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Dix ans après, Hollande revit « l’émotion » de l’attentat de Charlie Hebdo

par Elizabeth Pineau

CLERMONT-FERRAND, Puy-de-Dôme (Reuters) – Le 7 janvier 2015, François Hollande était dans son bureau à l’Elysée quand il apprit l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, prélude à plusieurs jours de violences et d’émotion intense qui mirent la France au centre du monde.

De ce funeste mercredi, il se souvient d’abord de l’appel de son ami urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur à Charlie Hebdo.

« Il me dit qu’ils sont tous morts, ou presque tous morts, que c’est une désolation et il s’effondre », raconte l’ancien président à Reuters dans la bibliothèque de la mairie de Clermont-Ferrand, où il est venu assister à un hommage rendu à une victime de l’attentat, le journaliste Michel Renaud.

« Et je comprends alors qu’il y a non seulement une attaque terroriste mais sûrement énormément de victimes parmi cette rédaction. J’en connaissais beaucoup », poursuit le ténor socialiste redevenu député l’été dernier.

Douze personnes, dont huit membres de la rédaction, ont été tués par les frères radicalisés Chérif et Saïd Kouachi, puis un policier, Ahmed Merabet, pendant leur fuite. Les jours suivants d’autres attentats coûtèrent la vie à une policière et à quatre personnes de confession juive.

A chaque instant, le président entouré du Premier ministre Manuel Valls, de Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice) doit intervenir pour stopper la folie meurtrière et préserver la cohésion d’un pays sous le choc.

« Etre président c’est agir, et là il s’agissait de neutraliser les terroristes et d’assurer la sécurité des Français, mais c’est aussi partager une émotion, une compassion, une solidarité », dit-il, reconnaissant avoir été parfois « ému aux larmes » en ces jours terribles.

« Il y a des scènes que je n’oublierai jamais mais il fallait agir et nous l’avons fait en responsabilité. Nous étions conscients que nous n’en avions pas terminé, qu’il y aurait d’autres drames, et il y en a eu », dit-il en référence aux attentats très meurtriers du 13 novembre suivant.

« C’EST LA FRANCE, CETTE IDÉE FORTE DE LA LIBERTÉ »

Le 7 janvier 2015, c’est le rire qui est visé à travers Charlie Hebdo, conduisant des Français à affirmer, via le mouvement « Je suis Charlie », leur solidarité et leur goût de la liberté de caricaturer à laquelle 76% sont attachés dix ans après selon un sondage Ifop publié par l’hebdomadaire satirique dans son numéro anniversaire dont la « une » est barrée du mot « increvable ».

François Hollande juge aujourd’hui la liberté d’expression « parfois entravée par une forme de peur » à laquelle s’ajoute « une évolution de l’opinion qui considère que même si les critiques et l’impertinence doivent être préservées, on ne peut pas tout dire, on ne peut pas rire de tout. »

Les nouveaux médias ont aussi leur rôle, notamment le réseau X de l’Américain Elon Musk dont la « conception libertarienne » de la diffusion de la parole revient, selon l’ancien président, à « dévoyer la liberté d’expression ».

Cette dernière « peut se moquer, dénoncer mais elle n’est jamais un appel à la haine, à la discrimination ou à la mise en cause des fidèles ou des pratiquants d’une religion. Alors que la liberté absolue permet de dire tout sur tout, sans limite. »

L’attentat contre Charlie Hebdo a ému le monde au point de faire converger vers Paris les représentants d’une cinquantaine de pays, de l’Allemande Angela Merkel à l’Israélien Benyamin Nétanyahou en passant par le Palestinien Mahmoud Abbas, le roi de Jordanie et le Malien Ibrahim Boubacar Keïta.

« C’est Angela Merkel qui a déclenché le mouvement. Elle m’a dit ‘je vais venir à la manifestation si vous m’accueillez' », se souvient François Hollande.

D’autres dirigeants accoururent, de tous les continents. « Dans le monde, quand la France est touchée, c’est la liberté, les droits de l’homme qui sont attaqués », dit l’ex-président.

Une telle unanimité serait-elle possible aujourd’hui ? « En dix ans, le monde s’est considérablement fracturé », reconnaît François Hollande. Pourtant, « s’il y a des pays qui hélas ont souffert davantage du terrorisme, c’est vers la France que l’on se tourne parce que c’est la France, cette idée forte de la liberté qui l’emporte sur toute autre considération ».

(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)

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