"Il fit la cuve d'airain, avec sa base d'airain, en employant les miroirs des femmes qui s'assemblaient à l'entrée de la tente d'assignation" Ex 38,8 Crédit photo: Canva - Antoine de Saint-Exupéry
Notre société a des critères de beauté conçus selon les standards des designers et au gré des compagnies pharmaceutiques, respectivement soucieux de nous vendre leurs dernières tendances vestimentaires ou leurs plus récents élixirs amincissants. Tous, hommes, femmes, jeunes et vieux de toutes les ethnies confondues se ruent vers cette promesse de beauté éternelle malheureusement de plus en plus dérobée et inaccessible.
Pour couronner le tout, les effets de la mondialisation laissent leur empreinte partout et engendrent ce que l’on pourrait qualifier de standardisation de la beauté. De Shanghai à Lomé, de Bombay à Baltimore, les critères de beauté sont désormais coupés sur mesure. Pour être jugé beau ou belle il faut être mince, élancé, poitrine généreuse pour les femmes, torse musclé pour les hommes, babines charnues, et le reste s’y greffera éventuellement comme des « à-côtés » dépendamment de l’ascendance ethnique et des préférences de la personne. De toutes façons, pour pallier les carences, la chirurgie plastique, la micro-dermabrasion, le botox et une panoplie d’autres pratiques ou accessoires sont à la portée de certains.
Ce qui m’amène à parler du miroir! Le miroir, cet accessoire si indispensable dans le monde contemporain mais qui sert malheureusement à bien des égards à entretenir le culte du moi. Ainsi, c’est sans surprise que la symbolique du miroir dans la Bible rappelle son utilisation dans la vie séculière: d’un côté, le miroir est un accessoire nous permettant de regarder notre propre image afin d’ajuster ce qui ne va pas ou d’améliorer ce qui est déjà bon; de l’autre, le miroir est perçu comme un accessoire de vanité à travers lequel on peut regarder sa propre image dans le but d’admirer à quel point on est belle, bonne et pourquoi pas, parfaite!
Faisant un léger détour dans le temps, la Bible nous parle d’un épisode où des femmes ont préféré donner à Moïse leurs miroirs afin qu’il les destine à un usage bien précis. Nous trouvons ce merveilleux passage dans Exode 38,8
« Il fit la cuve d’airain, avec sa base d’airain, en employant les miroirs des femmes qui s’assemblaient à l’entrée de la tente d’assignation. »
Pour nous mettre dans le contexte, le peuple d’Israël vient d’être libéré après quatre-cents ans d’esclavage en Égypte. Dieu demande à son peuple de construire un Tabernacle qui serait entre Dieu et l’homme un lieu de rencontre ponctuelle. En plein cœur de la place, Dieu exige qu’on y construise une cuve à base d’airain. Et cette cuve d’airain devait contenir de l’eau qui servirait à se laver les mains et les pieds avant de pénétrer dans le Lieu Saint. Et la Bible nous précise que la cuve était faite à partir des miroirs que les femmes avaient donnés généreusement en offrande lors de la construction du Tabernacle. D’ailleurs, la tradition juive nous rapporte dans le Midrash que Moïse aurait d’abord refusé ces miroirs qui étaient à l’époque considérés comme des accessoires à caractère profane favorisant la séduction, les désirs charnels et le culte du moi. Mais Dieu aurait repris Moïse et déclaré qu’il agréait favorablement cette offrande et honorait cet acte de dépouillement dont faisaient preuve ces femmes.
D’emblée, toute une symbolique entoure les différents éléments de la cuve, mais pour ne parler que de ces miroirs apportés par ces femmes: se défaire de son miroir c’est mettre de côté ce filtre au travers lequel nous avons toujours appréhendé la vie et plonger délibérément nos regards dans la loi parfaite qui est la parole de Dieu. Se débarrasser de son miroir, c’est se défaire des stéréotypes imposés par la société et accepter de paraître tels que nous sommes, avec nos différences et notre singularité. Se défaire de son miroir c’est apporter cet objet banal à premier abord, et en faire un accessoire indispensable pour l’intérêt de plusieurs. Ainsi, ces femmes ont utilisé cet accessoire considéré à l’époque comme profane et en ont fait un outil sacré entre les mains de Dieu.
Pour ces femmes, offrir son miroir impliquait de s’offrir soi-même parce que d’une certaine façon elles perdaient leurs repères au profit de l’œuvre de Dieu et de la communauté à laquelle elles appartenaient, en vue de l’intérêt commun. Se défaire du miroir des clichés et des préjugés; se défaire du miroir du complexe et se regarder dans le miroir de la parole de Dieu en acceptant d’être vulnérable aux yeux de tous, mais ayant l’assurance que Dieu est capable de rebâtir notre estime. Se départir de son miroir afin d’accepter de nous voir tel que Dieu nous voit, avec nos qualités, nos défauts, notre potentiel et nos faiblesses. Se défaire de son miroir c’est mettre un trait sur le narcissisme; c’est briser l’orgueil qui nous pousse à vouloir constamment se placer sous les feux des projecteurs en rejetant toute réflexion divergente, perdant ainsi la richesse que peut nous apporter le regard des autres.
Aujourd’hui, notre miroir n’est pas seulement ce morceau de verre qui renvoie le reflet de la personne qui se regarde. Le miroir fait désormais allusion à tout accessoire, toute structure, toute plate-forme, tout système de pensées et philosophie qui tend à vouloir à tout prix nourrir et glorifier démesurément notre ego.
Chose merveilleuse, Dieu a honoré un outil à première vue profane, et l’a utilisé comme un accessoire pour l’édification de plusieurs. Ce qui nous amène à considérer qu’un objet tel un miroir n’est pas mal en soi, tout dépend de ce qu’on en fait et de l’intention derrière notre acte.
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Thérèse Kanyange, sous le pseudonyme de Teresa Kany, est une jeune femme originaire du Burundi, pays où elle est née et a passé la majeure partie de son enfance. Très jeune, elle se voit séparée de ses parents suite aux crises politiques de la région, et est élevée par sa tante et sa grand-mère, femmes qui l'ont accompagnée dans ses premiers balbutiements de la foi, via l’église Catholique. À l'âge de dix-sept ans, elle donne sa vie à Christ, et par la grâce de Dieu, n’a plus jamais quitté le chemin de la foi. Dès lors, son rêve est de propager la bonne nouvelle de Jésus-Christ aussi loin que le Seigneur le lui permettra. Aujourd’hui, elle vit à Montréal, ville qu’elle affectionne particulièrement pour sa diversité culturelle. Teresa est une passionnée d’écriture, de musique, de danse, de poésie, de décoration intérieure, de la nature, bref, une passionnée de ce précieux cadeau qu’est la vie. Sa joie serait de voir chaque personne découvrir la raison pour laquelle Dieu l’a créée et de voir le talent de chacun être mis à contribution pour l’avancement du royaume de Dieu. « Nous ne sommes pas tous appelés à œuvrer dans les cinq ministères, dit-elle, mais nous sommes tous appelés à faire avancer le royaume de Christ.»
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