L’agriculture manque de bras, Didier Guillaume appelle les Français à travailler dans les champs
PARIS (Reuters) – Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a appelé mardi les Français à rejoindre « la grande armée de l’agriculture » pour nourrir le pays en temps de crise sanitaire et éviter des pénuries de fruits et légumes.
« Il y a aujourd’hui la possibilité d’avoir 200.000 emplois directs, aujourd’hui même, ce mardi matin, (…) dans les métiers de l’agriculture », a-t-il déclaré sur BFM TV.
« Je veux lancer un grand appel à l’armée de l’ombre, un grand appel aux femmes et aux hommes qui ont envie de travailler, un grand appel à celles et ceux qui sont confinés chez eux, à celles et ceux qui sont serveurs dans un restaurant, hôtesses d’accueil dans un hôtel, au coiffeur de mon quartier, a celles et ceux qui n’ont plus d’activité », a martelé le ministre.
« Je leur dis: Rejoignez la grande armée de l’agriculture française. Rejoignez celles et ceux qui vont nous permettre de nous nourrir de façon propre, saine, durable. »
Lors d’une conférence de presse via son compte Twitter, Christine Lambert, la présidente de la FNSEA, la principale fédération agricole, a précisé qu’il faudrait 45.000 travailleurs agricoles en mars et 80.000 en avril puis en mai pour participer aux récoltes et éviter que les asperges ou bien encore les fraises soient perdues.
« En raison de la fermeture des frontières Schengen mais aussi des restrictions de circulation en Europe, les Polonais, les Roumains qui venaient d’habitude ne viendront pas », a-t-elle expliqué, rappelant que deux tiers des travailleurs saisonniers étaient des ressortissants étrangers, venant souvent de Tunisie ou du Maroc.
« Si nous ne sommes pas entendus, la production restera dans les champs et c’est tout le secteur du maraîchage qui sera sinistré », a-t-elle poursuivi.
Pour pallier ce manque de bras, des initiatives ont été lancées, notamment sur internet avec la création de sites Web pour mettre en relation exploitants et main d’oeuvre potentielle. Des messages sont également échangés via Twitter.
Des personnes se sont déjà signalées en Alsace, a observé la présidente de la FNSEA.
(Sybille de La Hamaide et Gus Trompiz avec Jean-Philippe Lefief; édité par Henri-Pierre André)