Repli en vue à Wall Street, rebond en Europe, doutes sur l’Ukraine
par Marc Angrand
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PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse vendredi au lendemain d’un rebond éclair en fin de séance et les actions européennes effacent à mi-séance une partie de leurs lourdes pertes de la veille, même si le conflit en Ukraine et des implications économiques et financières restent la préoccupation première des investisseurs.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent un repli de 0,77% pour le Dow Jones, de 0,7% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,54% pour le Nasdaq.
Tous trois ont fini en hausse jeudi, de 3,34% pour le Nasdaq, après l’annonce par le président américain, Joe Biden, de sanctions économiques contre la Russie jugées limitées. Et l’Union européenne a ensuite dévoilé un nouveau train de mesures sans aller, notamment, jusqu’à exclure la Russie du système de paiement interbancaire international SWIFT.
À Paris, le CAC 40 gagne 1,76% à 6.636,01 points vers 11h55 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 2,1% et à Francfort, le Dax avance de 1,51%.
L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 1,65%, le FTSEurofirst 300 de 1,87% et le Stoxx 600 de 1,99%.
Ils avaient tous cédé entre 3% et 4% jeudi et le Stoxx 600 était tombé en séance à son plus bas niveau depuis mai dernier. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice large européen affiche pour l’instant une baisse de 2,82% et le CAC 40 un recul de 4,23%, leur pire performance hebdomadaire depuis la fin novembre.
« Je m’attends à ce que la visibilité reste faible et on ne sait pas encore si l’appétit pour le risque peut se prolonger au-delà du week-end », explique Christian Stocker, stratège actions d’UniCredit.
« Mais du point de vue des valorisations, il est très probable que les marchés actions aient atteint un point bas intéressant », ajoute-t-il.
Le Stoxx 600 évolue près de 13% en dessous de son pic de début janvier. Goldman Sachs a abaissé son objectif sur l’indice à 490 points contre 530 en arguant des risques liés à l’Ukraine.
Les combats se poursuivaient en Ukraine vendredi matin et des tirs de missiles ont visé la capitale, Kiev, où les autorités disent se préparer à un assaut visant à renverser le gouvernement.
VALEURS EN EUROPE
Le rebond en Europe profite en premier lieu aux secteurs défensifs, comme les services aux collectivités (« utilities »), dont l’indice Stoxx s’adjuge 4,77%, ou l’immobilier (+3,58%).
Les valeurs de la défense restent par ailleurs entourées, à l’instar du français Thales (+4,26%) ou du britannique BAE Systems (+4,50%).
Dans l’actualité des résultats, Valeo chute de 10,42% après la présentation de prévisions à moyen terme jugées décevantes par les analystes et Casino de 13,42% après une baisse de ses bénéfices et une hausse de sa dette en 2021.
Saint-Gobain gagne en revanche 5,91% après un exercice record.
À Francfort, Volkswagen et Porsche SE prennent respectivement 4,02% et 1,75% après la présentation des détails de leur accord sur une possible introduction en Bourse de Porsche AG.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est quasi stable à 1,9774% dans l’attente des statistiques mensuels des revenus et dépenses des ménages aux Etats-Unis, qui incluent l’indice PCE des prix à la consommation, très surveillé par la Réserve fédérale.
Le rendement à deux ans prend toutefois quatre points de base à 1,5897%.
En Europe, le dix ans allemand remonte d’un point à 0,185% après la forte baisse provoquée jeudi par le brusque repli sur les valeurs refuges.
À deux semaines de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), les investisseurs gardent un oeil sur les déclarations de ses responsables, sa stratégie monétaire risquant d’être compliquée par la situation en Ukraine, qui peut à la fois peser sur la croissance et doper l’inflation.
CHANGES
L’euro, qui avait réduit ses pertes en fin de séance jeudi après être tombé à son plus bas niveau depuis juin 2020 face au dollar, peine à se stabiliser après avoir échoué à remonter durablement au-dessus de 1,12.
La monnaie unique a perdu plus de 1,2% depuis le début de la semaine et se dirige vers sa troisième performance hebdomadaire négative d’affilée.
L’indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, est pratiquement inchangé mais affiche une hausse de plus de 1% depuis lundi.
PÉTROLE
Orienté à la hausse pendant la première partie de la journée en raison des craintes de tensions sur le marché liées à la situation en Ukraine, les cours du brut sont désormais en nette baisse.
Le Brent abandonne 0,87% à 98,22 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,58% à 92,27 dollars. Ils étaient auparavant montés respectivement à 101,99 et 95,64 dollars.
(Rédigé par Marc Angrand, avec Sruthi Shankar à Bangalore, édité par Jean-Michel Bélot)