Une posture budgétaire légèrement restrictive l’an prochain-Commission européenne
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – La politique budgétaire en zone euro sera légèrement restrictive en 2025, estime la Commission européenne dans la première partie de son « paquet d’automne », l’exécutif européen jugeant par ailleurs que la plupart des trajectoires budgétaires des pays membres à moyen terme, dont celle de la France, sont crédibles.
« En termes de composition, en 2025, les dépenses courantes nettes sont légèrement en contraction en raison des politiques visant à réduire les déficits dans certains États membres (de l’ordre de 0,4% du PIB), qui sont largement compatibles avec le nouveau cadre budgétaire de l’UE et que la Commission considère comme appropriées », déclare l’exécutif européen dans un communiqué.
En 2025, la contraction budgétaire en zone euro représenterait un peu plus de 0,25% du PIB, contre 0,5% en 2024.
La France afficherait la contraction budgétaire la plus forte des États membres, de l’ordre de 1,5% du PIB l’an prochain, ajoute l’institution, qui précise que l’investissement public progresserait dans presque tous les États membres l’an prochain, grâce aux contributions de la Facilité pour la reprise et la résilience et d’autres programmes d’aide européens.
Le déficit public de la France doit atteindre 6,1% du PIB cette année et le gouvernement dirigé par Michel Barnier a présenté un projet de budget pour 2025 visant à le ramener à 5% en 2025 et sous le seuil de 3% en 2029. Mais ce projet de budget doit encore être approuvé par le Parlement.
La Commission a par ailleurs évalué 21 des 22 plans fiscaux qui lui ont été soumis par des États membres de l’Union européenne et jugé « crédible » la trajectoire budgétaire proposée dans 20 d’entre eux.
Antoine Armand, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, s’est dit mardi « satisfait » de l’évaluation positive portée par la Commission sur le plan à moyen terme de la France.
« La Commission européenne partage les orientations de la France, tant sur la trajectoire budgétaire pluriannuelle, avec un objectif de retour du déficit public sous les 3% du PIB en 2029, que sur l’agenda de réformes et investissements, qu’elle juge crédible, et je salue cette position », a déclaré le ministre dans un communiqué.
La Commission s’appuie sur les trajectoires de dépenses nettes formulées dans ces plans à moyen terme pour proposer des recommandations aux pays soumis à une procédure de déficit excessif, comme la France.
Seule la trajectoire des Pays-Bas n’est pas jugée crédible, car les dépenses seraient trop élevées par rapport aux préconisations formulées en juin par la Commission. L’exécutif européen doit par ailleurs terminer l’évaluation du plan fiscal hongrois.
L’institution précise que les projets de budget pour 2025 de huit États membres de la zone euro sont compatibles avec ses propres recommandations de dépenses, dont ceux de la France et de l’Italie.
« Avec les plans à moyen terme, chaque État membre s’approprie un ensemble cohérent de politiques basées sur un ajustement budgétaire progressif, des investissements publics prioritaires et des réformes favorisant la croissance pour les prochaines années », a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne.
La Commission européenne publiera dans un second temps ses priorités sociales et économiques pour 2025.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)