La chrétienne iranienne Maryam Naghash Zargaran est libre
La chrétienne d’origine musuMaryam Naghash Zargaran est libre. Le soir du 1er août 2017, l’iranienne convertie au christianisme a été libérée après plus de quatre ans de prison à Téhéran, la capitale et la plus grande ville d’Iran.
Maryam Naghash Zargaran (39 ans) s’était convertie à la foi chrétienne au contact de Saeed Abedini ; elle avait fait connaissance avec le pasteur irano-américain, incarcéré lui-même pendant quatre ans, lorsqu’elle était professeur de musique dans un orphelinat. Après sa conversion, Maryam a fondé et dirigé plusieurs Églises de maison des Assemblées de Dieu.
Mise en détention provisoire
Ces Églises de maisons sont une épine dans le pied des autorités iraniennes, car elles les considèrent comme « dangereuses pour la sécurité nationale ». En décembre 2009 déjà, Maryam avait été interrogée par la police à cause de ses activités comme chrétienne active. Fin 2012, elle a été arrêtée et mise en détention provisoire lors d’une rencontre d’Églises de maison à Téhéran ; pendant dix-neuf jours, elle s’est retrouvée incarcérée dans la prison malfamée d’Evin.
Condamnée pendant son absence
En juillet 2013, un tribunal a condamné Maryam à une peine de quatre ans de prison pour avoir « sapé la sécurité nationale ». Les juges ont accusé la chrétienne engagée de « diffuser le christianisme en Iran pour servir les intérêts de l’Angleterre et de la Palestine occupée (Israël) et ainsi, de pervertir la société musulmane iranienne ». Lors du verdict, Maryam se trouvait en Turquie. Elle a été sommée de rentrer en Iran où elle a été arrêtée le 19 juillet 2013.
Harcelée – elle s’est vu refuser un traitement médical indispensable
Au cours de son incarcération de quatre ans, Maryam a été souvent molestée et abusée physiquement. Atteinte dans sa santé, on ne lui a pas accordé un traitement médical adéquat. Certes, après avoir fait une grève de la faim pour protester, elle a eu le droit, à quelques reprises, de quitter la prison pour se rendre chez le médecin. Mais chaque fois, elle a dû retourner prématurément en prison et ainsi abandonner le traitement.
Pourtant, une prise en charge médicale complète aurait été très importante pour elle : Mayram souffrait de troubles cardiaques qui nécessitaient une opération. De plus, elle souffrait régulièrement d’inflammations aux oreilles et à la tête, ainsi que de douleurs articulaires et d’insensibilité dans les membres. Enfin, les conditions de détention l’avaient tellement exténuée qu’elle devait combattre de plus en plus un état dépressif.
Le mauvais état de santé de Maryam a poussé sa mère à se tourner vers le public par un message vidéo pour attirer son attention sur la situation précaire de sa fille.
Malgré sa grande détresse, Maryam ne pouvait pas non plus user de son droit de demande pour une libération provisoire. Au contraire : à cause de ses visites médicales programmées de façon sporadique, la détention qui aurait dû finir le 5 juin 2017 a été prolongée de plusieurs semaines.
Libération encore repoussée
Maintenant, Maryam est enfin libre. Le soir du 1er août 2017, elle a été relâchée de la prison d’Evin à Téhéran. Ses parents étaient fous de joie, même s’ils ont dû essuyer un revers : la direction de la prison leur avait promis de libérer leur fille le 28 juillet 2017. Ce jour-là les parents se sont rendus à la prison, mais les documents de libération n’étant vraisemblablement pas encore en ordre, Maryam a dû rester encore quelques jours.
Aujourd’hui la chrétienne active peut enfin à nouveau vivre en liberté auprès de sa famille. Or, son état physique et psychique est très inquiétant. Il faudra des mois, ou même des années, avant que la santé de Maryam soit rétablie et qu’elle puisse à nouveau mener une vie normale.