Anne Abruzzi devient présidente des chrétiens réformés vaudois
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Alors que Marie-Claude Ischer a quitté le navire de l’Eglise réformée vaudoise, l’avocate reprend la barre pour une année.
Elle semble prendre la vie de la même façon qu’elle s’engage dans une promenade. Le pas sûr, à vive allure. En effet, juste après notre arrivée dans la cour de sa maison de Lignerolle, Anne Abruzzi nous propose de battre la campagne, et de nous diriger vers la forêt qui surplombe le petit vallon qu’elle habite avec sa famille. Présidente de l’Eglise réformée du canton de Vaud (EERV) depuis le 1er juillet, elle se lance dans sa nouvelle fonction avec l’aplomb d’une sportive: «J’ai l’énergie, j’ai les compétences: je me lance.»
Cette avocate de formation, qui était jusqu’alors membre du Conseil synodal (Exécutif), reprend au pied levé le mandat de Marie-Claude Ischer, qui a démissionné pour cause d’épuisement face aux problèmes de gouvernance. Ainsi, Anne Abruzzi, «impliquée, joyeuse, précise et fiable» selon Sylvie Arnaud, présidente du Synode, incarnera cette présidence laïque pendant une année, jusqu’à la fin des cinq années de la législature en cours. Pour cette engagée de la première heure au sein de l’Eglise réformée, il était impossible de refuser cette pourtant bien lourde charge, car Anne Abruzzi croit à la force des institutions: «Peut-être trop», avoue-t-elle.
Catéchète pendant de longues années et conseillère communale à Lignerolle le temps de deux législatures, Anne Abruzzi affectionne l’idée de se mettre au service de la collectivité. Et c’est du côté de la religion qu’elle a commencé à vouloir s’engager pour «ce qui est établi et possède un cadre fort», en choisissant de rester dans l’Eglise réformée. Alors qu’une grande partie de ses amis «sont plutôt chez les évangéliques».
Accoucher diplômée
Car si Anne Abruzzi a bien fait son catéchisme en milieu réformé, elle a beaucoup fréquenté des groupes de jeunes et de prière issus d’Eglises libres dans son adolescence et en tant que jeune adulte. Elle a d’ailleurs rencontré son mari, aujourd’hui président du Conseil de paroisse de Ballaigues-Lignerolle, dans un camp de ski organisé par des évangéliques, alors qu’elle avait 20 ans. «Mon père, qui faisait partie d’un mouvement darbyste, et ma mère, polonaise catholique réfugiée politique en Suisse dans les années 1970, ont choisi tous deux de frapper à la porte du temple de mon village quand ils s’y sont installés», raconte-t-elle avec émotion. «C’est quelque chose qui m’habite et me nourrit toujours, ce consensus heureux.»
En acceptant cette présidence qui représente un taux d’activité de 60%, elle s’apprête à mettre son métier un peu en sourdine pour les mois à venir… Aujourd’hui avocate-médiatrice, Anne Abruzzi travaille sur mandat à des problématiques familiales, en espérant toujours parvenir à un accord entre les parties plutôt qu’une décision de justice. De plus, elle est actuellement en train de suivre une formation continue à l’Université de Lausanne, un certificat exécutif en management et action publique. «C’est une façon de rentabiliser. Cette formation me sera utile dans mes fonctions au sein de l’Exécutif réformé, mais également pour la suite de ma carrière.»
Après ses études de droit achevées en 2000, Anne Abruzzi est engagée dans une société de fiduciaire où elle exerce en tant que juriste. Elle intègre ensuite l’étude de l’avocat neuchâtelois Jean Studer, aujourd’hui président du conseil d’administration de la Banque cantonale neuchâteloise (BCN). Ce dernier se rappelle «surtout de son sérieux et de sa volonté». Elle avancera d’ailleurs la date l’examen de son brevet d’avocate, et le préparera en trois semaine plutôt qu’en trois mois. «J’étais enceinte, et il était plus simple pour moi d’accoucher une fois diplômée.» C’était en 2004. La petite Elisa est née, deux ans avant son petit-frère Matteo.
Seule laïque à ne pas avoir présenté sa démission au cours de cette législature à l’EERV, Anne Abruzzi est confiante pour la suite et la fin de son mandat. Avec le pasteur Laurent Zumstein, elle fait partie d’un groupe de travail axé sur une refonte de la gouvernance de l’Eglise réformée vaudoise auquel elle croit beaucoup. En effet, les relations difficiles entre l’Exécutif et le Législatif (Synode) ont bien souvent été pointées comme motif de départ par les membres du Conseil synodal ayant jeté l’éponge. «C’est un chemin, nous y arriverons.»
Le pape, en larmes
Durant les quatre années bien remplies qu’elle a déjà passées à la tête de l’EERV, Anne Abruzzi se souvient notamment avec émotion de sa visite au Vatican, et de son audience auprès du pape François. Elle y représentait le Conseil synodal pour les aumôneries dans les gymnases et les écoles professionnelles, et est ainsi partie rencontrer le souverain pontife avec une délégation œcuménique afin de lui présenter le travail effectué par les aumôniers auprès de jeunes en formation. «J’en suis sortie avec les larmes aux yeux. Le pape François a une tellement belle théologie au niveau de la diaconie et du service à l’autre.»
Proposant l’ombre rafraîchissante d’un banc installé sous les sapins, Anne Abruzzi parle encore d’écologie… En effet, l’EERV est engagée, au travers d’un programme de Transition écologique et sociale (TES), dans ce qui n’est «en tout cas pas du green-washing, mais une démarche essentielle», selon Anne Abruzzi. «Cela est formidable si nous donnons une réponse d’Eglise à la détresse causée par la crise climatique. En tant que chrétiens, nous devons respecter la nature. Aimer son prochain, c’est aussi aimer la Création.»
Confiante pour l’avenir des Eglises réformées, Anne Abruzzi se dit toutefois encline à revenir à «quelque chose de plus confessant. «Les Eglises réformées ont parfois trop édulcoré l’Evangile, qu’elles retransmettent de façon trop tiède.» Ses enfants auront-ils à leur tour un rôle à jouer dans l’avenir des réformés? En tout cas, Anne Abruzzi les a intégrés dans sa vie de foi, sans que ceux-ci n’aient pour l’instant manifesté de rejet. «Au contraire, ils s’engagent déjà. L’espoir est donc permis!»
EN DATES
1977 Naissance à Orbe le 17 novembre
1996 Commence ses études de droit à l’Université de Lausanne, qu’elle achève en 2000
1998 Mariage avec Gianluca Abruzzi, conseiller clientèle pour la Poste.
2000 Devient juriste auprès d’une fiduciaire à Lausanne
2003 Commence son stage d’avocate à l’étude de Jean Studer à Neuchâtel
2004 Naissance d’Elisa. Suivra Matteo en 2006
2008 Devient greffière auprès d’une Justice de paix
2017 Obtient un CAS en médiation à l’Université de Neuchâtel. Elle est actuellement en train d’étudier afin d’obtenir un Certificat exécutif en management et action publique à l’Université de Lausanne.
2019 Devient médiatrice indépendante et s’associe avec l’avocat Marcel Paris, de l’étude Bold & Tapfer à Yverdon. Entre au Conseil synodal est en charge des dicastères santé et solidarité. Elle devient présidente de l’EERV le 1er juillet 2023
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