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Un projet alternatif pour Gaza porté par l’Egypte met le Hamas de côté

par Andrew Mills

DOHA (Reuters) – Une proposition pour la bande de Gaza préparée par l’Egypte comme alternative à la volonté du président américain Donald Trump de vider l’enclave palestinienne de ses habitants pour la transformer en « Côte d’Azur » du Proche-Orient prévoit de mettre le Hamas de côté et d’installer des autorités temporaires contrôlées par les Etats arabes et occidentaux, montre un document que Reuters a pu consulter.

Cette vision du Caire pour la bande de Gaza devrait être présentée mardi au cours d’un sommet de la Ligue arabe.

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Le document ne précise pas si les mesures seraient mises en oeuvre avant ou après un potentiel accord de paix permanent entre Israël et le Hamas.

Le plan de Donald Trump, présenté début février lors de la visite à la Maison blanche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit de reconstruire la bande de Gaza – ravagée par le siège total mené par Israël en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 – sans les Palestiniens.

Ce projet, qui s’éloigne de la position de Washington traditionnellement favorable à une solution à deux Etats, a provoqué la colère des Palestiniens et des pays arabes.

Qui dirigera la bande de Gaza à l’issue du conflit demeure le principal point d’interrogation dans les négociations sur l’avenir de l’enclave. Le Hamas rejette le principe d’un quelconque projet qui serait imposé aux Palestiniens par d’autres Etats.

Plusieurs questions importantes, comme la responsabilité du coût de la reconstruction de Gaza, ne sont pas adressées dans le projet du Caire, qui ne précise pas la manière dont le territoire serait gouverné après le conflit ni comment le Hamas serait écarté.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères n’a pas répondu à une demande de commentaire. Aucun commentaire n’a été obtenu dans l’immédiat auprès des services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont l’aval est considéré nécessaire pour qu’un quelconque projet de reconstruction ne soit pas à nouveau rendu caduc.

MISSION DE GOUVERNANCE INTÉRIMAIRE

Aux termes de la proposition égyptienne, une mission d’aide à la gouvernance remplacerait pour une durée indéterminée le gouvernement gazaoui dirigé par le Hamas et serait responsable de l’aide humanitaire ainsi que du lancement des opérations de reconstruction de la bande de Gaza.

« Il n’y aura aucun financement international majeur pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza si le Hamas demeure l’élément politique dominant et armé sur le terrain, contrôlant la gouvernance locale », est-il écrit en préambule dans le document pour détailler les objectifs du projet du Caire.

Les Emirats arabes unis, par exemple, considèrent le Hamas comme une menace et devraient s’abstenir de toute aide financière à la reconstruction de Gaza si le groupe armé palestinien n’est pas mis à l’écart.

Depuis un mois, l’Egypte et la Jordanie – deux pays voisins de Gaza pressés par Donald Trump d’accueillir les Palestiniens de l’enclave – ainsi que les pays du Golfe s’affairent pour préparer une réponse diplomatique au projet du président américain.

Plusieurs propositions ont été formulées. Celle de l’Egypte, qui fait partie des principaux médiateurs entre Israël et le Hamas, est considérée comme la plus éminente.

Reuters n’a pas été en mesure de déterminer si les dirigeants arabes soutiendraient le plan présenté par Le Caire.

Le document égyptien, fourni à Reuters par un représentant impliqué dans les négociations sur Gaza, ne précise pas qui dirigerait la mission de gouvernance intérimaire, mais simplement que serait sollicitée l' »expertise des Palestiniens de Gaza et d’ailleurs » afin d’aider à restaurer l’enclave « aussi vite que possible ».

Le plan rejette fermement la proposition de Washington de déplacer massivement les Palestiniens hors de Gaza, un scénario que des pays arabes comme l’Egypte et la Jordanie considèrent comme une menace sécuritaire.

FLOU SUR LE RÔLE DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE

Un représentant de haut rang du Hamas a déclaré que le groupe armé palestinien n’était pas informé d’un quelconque plan préparé par l’Egypte.

« Le jour d’après à Gaza doit être décidé seulement par les Palestiniens », a dit Sami Abou Zouhri à Reuters. « Le Hamas rejette toute tentative d’imposer des projets ou toute forme d’administration non-palestinienne, ou la présence de quelconques forces étrangères dans la bande de Gaza ».

Dans son document, l’Egypte ne mentionne pas les mesures qui pourraient être engagées si le Hamas venait à refuser de déposer les armes ou de rester à l’écart de la politique gazaoui.

La proposition envisage la mise sur pied d’une Force internationale de stabilisation, principalement assurée par les pays arabes, qui sera chargée d’assurer la sécurité de la bande de Gaza en lieu et place du Hamas, avec la perspective de la création à long-terme d’une nouvelle police locale.

Il n’y figure pas de rôle central pour l’Autorité palestinienne, qui dispose de prérogatives limitées en Cisjordanie occupée et dont les enquêtes d’opinion montrent qu’elle n’est que peu soutenue par les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Le Hamas a poussé l’Autorité palestinienne hors de la bande de Gaza en 2007, à l’issue d’une guerre éphémère, et a depuis lors réprimé toute opposition.

Un représentant palestinien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que la bande de Gaza était comme la Cisjordanie sous la juridiction de l’Autorité palestinienne et qu’elle devait être dirigée par des Palestiniens.

« Nous sommes convenus avec les Égyptiens d’un comité composé d’experts palestiniens qui aidera l’Autorité palestinienne à diriger la bande de Gaza pendant six mois », a-t-il dit à Reuters. « Le comité va se coordonner avec l’Autorité palestinienne et ne répondra pas aux organes non-palestiniens ».

(Andrew Mills, avec Nidal Al-Mughrabi au Caire et Matt Spetalnick à Washington; version française Jean Terzian)

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