L’UE cible 10% des importations de produits russes, dont un embargo sur le charbon
L’Union européenne a adopté vendredi son cinquième train de sanctions à l’encontre de la Russie, qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois, des produits chimiques et d’autres produits qui représentent au moins 10% des exportations russes vers les Vingt-Sept.
Ces nouvelles sanctions, publiées vendredi soir au Journal officiel, empêcheront également de nombreux navires et camions russes d’accéder à l’UE et interdiront toute transaction avec quatre banques russes, dont VTB.
L’embargo sur les importations de charbon sera pleinement effectif à partir de la deuxième semaine d’août et aucun nouveau contrat ne pourra être signé à partir de vendredi, date à laquelle les sanctions seront publiées au journal officiel de l’UE.
Les contrats en cours devront être résiliés avant la deuxième semaine d’août, ce qui signifie que la Russie pourra continuer à recevoir des paiements de l’UE pour ses exportations de charbon jusqu’à cette date.
« Ces dernières sanctions ont été adoptées à la suite des atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d’autres lieux sous occupation russe », a déclaré le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans un communiqué.
Selon le Kremlin, les accusations occidentales selon lesquelles les forces russes ont commis des crimes de guerre en exécutant des civils à Boutcha sont une « falsification monstrueuse » visant à dénigrer l’armée russe.
La Commission estime que l’interdiction du charbon russe représente à elle seule une perte de revenus de 8 milliards d’euros par an pour la Russie.
Outre le charbon, les nouvelles sanctions de l’UE interdisent les importations de nombreuses autres marchandises et produits en provenance de Russie, dont le bois, le ciment, les engrais, les fruits de mer et les alcools, pour une valeur totale estimée à 5,5 milliards d’euros par an.
L’UE a également restreint l’exportation vers la Russie d’un certain nombre de produits, dont le kérosène, les ordinateurs quantiques, les semi-conducteurs avancés, l’électronique haut de gamme, les logiciels, les machines sensibles et les équipements de transport, pour une valeur totale de 10 milliards d’euros par an.
Selon un responsable européen, les nouvelles sanctions portent sur au moins 10% de la valeur des produits russes que l’UE importe chaque année.
Elles s’ajoutent à celles qui avaient déjà été prises sur l’acier et le fer russe. Au total, un cinquième des importations russes devraient ainsi être supprimées en raison de sanctions directes.
(Reportage Francesco Guarascio et Bart Meijer, version française Diana Mandiá et Tangi Salaün)