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Les actions poursuivent leur rebond mais l’inflation inquiète toujours

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en hausse mardi et les Bourses européennes évoluent dans le vert à mi-séance, l’appétit pour le risque étant alimenté essentiellement par des achats à bon compte après un creux de 17 mois des indices atteint la semaine dernière dans un contexte d’accélération du resserrement monétaire des banques centrales face à une inflation galopante. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 1,3% pour le Dow Jones, de 1,4% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,3% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 avance de 0,88% à 5.972,08 vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,34% et à Londres, le FTSE 0,55%.

L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,5%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,53% et le Stoxx 600 0,42%.

La tendance positive sur les marchés d’actions est tirée par les secteurs cycliques comme les matières premières, la chimie et la construction, tandis que l’énergie profite d’une nouvelle flambée des cours pétroliers.

Le rebond demeure cependant fragile, les craintes liées à la remontée des taux d’intérêt et son impact sur la conjoncture économique étant toujours présentes.

« Je pense que c’est une pause dans une tendance (baissière) avec cette probabilité croissante de ralentissement de la croissance, d’inflation élevée – potentiellement de stagflation », explique Timothy Graf, stratège en macroéconomie chez State Street.

Concernant l’inflation, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a réaffirmé lundi la volonté de l’institution de lutter contre la hausse des prix et son économiste en chef, Philip Lane, a mis en garde contre un phénomène qui pourrait conduire les consommateurs et les entreprises à modifier leurs habitudes en matière de dépenses en fonction des anticipations de relèvement des prix.

Olli Rehn, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, a pour sa part indiqué mardi qu’une hausse de taux d’un quart de point en juillet était définitivement acquise mais que l’ampleur de l’augmentation prévue en septembre restait à déterminer, ajoutant que l’inflation justifie une normalisation rapide de la politique de l’institution.

La fédération patronale allemande de l’industrie BDI a abaissé mardi sa prévision de croissance de l’économie du pays pour cette année à 1,5% contre 3,5% avant le début de la guerre en Ukraine et estimé qu’un arrêt complet des livraisons de gaz russe déboucherait inévitablement sur une récession dans la première économie d’Europe.

Aux Etats-Unis, où les taux d’intérêt ont été relevés de 75 points de base la semaine dernière, l’inflation reste également une préoccupation majeure alors que Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), doit s’exprimer devant le Sénat mercredi et la Chambre des représentants jeudi. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les valeurs de croissance comme Microsoft, Meta Platforms, Apple, Alphabet, Amazon et Tesla gagnent de 1,4% à 3,1% dans les échanges avant l’ouverture de Wall Street après le week-end de trois jours de « Juneteenth ».

VALEURS EN EUROPE En Europe, le compartiment de l’automobile (+1,3%) affiche la meilleure performance sectorielle, tandis que de l’autre côté du spectre, les services aux collectivités (« utilities ») (-1,15%) accuse la plus forte baisse.

Le compartiment bancaire (+0,89%) est également recherché, dans un contexte de remontée rendements obligataires.

Sur le CAC 40, Crédit agricole prend 1,96%, Société générale 1,79% et BNP Paribas 2,08%, tandis qu’ailleurs en Europe Intesa Sanpaolo avance de 1,06% et Commerzbank de 3,61%.

Airbus (+0,22%) est également dans le vert après l’annonce d’une importante commande d’EasyJet, estimée à 6,5 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) aux prix catalogue.

Le groupe de défense italien Leonardo (+5,26%), l’une des meilleurs performances du Stoxx 600, est tiré par l’annonce du rachat par sa filiale américaine DRS de l’israélien RADA Electronic Industries, qui permettra à DRS d’être cotée au Nasdaq.

À Londres, le distributeur britannique Ocado chute de 6,08% après une augmentation de capital de 575 millions de livres sterling (670 millions d’euros).

Sur le SBF 120, Valneva, au plus haut depuis le 20 mai, gagne encore 16,8% au lendemain d’un bond de 29,3%, consécutif à l’annonce d’une prise de participation de Pfizer au capital du laboratoire nantais.

TAUX La hausse des rendements obligataires se poursuit dans un contexte d’inquiétude sur l’augmentation des prix, Philip Lane, l’économiste en chef de la BCE, ayant mis en garde contre une « psychose inflationniste ».

Le rendement du Bund allemand à dix ans prend 11,4 points de base à 1,776%, son équivalent français de même échéance, 12,4 points à 2,336% et l’italien plus de dix points à 3,782%.

Les analystes d’Unicredit s’attendent à ce que le taux du Bund à dix ans, référence pour la zone euro, touche les 2% dans les mois à venir.

Aux Etats-Unis, le rendements des Treasuries à dix ans prend 5,5 points de base à 3,2939%.

CHANGES

L’euro, en hausse de 0,35% à 1,0545 dollar, est soutenu par les propos de Philip Lane, qui donnent à penser qu’une hausse des taux d’intérêt de 50 points de base en septembre est possible.

Le dollar, de son côté, recule de 0,43% face à un panier de devises de référence, affecté par le regain d’appétit pour les actifs plus risqués et dans l’attente des nouvelles déclarations du président de la Fed.

Dans les cryptomonnaies, le bitcoin (+2%) poursuit sa remontée au-dessus des 20.000 dollars après être tombé sous ce seuil durant le week-end à à 17.592 dollars, un creux depuis la fin 2020.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont soutenus par la hausse de la demande en raison des vacances estivales et les tensions sur l’offre, deux éléments qui l’emportent sur les risques d’un ralentissement de l’économie.

Le Brent prend 1,24% à 115,53 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,64% à 111,2 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L’AGENDA DU 21 JUIN

(Reportage Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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