Des proches de Macron préparent les esprits à une candidature du président
PARIS (Reuters) – A l’heure de la rentrée politique, pimentée par l’approche de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril 2022, des proches d’Emmanuel Macron ont pris la parole ce lundi pour défendre l’idée d’une candidature du président, présenté comme l’homme de la situation dans une période incertaine.
« Je souhaite que le chef de l’Etat soit candidat en 2022 », déclare le ministre des Affaires européennes, Clément Beaune, dans un entretien au Monde où ce proche d’Emmanuel Macron voit le camp présidentiel incarner l’an prochain « le camp de la République, de la raison et de l’équilibre qui tient une société ».
Le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, lui a fait écho sur LCI.
« Mon souhait est qu’il soit candidat et qu’il continue à diriger le pays », a-t-il déclaré.
Pour le chef de file du parti présidentiel, Emmanuel Macron « est le mieux placé pour tirer les enseignements de la crise que nous avons vécue, des crises successives que nous avons vécues dans ce quinquennat ».
De retour à Paris après plusieurs semaines passées dans la résidence estivale présidentielle du fort de Brégançon, le chef de l’Etat a déjeuné ce lundi avec le Premier ministre, Jean Castex, pour préparer les dossiers de la rentrée, à deux jours d’un conseil des ministres.
Epidémie de COVID-19, rentrée scolaire, crise migratoire liée à la situation en Afghanistan, préparation des dernières réformes du quinquennat : les dossiers clivants ne manquent pas.
« On est totalement dans l’action et le résultat », a dit à Reuters un membre de l’entourage d’Emmanuel Macron.
« LE SEUL FIL ROUGE DES POPULISTES, C’EST LA HAINE », DIT BEAUNE.
Des Républicains aux écologistes en passant par le Rassemblement national, la France insoumise, les communistes et les socialistes, chaque parti tente de s’organiser en vue de la course à l’Elysée tout en décochant des flèches en direction de son actuel locataire, élu en 2017 sur une ligne « ni de droite ni de gauche ».
Dans un entretien au Journal du dimanche, Xavier Bertrand, candidat conservateur déclaré, accuse par exemple le président de « naïveté confondante » face à l’islamisme.
La gauche s’est quant à elle émue des propos du chef de l’Etat relatifs à la crise afghane invitant à se « protéger contre les flux migratoires irréguliers importants ».
Tout l’été, des centaines de milliers de personnes ont défilé chaque samedi contre l’obligation vaccinale de certaines professions et le « pass sanitaire » créé pour contrer l’épidémie de COVID-19.
Dans Le Monde, Clément Beaune réplique sur plusieurs fronts dans la perspective de 2022, qui coïncidera avec la présidence française de l’Union européenne.
Il n’y a, selon lui, « aucune fatalité » à l’abstention ni à la montée des populismes.
« En 2022, la présidentielle et les législatives vont se jouer sur un clivage entre ceux qui assument la complexité, la raison, la science, une forme de modération verbale et politique, et ceux qui jouent des effets de polémique et de division », dit-il.
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, « n’a pas de cohérence idéologique », ajoute-t-il à l’adresse de la finaliste de la dernière présidentielle.
Aux yeux du ministre de 40 ans, que les observateurs voient jouer un rôle de premier plan dans la campagne du futur candidat Macron, « le seul fil rouge des populistes, c’est la haine ».
Clément Beaune, venu de la gauche, répond aussi aux critiques accusant Emmanuel Macron de mener une politique de droite.
« Les procès en droitisation viennent probablement du fait que nous n’avons pas assez mis en évidence notre action », plaide-t-il.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Bertrand Boucey)