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Un an après l’une des pires attaques contre des chrétiens au Pakistan

Un an après l’une des pires attaques contre des chrétiens pour des accusations de blasphème, de nombreuses victimes attendent toujours que justice soit faite. La plupart des auteurs arrêtés ont été relâchés ou libérés sous caution. Cette année, la Solidarité Chrétienne Internationale (CSI) a rendu visite à des chrétiens de Jaranwala qui ont été directement confrontés à ces violences. CSI continue à s’engager pour les victimes des attaques islamistes.

Cette vision des violentes émeutes rappelle de sombres souvenirs. csi

Cette vision des violentes émeutes rappelle de sombres souvenirs. csi

L’horreur est encore profonde pour de nombreux chrétiens de la ville de Jaranwala : le 16 août 2023, une foule de milliers de musulmans en colère a pillé et saccagé plus de 25 églises et 85 maisons. Ceci après que deux frères chrétiens aient été accusés d’avoir écrit des contenus blasphématoires et d’avoir profané le Coran. Miraculeusement, il n’y a pas eu de morts. Les attaques ont suscité l’effroi dans tout le pays.

Des milliers de musulmans en colère

En février 2024, des représentants de CSI-Suisse ont rencontré à Jaranwala des chrétiens qui avaient vécu de près ces violentes émeutes. L’un d’entre eux est le pasteur Mushtaq Masih *, responsable d’une Église évangélique libre.

Il ne se souvient que trop bien des événements traumatisants de cette journée : « Soixante fidèles étaient présents dans notre église quand, en début d’après-midi, une quarantaine de musulmans venus d’ailleurs se sont présentés devant l’église. Les chrétiens locaux ont cherché le dialogue, mais le groupe en colère a envahi le lieu. Une demi-heure plus tard, quatre mille musulmans avaient défilé. »

Une attaque à la pelleteuse

C’est en vain que les quelques dizaines de chrétiens ont tenté de protéger l’église contre la foule toute puissante. Celle-ci est arrivée avec une pelleteuse et a commencé à détruire l’église. Mushtaq Masih continue à raconter : « J’ai voulu intervenir et j’ai été touché à la tête et au cou par la pelleteuse. Je souffre encore aujourd’hui des conséquences de ce coup sévère. Mon père s’est précipité dans l’église pour sauver des bibles. Mais les agresseurs s’étaient déjà emparés de plusieurs exemplaires, les avaient jetés par terre et les avaient brûlés. Désespéré, il a crié : « Faites ce que vous voulez, mais laissez les bibles tranquilles. »

Pris de peur, plusieurs pasteurs ont fui Jaranwala. Mais Mushtaq est resté, car il ne voulait pas laisser seule sa communauté. Dans ces moments difficiles, il était prêt à donner sa vie.

Des foules musulmanes saccagent des quartiers chrétiens au Pakistan à cause d’accusations de blasphème. csi

Des foules musulmanes saccagent des quartiers chrétiens au Pakistan à cause d’accusations de blasphème. csi

L’église a été reconstruite avec le soutien du gouvernement. Le pasteur est reconnaissant à CSI d’avoir fourni une aide d’urgence et un soutien financier pour lui et d’autres chrétiens sinistrés à Jaranwala.

La courageuse sœur du pasteur

Saleema *, la sœur de Mushtaq Masih, est également présente lors de l’entretien avec CSI. Saleema est une femme extraordinaire. Elle gérait un centre de fitness pour femmes à Jaranwala. Le jour de l’attaque, elle s’est courageusement dressée devant la foule et a tout filmé afin de rassembler des preuves au tribunal sur les incidents et les auteurs. Mais Saleema a aussi payé le prix fort pour son courage : « Ma salle de sport et ma moto ont été complètement détruites. J’ai tout perdu. Et je continue à vivre dans la peur. »

L’instigateur des agressions est libéré

Saleema n’est pas la seule dans ce cas. Anjum, partenaire de CSI, rapporte un an après les violences : « Les chrétiens de Jaranwala sont toujours traumatisés et subissent des discriminations au quotidien et sur leur lieu de travail. Les ouvriers chrétiens sont licenciés et leurs enfants font souvent l’objet de moqueries à l’école. »

La tension chez les chrétiens a énormément augmenté depuis que l’imam Younis Machhi a été libéré sous caution. Ce dernier avait appelé à ces violentes manifestations par haut-parleur dans une mosquée le 16 août 2023. Les chrétiens de Jaranwala craignent que tous les auteurs de ces actes soient libérés sous caution ou acquittés.

Cette crainte est justifiée, selon Akmal Bhatti, avocat et président de Minorities Alliance Pakistan : « Sur les plus de trois cents personnes arrêtées, seule une douzaine comparaît devant un tribunal antiterroriste. ».

Anjum partage cette inquiétude : « Nous ne voyons pas de justice. La majorité des accusés ont été soit libérés, soit mis en liberté sous caution. Les chrétiens ont peur d’envoyer leurs enfants à l’extérieur, car ils craignent pour leur sécurité. » Amnesty International a également constaté que sur 5 213 suspects, seuls 380 ont été arrêtés, tandis que 4 833 sont en liberté.

La peur des représailles

Le chrétien Yaqub Gill est l’un des plaignants privés qui ont déposé au total dix-sept plaintes contre les agresseurs musulmans de Jaranwala (cinq autres plaintes sont déposées par l’État). Il révèle sa peur au portail d’information chrétien Morning Star News : « J’ai été constamment approché par des musulmans locaux et menacé de retirer ma plainte. J’ai informé la police, mais elle n’a pas réagi. ».

En raison des menaces, de nombreux chrétiens ont refusé de témoigner au tribunal, ce qui a entraîné des libérations sous caution pour les suspects. En outre, maintes familles n’ont pas encore été entièrement réhabilitées, bien que le gouvernement ait promis des compensations. Les observateurs estiment qu’environ 40 % des victimes qui ont perdu des biens n’ont pas encore été indemnisées.

« Jésus est vivant »

Malgré toutes les injustices et les incertitudes, Saleema affirme d’une voix ferme : « Jésus est avec nous et dans nos cœurs. Ils voulaient détruire toutes les bibles. Mais ils n’y parviendront jamais, car Jésus est vivant ! »

Des accusés acquittés

En 2023, le Pakistan a connu une augmentation des cas de blasphème, avec environ trois cent cinquante personnes emprisonnées dans la province du Pendjab, dont la plupart sont musulmanes. Au moins six personnes ont été tuées à la suite de telles accusations.

Dans le cas de Jaranwala, les deux frères chrétiens accusés ont été acquittés des accusations de blasphème début 2024. Ceci après qu’un tribunal antiterroriste a prétendument établi qu’ils avaient été faussement accusés par un autre chrétien suite à une dispute personnelle.

Immédiatement après les violences islamistes à Jaranwala, CSI a fourni une aide d’urgence à des dizaines de familles qui avaient fui.

* Nom fictif

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