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La France a rendu hommage aux victimes des attentats de janvier 2015

PARIS (Reuters) – Le président Emmanuel Macron a rendu hommage mardi aux victimes des attentats islamistes de janvier 2015 à Paris, dont celui qui avait visé la rédaction du journal Charlie Hebdo, un massacre qui avait fait basculer la France dans l’horreur et suscité un élan de compassion mondiale.

Accompagné de personnalités comme son prédécesseur François Hollande, président à l’époque, la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou encore les actuel et ancien Premier ministre, François Bayrou et Manuel Valls, Emmanuel Macron a participé à trois dépôts de gerbes, sans aucune prise de parole publique.

Devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, devenu après l’attentat un symbole de la liberté d’expression, le chef de l’Etat a d’abord salué la mémoire des douze victimes de Chérif et Saïd Kouachi, ainsi que celle de Simon Fieschi, rescapé de l’attaque décédé l’an dernier, tandis que retentissait la sonnerie aux morts, puis la Marseillaise.

Il a ensuite parcouru quelques mètres pour participer à une cérémonie similaire en hommage au lieutenant de police Ahmed Merabet, abattu par les deux djihadistes alors qu’ils prenaient la fuite.

Le 7 janvier 2015 au matin, Chérif et Saïd Kouachi avaient fait irruption dans l’immeuble qui abritait les locaux du journal satirique, dans lequel ils avaient abattu huit membres de la rédaction.

Les deux frères, qui avaient prêté allégeance à Al Qaïda dans la péninsule arabique, entendaient « venger le Prophète », dont le journal satirique avait publié en 2006 des caricatures qui avaient été jugées offensantes dans le monde arabo-musulman. Cinq dessinateurs emblématiques de Charlie Hebdo – Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski – étaient tombés sous les balles.

Chérif et Saïd Kouachi avaient été abattus deux jours plus tard par la police alors qu’ils s’étaient retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).

Le même jour, quatre personnes de confession juive d’un magasin Hypercacher situé Porte de Vincennes, dans l’est de la capitale, étaient assassinés par Amedy Coulibaly, un djihadiste se réclamant de l’organisation Etat islamique qui avait déjà abattu une policière municipale la veille à Montrouge (Hauts-de-Seine), au sud de Paris.

Le président Emmanuel Macron s’est rendu en début d’après-midi devant l’Hypercacher pour leur rendre hommage. L’Elysée a fait savoir que le chef de l’Etat présiderait aussi mercredi une cérémonie à la mémoire de la policière Clarissa Jean-Philippe à Montrouge.

Amedy Coulibaly est mort lors de l’assaut lancé par la police pour mettre fin à la prise d’otages dans la supérette cacher.

« JE SUIS CHARLIE »

Ces attentats, point de départ d’une vague d’attaques d’inspiration djihadiste qui ont ensanglanté la France pendant plusieurs années, ont inspiré le slogan « Je suis Charlie » et suscité une gigantesque mobilisation en faveur de la liberté d’expression le 11 janvier 2015 dans les rues de Paris, où des millions de personnes et des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement ont défilé.

« Dans le monde quand la France est touchée, c’est la liberté, les droits de l’homme qui sont attaqués alors que hélas, le terrorisme s’est répandu partout », a dit l’ancien président François Hollande lors d’un entretien à Reuters. « C’est vers la France que l’on se tourne parce que c’est la France, cette idée forte de la liberté qui l’emporte sur toute autre considération. »

Dix ans après les faits, et un douloureux procès de complices des assassins qui n’aura pas apporté toutes les réponses espérées, Charlie Hebdo « est toujours là », clame son directeur de la rédaction, Riss, dans un numéro anniversaire intitulé « Increvable! », avec en Une, un lecteur hilare assis sur une kalachnikov, l’arme des frères Kouachi.

« La satire possède une vertu qui nous a aidés à traverser ces ­années tragiques : l’optimisme », écrit Riss dans son éditorial. « Si on a envie de rire, c’est qu’on a envie de vivre. Le rire, l’ironie, la caricature sont des manifestations d’optimisme. Quoi qu’il arrive, de dramatique ou d’heureux, l’envie de rire ne disparaîtra jamais. »

LE RISQUE D’ATTENTAT DEMEURE

Pour François Hollande, la liberté d’expression reste un bien précieux à préserver à l’heure des réseaux sociaux.

« Elle est menacée, parfois entravée par une forme de peur qui s’est installée. Doit-on publier des dessins, projeter certaines images, faire des reportages quand on sait qu’ils peuvent blesser des personnalités ou des communautés ? Il y a cette forme d’autocensure qui s’est installée », remarque-t-il.

A ses yeux, la « conception libertarienne » notamment prônée par le milliardaire Elon Musk, propriétaire du réseau social X, revient à « dévoyer la liberté d’expression. »

« La liberté d’expression – et c’était le cas des caricatures de Charlie Hebdo – elle peut se moquer, dénoncer mais elle n’est jamais un appel à la haine, à la discrimination ou à la mise en cause des fidèles ou des pratiquants d’une religion. Alors que la liberté absolue permet de dire tout sur tout sans limite », juge l’ancien président redevenu député.

La menace terroriste, elle, reste élevée, a rappelé le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans une interview publiée mardi par Le Parisien.

« La bataille contre le totalitarisme islamique est loin d’être gagnée, et il est clair que demain, la France pourrait être frappée de nouveau », a prévenu le ministre, rappelant qu’en 2024, neuf attentats ont été déjoués sur le sol français, dont trois visaient les Jeux olympiques de Paris.

« Depuis 2017, c’est le plus grand nombre d’attentats déjoués », a-t-il souligné.

VOIR AUSSI :

Dix ans après, Hollande revit « l’émotion » de l’attentat de Charlie Hebdo

(Rédigé par Tangi Salaün et Nicolas Delame, avec la contribution d’Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault)

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