Elections législatives en Israël, Netanyahou tente un retour aux affaires
par James Mackenzie
JERUSALEM (Reuters) – Les Israéliens étaient appelés aux urnes mardi pour les cinquièmes élections législatives en moins de quatre ans, un scrutin à l’issue incertaine dont l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou attend un nouvel adoubement, avec l’appui de l’extrême droite et des partis ultra-orthodoxes.
Chef du gouvernement de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, Benjamin Netanyahou, « Bibi » pour ses partisans, continue d’avoir maille à partir avec la justice de son pays pour des affaires de corruption.
Au total, 120 sièges sont à pourvoir au Parlement israélien, la majorité étant fixée à 61 élus.
A 14H00, le taux de participation était de 38,9%, le plus élevé jamais enregistré en 23 ans, a indiqué Orly Ades, responsable de la Commission électorale centrale.
« Je vous ai dit que j’étais un petit peu inquiet, mais avec l’aide de Dieu (…), nous allons terminer cette journée avec le sourire », a déclaré Benjamin Netanyahou après avoir voté à Jérusalem.
Le bloc conservateur conduit par le chef du Likoud Benjamin Netanyahou, 73 ans, fait face à la coalition de Yaïr Lapid, 58 ans, Premier ministre depuis juillet (parti Yesh Atid), qui entend poursuivre son action à la tête d’un gouvernement inédit rassemblant des partis de droite, du centre, de gauche et un parti arabe.
Yaïr Lapid met en avant ses résultats économiques et ses avancées diplomatiques, notamment dans les relations avec la Turquie et le Liban.
Dans un pays où la lassitude le dispute à la désillusion en matière de politique, un député sortant d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, a bousculé la campagne, s’imposant comme un allié indispensable pour Benjamin Netanyahou avec sa liste « Sionisme religieux », qui pourrait devenir la troisième force du Parlement selon les sondages.
Cet avocat de 46 ans, ancien membre du mouvement Kach, coutumier des provocations, milite notamment pour l’annexion de la Cisjordanie par Israël et dit se voir en ministre de la Sécurité intérieure.
« Sionisme religieux » est le fruit d’une alliance avec une autre figure du nationalisme israélien, Bezalel Smotrich.
« J’ai bon espoir que Netanyahou devienne Premier ministre et qu’un gouvernement de droite soit formé », a dit Itamar Ben Gvir après avoir voté dans la colonie de Kiryat Arba, en Cisjordanie.
Pour Yaïr Lapid, qui votait à Tel Aviv, « c’est une élection entre le passé et l’avenir. » « Votez pour l’avenir de nos enfants, l’avenir de notre pays! », a-t-il lancé.
La sécurité et la flambée des prix ont dominé les thèmes de la campagne, qui s’est déroulée sur fond de violences en Cisjordanie occupée.
(Reportage James Mackenzie, version française Sophie Louet)