L’Irlande s’apprête à assouplir ses sanctions visant Israël sous la pression d’entreprises
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par John O’Donnell et Padraic Halpin
DUBLIN (Reuters) – L’Irlande s’apprête à assouplir ses sanctions prévues contre Israël, en revenant sur une loi qui était au cœur de sa protestation contre la guerre à Gaza, après que des groupes d’affaires préoccupés par l’impact sur l’investissement ont exercé une pression sur Dublin, ont déclaré quatre personnes au fait du dossier.
Le gouvernement irlandais est l’un des critiques les plus virulents d’Israël en raison de l’assaut de l’Etat hébreu à Gaza, mais contrairement à d’autres pays comme l’Espagne, l’Irlande accueille le siège européen de certaines des plus grandes entreprises américaines, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux pressions exercées par les États-Unis.
Les multinationales étrangères, principalement détenues par les États-Unis, emploient environ 11% des salariés irlandais. Elles contribuent également à la majeure partie de l’impôt sur les sociétés, qui représente près d’un tiers de l’ensemble des recettes fiscales irlandaises.
Bien que de nombreux gouvernements aient condamné l’offensive israélienne à Gaza et l’annexion de territoires en Cisjordanie, Israël n’a pas été sanctionné, protégé des pressions économiques par son étroite alliance avec Washington.
L’Irlande s’est attiré les foudres d’Israël et des lobbys d’entreprises internationales en raison de son projet de sanctions contre le commerce avec les colonies israéliennes situées dans les territoires palestiniens occupés.
MENACES DE REPRÉSAILLES
Dublin a également inquiété les entreprises locales et reçu des menaces de représailles de la part des législateurs américains, le gouvernement irlandais cherchant à devancer toute sanction plus large de l’Union européenne (UE).
Cette année, les représentants des entreprises irlandaises ont demandé au gouvernement de retarder l’adoption d’une loi et d’en réduire la portée, afin d’éviter de contrarier les sociétés et les investisseurs américains et de les dissuader d’investir en Irlande.
Les représentants du gouvernement sont désormais prêts à limiter le champ d’application de la législation aux seules marchandises, en prenant en compte une poignée de produits importés des territoires occupés par Israël, tels que les fruits, qui ne valent que 200.000 euros par an.
Cela exclurait la catégorie plus large des services que les partis d’opposition ont demandé d’ajouter, ce que le gouvernement a envisagé. Les détracteurs du projet soutiennent qu’une telle mesure pourrait se traduire par des sanctions inapplicables, notamment pour les multinationales étrangères du secteur des logiciels.
Bien qu’aucune décision définitive n’ait été prise, ces personnes ont déclaré que le gouvernement suivrait probablement l’avis de certains hauts fonctionnaires et de certaines organisations professionnelles qui se sont prononcés contre l’élargissement du projet de loi aux services.
ATTENTE DE L’AVIS DU PROCUREUR GÉNÉRAL
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a déclaré au Parlement qu’il recevrait « sous peu » l’avis du procureur général sur l’inclusion des services au projet de loi. Il avait précédemment fait part de ses inquiétudes quant à l’impossibilité légale d’inclure les services au texte.
Citant les commentaires du ministre au Parlement, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré à Reuters que le projet de loi serait débattu avant le vacances parlementaires de mi-décembre.
Selon lui, des mesures européennes plus larges auraient beaucoup plus de poids.
Ces derniers mois, selon les sources avec lesquelles Reuters s’est entretenu, des groupes de pression et des représentants d’entreprises ont rencontré des représentants du gouvernement pour partager leurs craintes quant aux dégradations des relations avec les États-Unis et Israël.
Lors de ces réunions, les représentants des entreprises ont fait valoir que sanctionner les colonies israéliennes pourrait nuire aux multinationales américaines alliées à Israël et compromettre les investissements en Irlande — un argument qui a trouvé un certain écho auprès de certains responsables, selon les sources.
L’Irish Business and Employers Confederation, le plus grand lobby industriel qui compte parmi ses membres des sociétés pharmaceutiques, de logiciels et des banques, a fait part publiquement de ses préoccupations quant à la position de Dublin. Il a estimé que les États-Unis pourraient pénaliser les multinationales implantées en Irlande pour avoir boycotté Israël.
DES RELATIONS TENDUES
L’attention portée à Dublin en raison de sa position sur Gaza survient à un moment délicat pour l’Irlande, dont les politiques fiscales favorables aux entreprises ont contribué à dynamiser son économie.
L’Irlande vend environ un tiers de ses exportations de biens aux États-Unis et se trouve dans le collimateur du président américain Donald Trump car elle exporte davantage de marchandises qu’elle n’en importe.
L’Irlande est par ailleurs le siège européen de certaines des plus grandes entreprises technologiques américaines, de la finance internationale, ainsi qu’un centre de production pour les géants pharmaceutiques.
Dublin fait également pression pour un vote rapide sur les propositions de la Commission européenne visant à suspendre les accords de libre-échange sur les produits israéliens, bien que le feu vert à cette mesure se heurte à l’opposition de l’Allemagne.
Après que l’Irlande est devenue le premier pays de l’UE à s’engager dans des restrictions commerciales avec Israël en octobre dernier, la Slovénie a mis en place une interdiction sur les importations de marchandises israélienne en août, tandis que la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas ont annoncé des interdictions similaires le mois dernier.
Les relations de l’Irlande avec Israël ont été tendues depuis le début de l’assaut de Tsahal à Gaza, il y a près de deux ans. En décembre dernier, Israël a fermé son ambassade à Dublin à la suite d’une polémique concernant les critiques de l’Irlande à l’égard de la guerre à Gaza et la reconnaissance d’un Etat palestinien.
« Je pense que l’idée selon laquelle les investisseurs étrangers quitteraient l’Irlande a été largement exagérée », a déclaré Alice-Mary Higgins, membre de la commission mixte des Affaires étrangères et du Commerce, chargée d’examiner le projet de loi, qui soutient l’inclusion des services.
« Quelle est l’alternative ? Récompenser l’exploitation de biens et de services sur des terres volées ? »
(Rédigé par Padraic Halpin et John O’Donnell à Dublin ; version française Etienne Breban ; édité par Benjamin Mallet)
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