Aluminium Dunkerque réduit de 22% sa production face aux coûts de l’énergie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) -Aluminium Dunkerque, le plus gros producteur d’aluminium primaire en France, compte réduire sa production de 22% au quatrième trimestre pour faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie, a dit mardi à Reuters son directeur général, Guillaume de Goÿs, envoyant un signal fort dans une industrie qui cherche la parade pour tenir face à la crise énergétique.
Aluminium Dunkerque, qui produit quelque 290.000 tonnes d’aluminium par an, est « électro-intensive ». Elle consomme près de 4TWh par an d’électricité, soit un peu moins de la consommation d’une agglomération comme Marseille, ce qui représente environ le tiers de ses coûts de revient.
Sa production n’est couverte qu’à 70 à 75% par des approvisionnements aux tarifs régulés de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique). Elle doit donc se fournir au prix fort sur les marchés pour le reste de son activité.
Or, chaque tonne produite au coût du marché représente en ce moment une perte pour l’entreprise d’environ 4.000 euros, précise le directeur général.
« A partir du mois d’octobre, nous allons être en perte très significative si on continuait la production telle quelle », dit Guillaume de Goÿs, en précisant que sans cette décision, les factures d’électricité de l’entreprise passeraient de 40 millions d’euros par mois aujourd’hui à 150 millions d’euros en décembre, selon les prix attendus de l’électricité.
L’entreprise fermera donc 54 des 264 cuves d’électrolyses et réduira son ampérage, ce qui diminuera directement la production de métal chaud de 14.000 tonnes d’ici la fin de l’année.
L’entreprise compensera légèrement cette baisse par une augmentation de la production d’aluminium recyclé pour limiter l’impact de cette décision sur ses clients.
L’objectif est de ramener une plus grande partie de sa production aux tarifs régulés de l’Arenh pour gagner en rentabilité, déclare Guillaume de Goÿs.
SIGNAL « AUX DÉCIDEURS PUBLICS »
Il n’est pour l’instant pas question de mise au chômage partiel pour les 650 salariés du site, précise le directeur général. Certains salariés seront invités à prendre des congés supplémentaires ou à aller en formation.
Selon Cyrille Mounier, directeur général d’Aluminium France, les entreprises qui achètent cet acier pour le transformer sont bien organisées et ne devraient pas être trop impactées par la baisse de la production d’aluminium, sachant que la demande est encore très importante.
« Il faut plutôt voir cette annonce comme un signal envoyé aux décideurs publics », dit-il à Reuters.
« Il faut que l’Union européenne trouve une solution pour protéger ses usines et mette au point rapidement des contrats de long terme spécifiques sur l’électricité. Sinon, on risque d’importer davantage d’aluminium chinois », ajoute-t-il.
Outre Aluminium Dunkerque, d’autres entreprises de la sidérurgie ont annoncé des baisses de leur production ou une réorganisation interne du travail pour limiter l’impact de la hausse du coût de l’électricité.
L’aciérie Ascométal, qui appartient à Swiss Steel, et qui emploie 1.200 personnes en France, interrompra son activité pendant deux à trois semaines durant le mois de décembre dans ses usines d’Hagondange (Moselle) et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), a dit à Reuters le délégué syndical CGT Gazi Yildiz. Certains salariés seront mis au chômage partiel.
L’activité a également été réorganisée pour fonctionner davantage le week-end, lorsque les tarifs d’électricité sont plus avantageux, et moins la semaine, a-t-il ajouté.
ArcelorMittal a annoncé de son côté la mise au chômage partiel deux jours par mois de certains de ses salariés jusqu’à la fin de l’année, en raison d’une baisse de son carnet de commande, selon trois délégués syndicaux interrogés par Reuters.
L’entreprise a également renforcé ses équipes de nuit et de week-end, précisent ces délégués. Le groupe n’était pas joignable dans l’immédiat.
(Caroline Pailliez et Gus Trompiz, édité par Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse)
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