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L’Europe finit en repli avec les risques économique et géopolitique

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi et Wall Street était hésitante à la mi-séance, plusieurs grandes banques centrales ayant averti d’un contexte économique incertain.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,95% à 8.094,2 points. Le Footsie britannique a reculé de 0,09% et le Dax allemand a reflué de 1,18%.

L’indice EuroStoxx 50 a perdu 1,0% et le FTSEurofirst 300 0,41%. Le Stoxx 600, affecté par des prises de bénéfice dans le compartiment bancaire (-1,72%) et celui de l’industrie (-1,03%), a fini en repli de 0,43%.

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones avance de 0,17%, tandis que le Standard & Poor’s 500 recule de 0,04% et le Nasdaq de 0,14%, après avoir tous les trois ouvert en baisse.

Huit des onze grands secteurs du S&P 500 sont dans le vert, avec en tête les services de communication (+0,40%), tandis qu’aux valeurs Accenture chute de 7,40% après avoir signalé des annulations de contrats aux Etats-Unis, l’administration Trump ayant décidé de réduire les dépenses fédérales.

Sur le plan monétaire, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque d’Angleterre (BoE), la Banque nationale Suisse (BNS) et la banque centrale de Suède (Riksbank) ont estimé, dans leur communiqué de politique monétaire, que l’économie était désormais confrontée à une grande incertitude liée à un risque de guerre commerciale mondiale qui pourrait raviver l’inflation. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a dit pour sa part qu’une guerre commerciale d’ampleur pèserait sur l’activité.

« La Fed hier, la Riksbank, la BNS, la BoE aujourd’hui – les banques centrales sont toutes confrontées à des données très fortes et à des risques géopolitiques croissants », souligne James Rossiter, stratège chez TD Securities.

« Et les marchés jonglent avec tout cela avec la même intensité. La conviction des marchés est faible, tout comme celle des banques centrales (…) chacun attend de voir », a-t-il ajouté.

Cet attentisme s’est traduit par de faibles variations sur les marchés actions, tandis que les indices de la volatilité à Wall Street et sur l’EuroStoxx repartaient à la hausse. L’or, actif refuge, a lui inscrit un record, à 3.057,21 dollars l’once.

Les investisseurs ont néanmoins été un peu rassurés par le « dot plot » de la Fed et par les propos de son président, Jerome Powell, selon lesquels l’inflation due aux droits de douane pourrait être « transitoire » et limitée à cette année.

« Nous pensons que le chômage sera l’arbitre ultime », prédit Tiffany Wilding, économiste chez Pimco, estimant que la Fed « réduira agressivement » ses taux si le taux de chômage commence à augmenter.

Sur le plan géopolitique, dans la bande de Gaza, Israël poursuit ses opérations terrestres, tandis que le Hamas a décidé de riposter. En Turquie, de nouvelles manifestations étaient prévues jeudi après l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. Quant au conflit russo-ukrainien, malgré le princioe d’un cessez-le-feu accepté par les deux camps, Kyiv a bombardé jeudi une base aérienne stratégique en Russie, tandis que Moscou continue ses attaques de drones.

VALEURS EN EUROPE

BNP Paribas a reculé de 2,05% alors que la première banque française a l’intention de réduire d’environ un tiers son réseau d’agences en France d’ici 2030, selon Les Echos.

Sodexo a plongé de 17,14% en réaction à la baisse de ses perspectives pour l’exercice 2025.

Valneva a pris 5,97% après avoir dit anticiper des ventes de 170 à 180 millions d’euros pour cette année.

Esso a grimpé de 13,95% après ses résultats annuels.

Deutsche Bank a cédé 2,03% alors que le groupe bancaire allemand va licencier près de 2.000 personnes en 2025 via une réduction « significative » du nombre de ses succursales.

RWE a abandonné 3%, le producteur d’électricité ayant annoncé son intention de réduire ses investissements dans un contexte d’incertitude.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage ont augmenté aux Etats-Unis la semaine dernière, à 223.000 contre 221.000 (révisé) la semaine précédente, selon le département du Travail.

Les conditions d’activité dans la région de Philadelphie se sont dégradées moins que prévu en mars, avec un indice Philly Fed à 12,5 après 18,1 en février, montre l’enquête de l’antenne locale de la Réserve fédérale.

Les prix à la production en Allemagne, un indicateur clé de l’inflation, ont progressé de 0,7% sur un an en février, selon l’Office fédéral de la statistique.

Les salaires au Royaume-Uni ont progressé de 5,9% sur un an, soit le rythme anticipé par le consensus, sur les trois mois à fin janvier, selon l’Office britannique de la statistique.

CHANGES

Le dollar s’apprécie jeudi de 0,40% face à un panier de devises internationales, mais reste proche d’un creux de cinq mois, alors que seulement deux baisses des taux de la Fed cette année sont actuellement anticipées par les marchés.

L’euro recule de 0,51%, à 1,0844 dollar, tandis que la livre sterling s’échange à 1,2963 dollar, en repli de 0,28%.

TAUX

Les rendements obligataires américains reculent en raison de la prudence de la Fed sur les perspectives économiques: le dix ans américain cède 3,3 points de base, à 4,2235%.

Le Bund allemand de même échéance a suivi la tendance, abandonnant en clôture 1,8 point, à 2,780%.

L’OAT française à dix ans a fini pratiquement stable, à 3,472%, alors que Bercy veut lever 5 milliards d’euros de fonds propres pour les entreprises de la défense. L’écart entre le Bund et l’OAT est inchangé, à environ 70 points de base.

PÉTROLE

Le marché pétrolier monte jeudi alors que les Etats-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à l’Iran, visant notamment, pour la première fois, une raffinerie indépendante, et des navires qui approvisionnent en brut ces usines de traitement. L’or noir est également soutenu par une réduction plus importante que prévu des stocks de carburant aux Etats-Unis et que de nouvelles tensions au Proche-Orient.

Le Brent progresse de 1,47% à 71,82 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se renchérit de 1,61% à 68,24 dollars.

A SUIVRE VENDREDI :

LA SITUATION SUR LES MARCHÉS

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)

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