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Washington et Séoul vont renforcer leur collaboration face à Pyongyang

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par Trevor Hunnicutt, Steve Holland et David Brunnstrom

WASHINGTON (Reuters) – Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol ont exprimé mercredi à Washington leur souhait de renforcer leur collaboration pour dissuader la Corée du Nord de toute escalade nucléaire, sur fond d’inquiétude croissante à l’égard du renforcement de l’arsenal balistique de Pyongyang.

Un nouveau pacte va permettre à la Corée du Sud de disposer d’informations détaillées, et de son mot à dire, dans les plans d’urgence des Etats-Unis pour prévenir et répondre à un quelconque incident nucléaire dans la péninsule, ont fait savoir les dirigeants.

Cette annonce, qui s’accompagne du renouvellement par Séoul de sa promesse de ne pas mettre en place un programme nucléaire, a été effectuée lors de la visite à la Maison blanche de Yoon Suk-yeol pour des discussions avec Joe Biden ayant porté notamment sur la Corée du Nord, les semi-conducteurs, la guerre en Ukraine et le commerce.

Au cours d’une conférence de presse conjointe, le dirigeant sud-coréen a indiqué être convenu avec son homologue américain de mesures destinées à renforcer les capacités défensives de Séoul face à la menace croissance de Pyongyang.

« Nos deux pays se sont mis d’accord sur des consultations présidentielles bilatérales immédiates dans l’hypothèse d’une attaque nucléaire nord-coréenne, en promettant de répondre rapidement et avec un usage décisif de l’ensemble de la force dont dispose l’alliance, dont les armes nucléaires des Etats-Unis », a déclaré Yoon Suk-yeol.

Joe Biden a dit que le numéro un nord-coréen Kim Jong-un avait laissé sans réponse une nouvelle proposition américaine de mener des discussions diplomatiques, prévenant que toute attaque nucléaire de la part de la Corée du Nord entraînerait la fin du régime en place à Pyongyang.

Il s’agissait de la première visite d’Etat formelle d’un dirigeant sud-coréen aux Etats-Unis depuis plus d’une décennie.

RENFORCEMENT DE LA PRÉSENCE MILITAIRE AMÉRICAINE

Les rapides avancées de Pyongyang dans ses programmes d’armement, avec un arsenal composé notamment de missiles balistiques capables d’atteindre le territoire américain, ont soulevé des interrogations sur l’hypothèse que les Etats-Unis choisissent d’utiliser l’arme nucléaire pour protéger la Corée du Sud dans le cadre de leur pacte de « dissuasion élargie ».

D’après des enquêtes d’opinion, une majorité de Sud-Coréens se disent favorables à ce que Séoul se dote de ses propres bombes nucléaires, une possibilité à laquelle Washington est opposé.

Si Washington et Séoul vont de nouveau appeler Pyongyang à s’engager sur la voie diplomatique, il est prévu de déployer en Corée du Sud une importante technologie militaire américaine, dont un sous-marin à capacité balistique pour la première fois depuis les années 1980, en guise de démonstration de force, ont déclaré de hauts représentants de l’administration Biden lors d’un point de presse téléphonique.

Ils ont souligné qu’aucune arme nucléaire américaine ne serait déployée dans la péninsule coréenne et qu’aucun contrôle sur l’arsenal nucléaire des Etats-Unis ne serait donné à Séoul.

Ces mesures devraient être jugées insuffisantes par certains en Corée du Sud ayant appelé à une réponse forte pour enrayer la direction prise par Pyongyang avec ses programmes balistique et nucléaire. Mais elles pourraient permettre à Yoon Suk-yeol de revendiquer que Washington prenne au sérieux les inquiétudes de Séoul.

Par ailleurs, les représentants américains ont fait savoir que les Etats-Unis tenaient au préalable la Chine informée des mesures qu’ils prenaient, une manière d’afficher la volonté de Washington d’apaiser les tensions dans la région.

(Reportage Trevor Hunnicutt, Steve Holland et David Brunnstrom; version française Jean Terzian)

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