Vives tensions en Eswatini pour la démocratie
Depuis plusieurs jours, de violentes tensions ont éclaté en Eswatini, ex-Swaziland. Le peuple réclame la fin de la monarchie et l’avènement définitif de la démocratie…
Depuis quelques jours, de violents affrontements opposent les manifestants pro-démocratie, aux forces de l’ordre swazilandaises. Ces tensions ont atteint leur pic dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin, où ces heurts ont causé la mort de nombreux individus. Selon le SYC (Swaziland Youth Congress, NDLR), on dénombrerait « au moins 21 morts » au sein des manifestants, des chiffres évidemment contestés par les autorités du pays.
En cause de ces mouvements d’humeur, la jeunesse de ce pays d’Afrique australe qui réclame ouvertement un changement de régime. Le Swaziland, rebaptisé Eswatini en 2018 pour ne plus être confondu avec la Suisse (Switzerland, en anglais, ndlr), est en effet dirigé par un monarque qui est au pouvoir depuis 35 ans. Le roi Mswati III détient quasiment tous les pouvoirs, et certains membres de la SYC tels que Sakhile Nxumalo, réclament que la famille royale soit détachée du gouvernement et de la gestion de l’Etat : « Nous, les jeunes du pays, ne voulons pas que le roi fasse partie du gouvernement. Et s’il veut en faire partie, il doit d’abord être un citoyen et aller travailler comme chacun d’entre nous. »
Cette situation a poussé les autorités à durcir le ton et à opposer les manifestants à l’armée républicaine, en prétextant la « protection des infrastructures nationales sensibles » selon le premier ministre Themba Masuku. Celui-ci a aussi justifié que le couvre-feu instauré dès 18 heures, c’était pour « faire appliquer les mesures contre le covid ». Cela n’a toutefois pas suffi à décourager les émeutiers qui continuent leurs protestations dans les rues de Mbabane, la capitale. Et ce, malgré l’interdiction de rassemblement qui a été décrétée par les autorités administratives.
L’Eswatini compte environ 1,3 millions d’habitants. C’est un petit pays d’Afrique australe qui est enclavé entre le Mozambique et l’Afrique du sud. Pretoria a d’ailleurs invité son modeste voisin à faire preuve d’une « totale retenue », et à « préserver les vies et les biens des populations ». Les États-Unis ont emboîté le pas en demandant aux militaires de « faire preuve de retenue ».
Cette contestation n’est pas le premier mouvement d’humeur que connaît le pays, puisque de tels affrontements avait déjà éclaté en septembre 2019, lorsque des fonctionnaires s’étaient mis en grève pour accuser le roi de spolier les caisses de l’Etat. Les partis politiques d’opposition sont interdits en Eswatini depuis 50 ans, et généralement les manifestations de contestation sont orchestrées par les groupements syndicalistes.
Ecclésiaste Deudjui
(+237) 696.469.637
VOUS AIMEZ NOUS LIRE ? ENGAGEZ-VOUS !
À l'heure de l'intelligence artificielle et des fake news, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Le Journal Chrétien, service de presse en ligne et chaîne de télévision chrétienne, se positionne comme le média de la vérité qui propose une information indépendante et fiable, non biaisée par des intérêts d'actionnariat ou publicitaires.
Votre soutien nous est précieux pour nous permettre de continuer à produire ce journalisme chrétien de qualité, à réaliser des enquêtes inédites, des reportages singuliers, pour vous informer et nourrir votre réflexion sur les grands enjeux du moment.
Pour plus d'information, contactez-nous par email à l'adresse [email protected] ou par téléphone au par téléphone au +33 769138397