Le magnat autrichien René Benko, fondateur de Signa, arrêté et écroué
VIENNE (Reuters) – Le fondateur du groupe immobilier autrichien Signa, René Benko, soupçonné d’avoir tenté de dissimuler des actifs à ses créanciers, a été arrêté et écroué jeudi, ont annoncé les autorités judiciaires et pénitentiaires.
René Benko a été incarcéré dans l’après-midi à Vienne, a déclaré un porte-parole de la prison.
« L’accusé est soupçonné d’avoir dissimulé des actifs tels que des armes, des montres et d’autres articles de grande valeur ou de les avoir vendus sans compensation adéquate », a précisé le Bureau central des procureurs pour les crimes économiques et la corruption (WKStA).
René Benko est soupçonné d’avoir établi un reçu après coup et d’avoir falsifié des preuves pour garder trois armes de grande valeur hors de portée des autorités et des créanciers.
Le WKStA a ajouté qu’il y avait un risque que René Benko commette un délit, précisant que dans le contexte de son insolvabilité personnelle, il était soupçonné de contrôler secrètement et d’être le bénéficiaire d’une fiducie portant le nom de sa fille.
« Il a ainsi dissimulé des actifs et conservé des actifs dans la fiducie hors de portée des autorités, des administrateurs et des créanciers », a déclaré la WKStA dans un communiqué qui annonce également une autre enquête sur Benko en Allemagne.
Le WKStA a indiqué qu’il avait formé une équipe d’enquête conjointe avec les procureurs de Berlin et de Munich, et qu’il avait ouvert une enquête pour fraude sur Benko et une autre personne dont l’identité n’est pas précisée.
Ils sont soupçonnés d’avoir incité les gestionnaires d’un fonds souverain étranger à investir dans un « Projet Franz » à Munich par le biais d’obligations.
Les médias autrichiens ont indiqué que René Benko avait été arrêté dans sa villa d’Innsbruck tôt jeudi.
Peu après l’arrestation, l’avocat de Benko, Norbert Wess, a déclaré qu’un tribunal devrait décider dans les 48 heures si son client resterait en détention. Il n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
(Reportage François Murphy, version française Mara Vîlcu et Etienne Breban, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)