Atlantic Council.

Signe de l’intention de Bruxelles d’agir plus fermement, les Vingt-Sept ont interdit en mai quatre médias russes, dont le site internet Voice of Europe, les qualifiant de réseaux de propagande liés au Kremlin.

Le règlement de l’UE sur les services numériques (DSA) exige par ailleurs que les grandes entreprises technologiques fassent davantage pour lutter contre les contenus illégaux.

Selon des responsables de l’UE, l’intelligence artificielle (IA) générative a permis à des acteurs étrangers de diffuser plus rapidement et plus facilement des informations erronées.

« Auparavant, les trolls et les robots étaient généralement cachés par une personne. Avec l’IA, tout s’est multiplié », relève Peter Stano.

(Reportage Julia Payne, avec la contribution de Jan Lopatka, Anan Koper, John Irish, David Latona et Sarah Marsh ; version française Diana Mandiá)

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