L’Italie risque de ne pas remettre son plan de relance à temps
par Giuseppe Fonte et Gavin Jones
ROME (Reuters) – L’Italie risque de ne pas respecter la date limite du 30 avril pour soumettre la version finale de son plan de relance à la Commission européenne, car Bruxelles n’est pas satisfaite de plusieurs aspects des projets présentés jusqu’à présent, ont déclaré deux sources proches du dossier.
Un porte-parole du Premier ministre Mario Draghi a fermement démenti que la date limite serait dépassée. « Le plan sera présenté le 30 avril », a-t-il déclaré. Un porte-parole du ministère de l’économie a déclaré que « notre objectif reste de le présenter le 30 avril ».
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Un retard serait un coup dur pour Mario Draghi, qui a pris ses fonctions il y a deux mois avec pour mission de peaufiner le plan préparé par le gouvernement précédent.
Les 27 pays de l’Union européenne ont travaillé à l’élaboration de leurs plans nationaux, qui précisent comment chaque gouvernement entend dépenser sa part du plan d’emprunt conjoint de 750 milliards d’euros du Fonds de relance de l’UE.
L’Italie peut prétendre à plus de 200 milliards d’euros de subventions et de prêts bonifiés au titre du Fonds, soit la part la plus importante de tous les pays de l’UE. L’argent sera versé progressivement sur six ans.
« La Commission n’est pas satisfaite du plan de relance dans sa forme actuelle », a déclaré l’une des sources, qui a demandé à ne pas être nommée en raison de la sensibilité du sujet.
La source a déclaré que Mario Draghi présenterait probablement le plan vers la mi-mai, mais qu’une période plus longue pourrait être nécessaire pour surmonter les objections de la Commission.
Parmi les principales préoccupations de Bruxelles figurent le manque de détails sur la manière dont le plan sera géré une fois qu’il aura reçu l’approbation de l’UE et la substance de certaines des réformes décrites, notamment celle du système judiciaire, a indiqué la source.
Une autre source a également indiqué que Bruxelles souhaitait que des modifications soient apportées au plan, ce qui prendrait du temps, et a déclaré que la mi-mai semblait désormais une période « réaliste » pour sa présentation.
L’Italie n’a pas laissé entendre auparavant qu’elle pourrait être en retard, et Mario Draghi a déclaré aux journalistes le 8 avril que « le 30 avril, nous présenterons notre plan ».
Une porte-parole de la Commission a déclaré qu’elle n’avait aucun commentaire à faire sur le plan italien en particulier, mais que la Commission comprenait que l’élaboration des plans de relance était une tâche difficile pour tous les États membres alors qu’ils se concentrent également sur la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Si les plans doivent être présentés le 30 avril en règle générale, certains pays « peuvent avoir besoin de quelques semaines supplémentaires », a-t-elle déclaré, et « la qualité doit être la première priorité ». Elle a ajouté que la Commission était actuellement en « dialogue intensif » avec tous les pays sur la préparation de leurs plans.
DES PLANS DE DÉPENSES
Le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, a déclaré vendredi que certains pays de l’UE ne respecteraient pas l’échéance du 30 avril, sans préciser lesquels.
L’une des principales missions de Mario Draghi lors de sa prise de fonctions, avec le déploiement de la campagne de vaccination contre le COVID-19, était de présenter un plan de relance solide afin de garantir le versement des fonds européens pour enfin permettre une croissance de l’économie italienne.
Les plans nationaux sont des modèles de dépenses pour les subventions et les prêts que chaque pays de l’UE recevra grâce à l’emprunt conjoint sans précédent de la Commission pour reconstruire des économies plus vertes et plus numériques après la pandémie de COVID-19.
Dans ses commentaires de vendredi, Valdis Dombrovskis a déclaré que le retard dans la présentation de certains plans ne repousserait pas l’ensemble du dispositif, dont les détails doivent encore être ratifiés par les parlements de certains pays.
A condition que les retards dans la présentation des plans ne soient pas trop importants et que la ratification soit achevée dans tous les États membres d’ici juin, la Commission pourra procéder aux premiers décaissements en juillet, a-t-il déclaré.
(Jan Strupczewski; version française Camille Raynaud)
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