RDC : 12 contrats d’exploitation et de conservation forestières, jugés irréguliers suspendus par le gouvernement
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Octroyés en violation du moratoire en vigueur mis en place depuis 2002, 12 accords forestiers épinglés par l’inspection générale des finances (Igf) et des organisations de protection des forêts ont été le 26 avril 2022.
Selon la source officielle, cette mesure concerne les concessions forestières d’exploitation et de conservation se trouvant dans quatre provinces. Il s’agit, notamment, de Tshopo, Mongala, Maï-Ndombe et l’Équateur pour une superficie de 1.966.630 hectares.
D’après la décision de la Ministre congolaise de l’environnement, Eve Bazaiba, ces contrats étaient conclus entre la République Démocratique du Congo (RDC), représentée par au moins quatre de ces prédécesseurs depuis 2014 et des sociétés de droit congolais dont certaines à capitaux étrangers, notamment, Chinois.
Greenpeace reste sur sa soif
Réagissant sur la question, l’ONG Greenpeace Afrique semble ne pas encore être vraiment satisfaite. Elle reste sur sa soif de voir des criminels environnementaux être mis, complètement, hors d’état de nuire.
« La suspension de seulement 12 des dizaines de concessions forestières attribuées illégalement est aussi étrange qu’un dentiste enlever une seule dent pourrie et en laissant d’autres mauvaises en place », a déclaré un des responsables de cette organisation.
Et d’ajouter : « Les actions du Ministre Bazaiba doivent être totalement transparentes et complètes afin de protéger la forêt tropicale des criminels environnementaux et de mettre fin à l’impunité ».
À plusieurs reprises, Greenpeace et des organisations locales de protection des forêts ont rappelé aux autorités congolaises, leur engagement de transparence sur des contrats forestiers signés avec des tiers afin de bénéficier d’un financement de 500 millions USD dans le cadre de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Cafi).
Il convient de noter que cette suspension intervient seulement six mois après la déclaration du président Félix Tshisekedi en octobre 2021 avant la COP26 de Glasgow. Il avait révélé, à cette occasion, être saisi de « plusieurs plaintes d’irrégularités dans l’octroi de concessions forestières et avoir ordonné la suspension de tout contrat “douteux” ».
Rappelons que la RDC abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, après le Brésil. Elle représente un réservoir d’importance mondiale de carbone et de biodiversité.