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États-Unis: La Fed relève à nouveau son principal taux de trois quarts de point

par Howard Schneider et Ann Saphir

WASHINGTON (Reuters) – La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé mercredi son principal taux d’intérêt de trois quart de points dans le but de juguler le niveau de l’inflation, au plus haut depuis les années 1980, et pourrait procéder lors de sa prochaine réunion à une hausse « inhabituellement importante » si les circonstances l’exigent.

Dans un communiqué publié à l’issue de deux jours de débat, la Fed a déclaré que « l’inflation reste élevée, reflétant les déséquilibres de l’offre et de la demande liés à la pandémie, la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ainsi que des pressions plus générales sur les prix ».

Le Comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (FOMC) a ajouté qu’il restait « très attentif » aux risques d’inflation, un point sur lequel le président de la Fed, Jerome Powell, a insisté lors de la conférence de presse qui a suivi la publication du communiqué.

Les responsables de la Fed sont « extrêmement conscients » des contraintes qu’impose la flambée des prix sur les ménages, en particulier les plus modestes, et ils ne relâcheront pas leurs efforts tant qu’il n’y aura pas de « preuves convaincantes » que l’inflation diminue, a-t-il dit.

« Rétablir la stabilité des prix est simplement quelque chose que nous devons faire », a ajouté Jerome Powell, n’écartant pas l’hypothèse d’une hausse de taux « inhabituellement importante » lors de la prochaine réunion de la Fed si les pressions sur les prix ne se sont pas suffisamment estompées.

Alors que les créations d’emplois restent « solides », les responsables de la banque centrale américaine ont souligné que « les indicateurs récents sur les dépenses et la production se sont modérés », ce qui indique que la remontée des taux opérée depuis mars dernier commence à porter ses fruits.

« Je ne pense pas que les Etats-Unis soient actuellement en récession », a indiqué Jerome Powell, citant un taux de chômage toujours proche de son plus niveau en un demi-siècle, ainsi qu’une croissance solide des salaires et des créations de postes.

Toutefois, a-t-il poursuivi, ramener l’inflation à l’objectif de 2% « impliquera probablement une période de croissance économique inférieure à la moyenne et un certain assouplissement des conditions du marché du travail, mais de tels résultats sont probablement nécessaires pour rétablir la stabilité des prix et préparer le terrain pour atteindre le plein emploi et des prix stables à long terme ».

UNE POLITIQUE DÉPENDANTE DES DONNÉES

Après une hausse de 75 points de base le mois dernier et d’autres augmentations moins importantes en mai et en mars, la Fed a relevé au total son taux directeur de 225 points de base depuis le début d’année.

L’objectif de taux des « fed funds », principal instrument de la politique monétaire de la Fed, est porté désormais à 2,25%-2,50%, un niveau dont l’impact économique est estimé neutre par les économistes – c’est-à-dire qu’il ne stimule ni ne freine l’activité économique.

Cette décision de la Fed prise à l’unanimité marque ainsi la fin des initiatives déployées pendant la pandémie de COVID-19 pour favoriser les dépenses des consommateurs et des entreprises avec une politique d’argent facile.

Les annonces de la Fed n’ont apporté que peu d’indications claires quant aux mesures que la banque centrale pourrait adopter par la suite.

Le président de l’institut d’émission a insisté sur le fait que les prochaines décisions dépendront fortement des données à venir et de la preuve tangible que l’inflation a commencé à refluer.

« Bien qu’une autre hausse inhabituellement importante pourrait être appropriée lors de notre prochaine réunion, c’est une décision qui dépendra des données que nous auront d’ici-là », a déclaré Jerome Powell.

« Nous continuerons à prendre nos décisions réunion par réunion et à communiquer notre raisonnement aussi clairement que possible », a-t-il dit.

Les données les plus récentes montrent que l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a augmenté de 9,1% sur un an, et les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale relève son taux d’un demi-point de pourcentage lors de sa réunion de septembre.

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les marchés anticipent désormais à 70% la probabilité d’une augmentation de 50 points de base des taux d’intérêt en septembre, contre une probabilité de 50,7% mardi, tandis que la probabilité d’une hausse de trois quarts de points est évaluée à 30% contre 41,2% auparavant.

Sur le marché obligataire, les indices de Wall Street ont amplifié leurs gains après les déclarations de Jerome Powell. Le dollar perdait 0,7% par rapport aux autres grandes devises et le rendements des Treasuries à dix ans reculait légèrement autour de 2,777%.

« Il est possible désormais que la Fed ralentisse son rythme de resserrement monétaire, rassurée par le probable pic atteint par l’inflation et par le recul des anticipations d’inflation avec le recul des cours du pétrole », a déclaré dans une note Seema Shah, responsable de stratégie chez Principal Global Investors.

« Cependant (…) avec une croissance des salaires toujours inconfortablement élevée et une inflation ‘de base’ qui devrait diminuer à un rythme très lent, la Fed ne peut certainement pas arrêter le resserrement, ni trop ralentir », a-t-elle ajouté.

(Reportage Howard Schneider et Ann Saphir; version française Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard et Jean Terzian)

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