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Mark Rutte prend la tête de l’Otan sur fond de guerre d’usure en Ukraine et d’incertitude aux USA

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par Andrew Gray

BRUXELLES (Reuters) – Mark Rutte, ancien Premier ministre néerlandais, est entré mardi en fonction comme secrétaire général de l’Otan avec pour principale tâche de maintenir l’unité de l’Alliance transatlantique alors que la guerre en Ukraine se trouve dans une phase cruciale et que se profile une élection présidentielle américaine décisive.

Au cours d’une cérémonie organisée au siège de l’Otan, à Bruxelles, Mark Rutte a pris la succession du Norvégien Jens Stoltenberg, qui a supervisé l’organisation pendant une décennie marquée principalement par l’invasion de l’Ukraine lancée par la Russie en février 2022.

Il est attendu par les représentants de l’Otan et des diplomates que Mark Rutte s’inscrive dans la lignée de son prédécesseur, en érigeant les mêmes priorités: rassembler les soutiens derrière l’Ukraine, pousser les 32 pays membres à allouer davantage de financements à la défense et maintenir les Etats-Unis impliqués dans la sécurité de l’Europe.

Mais l’incertitude règne, à la fois sur le conflit en Ukraine, devenu une guerre d’usure, et sur le soutien que Washington continuera d’apporter à l’Otan et à Kyiv après l’élection présidentielle américaine de novembre, qui oppose la vice-présidente Kamala Harris à l’ancien président Donald Trump, lequel apprécie peu l’Alliance transatlantique.

Mark Rutte, qui a démissionné cette année de son poste de Premier ministre des Pays-Bas après quatorze ans au pouvoir – un record -, a toujours affiché un fervent soutien à l’Ukraine. Il a aussi exhorté les dirigeants européens à « arrêter de pleurnicher » à propos de Donald Trump et d’accepter de renforcer les défenses du continent.

Avec la guerre en Ukraine, l’Otan, fondée en 1949 dans le but de dissuader alors l’Union soviétique d’attaquer l’Europe de l’Ouest et, le cas échéant, de défendre le bloc, a retrouvé un rôle central dans les affaires internationales.

« Nous devons nous assurer que l’Ukraine l’emporte en sa qualité de nation souveraine, indépendante et démocratique », a déclaré l’ancien Premier ministre néerlandais à des journalistes de Reuters au quartier général de l’Otan, à Bruxelles.

Il a également minimisé la préoccupation de l’alliance transatlatique quant aux élections à venir aux États-Unis, son membre le plus puissant, déclarant : « Je ne suis pas inquiet. Je connais très bien les deux candidats. »

« J’ai travaillé pendant des années avec Donald Trump. C’est lui qui nous a encouragés à dépenser plus (dans la défense), et il a réussi, parce qu’à présent, nous dépensons beaucoup plus que quand il est arrivé au pouvoir », a ajouté Mark Rutte.

« Kamala Harris a eu une carrière fantastique en tant que vice présidente. Elle est très respectée, donc je serai capable de travailler avec les deux », a-t-il déclaré.

VIRAGE SÉCURITAIRE

La Suède et la Finlande, militairement neutres depuis des décennies, ont opéré un virage sécuritaire en intégrant l’Alliance, ce qui leur garantit de bénéficier du principe de défense commune de tous les membres de l’organisation.

L’Otan a par ailleurs renforcé son flanc oriental, y déployant des milliers de soldats supplémentaires, et revu ses plans de défense pour les adapter à une potentielle attaque de la Russie – un risque qui n’avait jamais semblé aussi concret depuis la fin de la Guerre froide.

Si les dirigeants occidentaux répètent que l’Otan est une alliance défensive, Moscou la décrit comme une menace pour la sécurité de la Russie.

Des diplomates et des analystes estiment que l’une des principales missions de Mark Rutte sera de persuader les pays membres de fournir davantage de troupes, d’armes et de financements pour concrétiser les nouveaux plans de défense.

Les décisions de l’Otan étant prises par consensus, même si les Etats-Unis en sont la puissance prédominante, une grande partie du travail du secrétaire général de l’Alliance est d’oeuvrer à des compromis.

Pour avoir longtemps dirigé des coalitions gouvernementales, Mark Rutte dispose de l’expérience nécessaire pour réussir dans ses nouvelles fonctions, ont dit des diplomates.

Il serait toutefois préférable que l’ancien Premier ministre néerlandais s’abstienne de critiquer vertement d’autres pays européens, comme il l’a occasionnellement fait par le passé, ont-ils ajouté.

(Reportage Andrew Gray et Lili Bayer; version française Jean Terzian et Pauline Foret, édité par Kate Entringer)

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