L’ONU pour un meilleur accès humanitaire en Syrie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé mardi un meilleur accès humanitaire en Syrie.
« Malgré l’intervention massive de l’ONU en Syrie et dans toute la région, un accès humanitaire accru reste nécessaire pour atteindre les populations qui en ont le plus besoin. Cela concerne à la fois l’accès transfrontalier et intra-syrien », a-t-il déclaré lors d’un briefing à l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation en Syrie.
Dans le nord-ouest de la Syrie, quelque 3,4 millions de personnes dans le besoin – soit 21% de plus que l’année dernière – sont acculées à la frontière dans une zone de guerre active, a-t-il souligné.
En 2020, les Nations Unies ont envoyé en moyenne 1.000 camions d’aide humanitaire par mois en Syrie. Traversant la frontière depuis la Turquie vers Idlib, ces convois ont permis d’atteindre 2,4 millions de personnes par mois tout au long de l’année, a-t-il déclaré.
Même s’ils étaient déployés régulièrement, les convois intra-syriens ne pourraient quant à eux pas égaler l’envergure et la portée des opérations transfrontalières. Et malgré des efforts intensifs et prolongés, les Nations Unies n’ont pas encore réussi à créer les conditions nécessaires pour envoyer leur premier convoi de Damas vers le nord-ouest de la Syrie, a-t-il indiqué.
Une intervention transfrontalière à grande échelle pendant douze mois supplémentaires reste donc essentielle pour continuer à sauver des vies. Tout échec à prolonger l’autorisation des convois transfrontaliers mettrait fin au projet de distribution des vaccins contre le COVID-19 des Nations Unies – privant par là-même des millions de personnes de vaccination dans le nord-ouest de la Syrie – et entraînerait une réduction considérable des opérations humanitaires essentielles. Les livraisons de vivres et d’autres produits humanitaires par les Nations Unies s’arrêteraient immédiatement, et moins de nourriture signifie de nouvelles souffrances et de nouveaux conflits, a-t-il averti.
La situation dans le nord-est s’est également aggravée depuis que le poste frontière d’Al-Yarubiyah a été retiré de la liste des postes frontières autorisés l’année dernière. On estime que 1,8 million de personnes ont besoin d’assistance dans le nord-est de la Syrie, une région qui échappe encore au contrôle du gouvernement. Plus de 70% de ces personnes sont considérées comme étant en situation de besoin extrême, un chiffre largement supérieur à la moyenne nationale, a déclaré M. Guterres.Depuis Damas, la plupart des agences humanitaires peuvent accéder régulièrement au nord-est de la Syrie pour livrer des produits non sanitaires dans le cadre d’opérations intra-syriennes. Concernant les produits de santé, en 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également organisé six convois routiers et 13 ponts aériens vers le nord-est de la Syrie, a-t-il indiqué.
Du matériel médical fourni par l’OMS a été livré à 15 hôpitaux et 106 centres de soins primaires au cours d’opérations intra-syriennes au-delà des lignes de front. Cela ne couvre cependant qu’un pourcentage limité des besoins totaux, et de nombreuses installations manquent encore de personnel, de produits et d’équipement, a souligné le chef de l’ONU.
De manière générale, trop peu d’aide atteint encore le nord-est de la Syrie dans tous les domaines, a-t-il ajouté.