Le Tchadien Moussa Faki Mahamat réélu à la présidence de la Commission de l’Union Africaine
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Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine se sont réunis pour deux jours de travaux en visioconférence, les 6 et 7 février 2021. Tandis que le Covid-19 focalise toutes les attentions, ce 34ème Sommet de l’Union Africaine (UA) a porté sur le thème des arts, de la culture et du patrimoine comme leviers pour construire l’Afrique.
Compte tenu des contraintes liées au Covid-19, le 34ème Sommet de l’Union Africaine est tenu à distance. Il a servi aux élections internes. Ainsi, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, seul candidat en lice pour se succéder à lui-même à la tête de la Commission de l’UA est réélu pour un nouveau mandat de 4 ans par 51 voix sur 55. Pour sa part, le Président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) succède au Sud-africain Cyril Ramaphosa à la Présidence tournante de l’Union.
Les sujets abordés par les 55 Chefs d’Etat et de Gouvernement du continent africain les 6 et 7 février 2021 sont, essentiellement, la lutte contre le Covid-19, l’approvisionnement vaccinal du continent et la résolution des crises qui ont, pour certaines, été éclipsées par la pandémie.
La question de l’approvisionnement de l’Afrique en vaccins est décisive. Selon les statistiques des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (Africa CDC) de l’Union Africaine, il faudrait 1,5 milliard de doses pour vacciner 60% de la population africaine, à raison de deux doses par personne. Or, l’on a souvenance que le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait déjà relevé que « les pays riches s’arrogent la priorité, certains précommandant même plus que ce dont ils ont besoin ».
Au nombre des crises qui minent et préoccupent le continent africain figurent notamment le conflit camerounais qui oppose le gouvernement aux séparatistes anglophones, les exactions des islamistes radicaux du nord du Mozambique, le conflit du Tigré en Ethiopie, sans oublier le terrorisme islamiste rampant au Sahel et dans le bassin du lac Tchad.
Avec un recul, il ressort que ce 34ème Sommet de l’Union Africaine révèle, dans une certaine mesure, l’inefficacité progressive de cette institution. Le déphasage apparent entre le thème général des assises, à savoir « les arts, la culture et le patrimoine comme leviers pour construire l’Afrique », et les vraies préoccupations de l’heure du continent, en est une illustration. Ensuite, le manque d’engouement autour du poste de Président de la Commission, remarquable depuis quelques années, s’ajoute à cette liste. Enfin, un doute sérieux plane sur la capacité effective de l’Union Africaine à régler les conflits sur le continent. Par exemple, dans le cas du Tigré, la médiation de l’UA avait été purement et simplement refusée par l’Ethiopie qui abrite pourtant le siège de l’institution.
Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie
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