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Birmanie: Une manifestation violemment dispersée à Mandalay

(Reuters) – Un homme a été tué et plusieurs autres ont été blessés par des tirs de l’armée jeudi à Mandalay, deuxième ville de Birmanie, en marge d’un rassemblement pour la démocratie organisé par des travailleurs de la santé, rapportent des médias birmans.

Les opposants au coup d’Etat du 1er février, qui a renversé le gouvernement élu dirigé par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi, ont lancé une nouvelle série d’actions de protestation à l’occasion des festivités du Nouvel An birman (Thingyan), qui ont débuté mardi et s’étendent sur cinq jours.

Un des chefs de file de la contestation, Wai Moe Naing, un musulman âgé de 25 ans, a été arrêté à Monywa, dans le centre du pays à quelque 700 km au nord de Rangoun, alors qu’il participait à un défilé de protestation à moto, ont annoncé ses amis et collègues.

« Notre frère Wai Moe Naing a été arrêté. Sa moto a été percutée par une voiture banalisée de la police », a déclaré Win Zaw Khiang, membre d’un groupe de protestataires.

A Mandalay, l’armée a ouvert le feu pour disperser une manifestation d’employés du secteur médical, à la pointe de la contestation depuis le putsch, a rapporté le service birman de la BBC.

Selon Khit Thit Media, un homme a été abattu dans l’enceinte d’une mosquée située à proximité du rassemblement. Un habitant du quartier a déclaré que les militaires étaient arrivés sur place et avaient commencé à tirer. « Il n’y avait pas de manifestation. Les soldats sont arrivés et semblaient rechercher quelqu’un », a-t-il dit par téléphone.

Des centaines de personnes ont participé à des manifestations dans plusieurs autres villes, selon des images diffusées par les médias.

Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une organisation non gouvernementale, la répression par l’armée et la police a coûté la vie à 715 manifestants depuis le 1er février.

Le bureau des Nations unies pour les droits de l’homme a dit craindre, mardi, que cette répression risquait de dégénérer en guerre civile, à l’instar de la Syrie en 2011.

L’armée au pouvoir affirme que la contestation faiblit mais le Global New Light of Myanmar, un journal officiel, écrit dans le même temps que des « émeutiers » commettent un nombre croissant d' »actes terroristes » en attaquant les forces de sécurité.

Les forces gouvernementales ont également subi de lourdes pertes cette semaine lors d’une attaque contre une milice de l’ethnie Kachin dans le nord du pays, selon les médias prodémocrates Myanmar Now et Democratic Voice of Burma.

(Rédaction de Reuters; version française Camille Raynaud et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)

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