Google reproche à l’UE d’avoir ignoré Apple, conteste une amende record
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Google, filiale d’Alphabet, a critiqué lundi les autorités européennes de la concurrence pour ne pas avoir pris en compte la puissance de son rival Apple, alors que le groupe américain tente d’obtenir auprès de la justice européenne l’annulation d’une amende de 4,34 milliards d’euros liée à son système d’exploitation Android.
Loin d’avoir entravé l’activité de ses rivaux et pénalisé les utilisateurs, Android a été un grand succès en matière de concurrence, ont déclaré des représentants de Google devant cinq juges du Tribunal général de Luxembourg, la deuxième plus haute juridiction de l’UE, au début d’une audience de cinq jours. La Commission européenne a infligé une amende à Google en 2018 pour abus de position dominante, l’accusant d’avoir utilisé depuis 2011 Android pour entraver ses concurrents et consolider sa position dominante en ce qui concerne la recherche sur internet.
« La Commission a ignoré la véritable dynamique concurrentielle dans ce secteur, celle entre Apple et Android », a souligné l’avocat de Google, Meredith Pickford, devant le tribunal. « En définissant les marchés de manière trop étroite et en minimisant la forte contrainte imposée par le très puissant Apple, la Commission a estimé à tort que Google était dominant dans les systèmes d’exploitation mobile et les magasins d’applications, alors qu’il était en fait un perturbateur majeur du marché », a-t-il ajouté.
Selon Meredith Pickford, Android « est une réussite exceptionnelle illustrant la puissance de la concurrence en action ». L’avocat de l’exécutif européen, Nicholas Khan, a relativisé le rôle d’Apple en raison de sa faible part de marché par rapport à Android. « Inclure Apple ne change pas grand-chose. Google et Apple développent des modèles différents », a-t-il répliqué.
« L’attitude de Google a consisté à nier toute possibilité de concurrence », a-t-il dit, en évoquant des accords qui forçaient les fabricants à préinstaller Google Search, le navigateur Chrome et la boutique d’applications Google Play sur leurs téléphones Android.
Android, dont l’utilisation est gratuite pour les fabricants d’appareils, est présent sur environ 80% des smartphones dans le monde. Cette affaire est la plus importante des trois dossiers de l’UE contre Google, auquel l’exécutif européen a infligé au total plus de 8 milliards d’euros d’amendes au cours des dix dernières années. Le fabricant d’appareils Gigaset Communications GmbH, qui soutient Google, a dit que son succès était dû à la plate-forme ouverte d’Android et a déploré l’impact négatif de la décision de la Commission sur son activité. « La redevance de licence pour le Play Store que Google facture désormais à la suite de la décision contestée représente une part importante du prix des smartphones de Gigaset destinés aux consommateurs sensibles au prix », a déclaré l’avocat du groupe, Jean-François Bellis. Le groupe de pression FairSearch, dont la plainte a déclenché l’amende de la Commission, s’est montré très critique à l’égard de la stratégie de Google envers les fabricants de téléphones. « Google a adopté une stratégie classique du leurre. Il leur a fait miroiter un système d’exploitation prétendument libre et ouvert, subventionné par son monopole sur les moteurs de recherche, pour ensuite fermer ce système à la concurrence par le biais de l’ensemble des restrictions en cause dans cette affaire », a déclaré Thomas Vinje, l’avocat de FairSearch.
(Reportage Foo Yun Chee, version française Diana Mandiá, édité par Jean-Michel Bélot)
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