Macron visite Notre-Dame de Paris une semaine avant sa réouverture au culte
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) -Emmanuel Macron s’est rendu vendredi à la cathédrale Notre-Dame de Paris entièrement rénovée, prélude aux cérémonies de début décembre qui verront le bâtiment emblématique de la chrétienté renaître au culte, cinq ans et demi après l’incendie du 15 avril 2019.
« Qu’est-ce que c’est beau ! », s’est exclamé sur le parvis le chef de l’Etat, qui avait dès le moment de l’incendie lancé le défi de reconstruire Notre-Dame en cinq ans.
Il a ensuite pénétré dans la nef, accompagné entre autres de son épouse Brigitte, de la ministre de la Culture Rachida Dati et de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.
« On a le sentiment de la redécouvrir », a dit le président.
Il s’est ensuite attardé sous le toit de Notre-Dame, doté d’une nouvelle charpente en bois qui remplace celle partie en fumée.
Lors de cette visite de chantier, la septième depuis le drame qui vit les flammes ravager le toit et la flèche de l’un des édifices religieux les plus célèbres au monde, Emmanuel Macron rendra hommage au travail des quelque 2.000 compagnons ayant oeuvré à sa résurrection.
Le spectaculaire incendie sur l’île de la Cité avait ému le monde entier et les dons ont afflué de partout, y compris de pays non chrétiens, pour financer les travaux.
Au total, selon l’Elysée, 843 millions d’euros ont été recueillis. Environ 700 millions ont été dépensés pour les deux premières phases de consolidation et de restauration ; les 140 millions restants serviront à restaurer notamment les façades et couvertures de la sacristie à partir de début 2025.
« Je suis très content parce qu’on est passé pas loin d’une énorme catastrophe », a dit à Reuters Sébastien Truchot, 50 ans, qui vit non loin de la cathédrale. « Qu’on soit croyant ou non, Notre-Dame c’est universel et ça fait plaisir de la retrouver et de la redécouvrir ».
« Je pense que beaucoup de Parisiens passaient près d’elle sans y entrer et je pense que ça sera une redécouverte pour eux. J’ai plutôt hâte moi aussi d’aller voir à l’intérieur ».
RÉOUVERTURE TRÈS ATTENDUE
Environ 2.000 personnes sont attendues à l’intérieur de la cathédrale lors de sa réouverture officielle prévue le week-end des 7 et 8 décembre. La visite de Notre-Dame restera gratuite selon la volonté des autorités catholiques qui ont rejeté la proposition récemment émise par Rachida Dati de la rendre payante pour les touristes afin de rénover les quelque 100.000 édifices religieux du pays.
Mécènes, représentants des autorités et personnalités étrangères, mais pas le pape François annoncé le 15 décembre à Ajaccio en Corse, sont également attendus les 7 et 8 décembre pour des cérémonies organisées en deux temps, séparation de l’Eglise et de l’Etat oblige.
Selon son entourage, Emmanuel Macron prononcera le samedi 7 décembre un « court discours » sur le parvis de la cathédrale, l’occasion d’évoquer les « fiertés françaises » d’une année qui a vu le pays célébrer le 80e anniversaire du Débarquement allié et organiser les Jeux Olympiques d’été de Paris.
Le chef de l’Etat ne devrait pas manquer de saluer la mémoire du général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées devenu président de l’établissement public de Notre-Dame de Paris jusqu’à sa mort accidentelle l’été 2023.
Philippe Jost est aujourd’hui à la tête de cet organisme chargé de redonner sa splendeur au bâtiment érigé à partir de l’an 1163 et célébré par moult poètes, cinéastes et écrivains, dont Victor Hugo.
Emmanuel Macron cédera ensuite la place à l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, qui frappera de sa crosse la porte de la cathédrale dont l’ouverture sera suivie d’une cérémonie accompagnée par le grand orgue de 8.000 pièces entièrement rénové.
Dimanche 8 décembre, Emmanuel Macron et son épouse assisteront à la messe de consécration du nouvel autel de Notre-Dame.
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)