Un million de Chiliens manifestent contre les inégalités économiques
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.SANTIAGO (Reuters) – Près d’un million de Chiliens ont manifesté vendredi dans les rues de la capitale Santiago pour protester contre les inégalités économiques et la hausse du coût de la vie, le plus grand rassemblement depuis que la contestation a éclaté et donné lieu depuis une semaine à des débordements violents.
Aux sons des klaxons et sifflets, les manifestants ont envahi les rues de la capitale, agitant le drapeau national et brandissant des pancartes pour demander un changement politique et social.
Des scènes similaires se sont produites dans d’autres villes du pays.
Les routes menant à Santiago et les transports publics ont été fermés en amont des manifestations, qui ont gagné en ampleur au fil de l’après-midi.
La gouverneure de la capitale, Karla Rubilar, a déclaré que près d’un million de personnes manifestaient dans les rues de Santiago – soit plus de 5% de la population du pays. Six millions de personnes résident dans la capitale.
« Il s’agit d’un jour historique », a-t-elle dit sur Twitter en évoquant une « marche pacifique de près d’un million de personnes qui représentent le rêve d’un Chili nouveau ».
Etudiants et lycéens ont initié le mouvement de contestation après que le gouvernement a décidé le 6 octobre de la hausse du prix des titres de transport, la justifiant par la hausse du coût de l’énergie et la faiblesse de la devise nationale.
Les manifestations ont basculé dans la violence en fin de semaine dernière, donnant lieu à des pillages, incendies, et heurts entre contestataires et forces de sécurité qui ont fait au moins 17 morts et plusieurs milliers de blessés. Plus de 7.000 personnes ont été arrêtées.
Un couvre-feu militaire est en vigueur depuis samedi dernier à Santiago, où l’état d’urgence a été déclaré par le président Sebastian Pinera à l’issue d’une première nuit de violences.
La décision de déployer l’armée a provoqué un vif émoi dans un pays toujours marqué par la dictature militaire d’Augusto Pinochet entre 1973 et 1990.
Les incidents se sont poursuivis malgré l’annonce par Sebastian Pinera, ancien homme d’affaires, du gel de la hausse du prix des titres de transport et la promesses de mesures sociales destinées à répondre à la contestation.
De nombreux manifestants appellent désormais au départ du dirigeant de centre droit, revenu au pouvoir en 2018.
Ce mouvement de contestation fait écho notamment à celui qui a secoué un autre pays d’Amérique latine, l’Equateur, après l’annonce de la suppression d’une subvention au carburant qui était en vigueur depuis 40 ans.
(Dave Sherwood et Natalia Ramos, avec Aislinn Laing et Fabian Cambero; Jean Terzian pour le service français)