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Une femme capturée par Boko Haram trouve refuge dans un camp de déplacés chrétiens

Après un raid sur son village, Susan Yakubu a été capturée par des terroristes de Boko Haram. Elle a été convertie de force à l’islam et a été contrainte à épouser un combattant dont elle attentait un enfant. Grâce à un plan audacieux, Susan a réussi à s’échapper et à rejoindre l’armée gouvernementale. Mais les soldats, méfiants, l’ont harcelée longtemps avant d’admettre qu’elle n’était pas un agent double.

Aujourd’hui âgée de 20 ans, Susan a passé une enfance heureuse avec ses parents et ses deux frères dans le village de Chikedi, dans l’État fédéré de Borno. Sa vie a changé du jour au lendemain lorsque Chikedi a été envahi par la milice terroriste islamiste Boko Haram et que sa famille a fui dans les collines voisines pour se réfugier dans une grotte.

Mourir de faim ou mourir sous les balles

La famille de Susan n’a pratiquement rien à manger. Au bout de trois jours, la faim devient insupportable et son père se résout à aller chercher de la nourriture à l’extérieur de la grotte. Il rencontre deux hommes et leur demande si la situation s’est calmée au village. Ces hommes lui proposent de l’accompagner sur place pour voir où en sont les choses, mais rapidement, il comprend qu’il a été attiré dans un traquenard et il parvient de justesse à leur échapper pour retrouver sa famille. « Mis au courant de la situation, nous décidons de ne pas rester ensemble. Mon père se rend au Cameroun, mais il est tué au cours du trajet. Quant à nous, les islamistes ne tardent pas à nous trouver et bloquent la sortie de notre repaire. Nous sommes traînés au-dehors. Notre famille est immédiatement séparée. Ma mère parviendra rapidement à s’évader, contrairement et à moi. »

Cette chrétienne a également dû s’enfuir des combattants de Boko Haram. csi

Contrainte par les terroristes à se convertir à l’islam, Susan devient une esclave. À l’âge de 15 ans, elle donne naissance à une fille et on la force d’épouser le père, Mustafa, un combattant de près de 30 ans. « Le bébé a reçu le nom de Bitu (un mot dérivé de l’arabe qui signifie « fille »). Mais maintenant que je suis libre, je l’appelle Docs. »

Intelligente et audacieuse

L’emprisonnement de Susan lui pèse de plus en plus. En secret, elle échafaude un plan d’évasion. Et lorsqu’elle se réveille une nuit, elle ose franchir le pas : « J’ai frappé à la porte de la chambre où se trouvait Mustafa et je lui ai dit qu’un homme du voisinage m’avait battue. Pendant que mon « mari » et d’autres combattants se mettaient à la recherche de l’agresseur fictif, j’ai enfilé un hijab et j’ai fui le camp avec mon bébé. J’ai bien réfléchi à ce que je devrais répondre si un membre de Boko Haram me découvrait. Mais heureusement, cela ne s’est pas produit. » Après deux jours de fuite, Susan rencontre finalement des soldats de l’armée nigériane.

Prise pour une espionne

À son grand désarroi, Susan n’arrive pas à convaincre les soldats de son histoire. Ils lui demandent d’enlever complètement son hijab islamique, craignant qu’une bombe soit cachée au-dessous. Après lui avoir fait passer d’autres vêtements, les soldats lui bandent les yeux et l’emmènent dans une base militaire de l’État fédéral de Gombe. Susan est détenue pendant dix jours jusqu’à ce que sa mère soit enfin prévenue.

L’intervention libératrice d’un chrétien

Mais lorsque la mère vient chercher sa fille à la base militaire, les soldats refusent soudain de lui remettre Susan. Ils doivent d’abord « terminer leur enquête », déclarent-ils. « J’étais terrifiée et je me suis mise à pleurer », raconte Susan. Heureusement, un soldat chrétien intervient et elle est finalement libérée en octobre 2021. Avec sa mère et son bébé, Susan trouve refuge dans un camp de déplacés chrétiens à Maiduguri, la grande ville du nord-est du pays. Elle espère revoir ses deux frères qui ont probablement été enrôlés de force par Boko Haram.

Susan souffre encore visiblement du traumatisme qu’elle a subi quand elle était entre les griffes de Boko Haram. Elle ne sourit jamais, mais elle est reconnaissante pour l’aide alimentaire offerte par CSI.

Reto Baliarda

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