Ukraine: La Russie resserre l’étau autour de Bakhmout
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Dan Peleschuk
KYIV (Reuters) – La Russie a intensifié mardi sa campagne d’encerclement de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, théâtre depuis plusieurs semaines de combats entre les forces russes et ukrainiennes et dont la prise est un objectif majeur pour le président russe Vladimir Poutine.
Le commandant des forces terrestres ukrainiennes a qualifié la situation d' »extrêmement tendue ».
Les forces russes, y compris les mercenaires du groupe Wagner, tentent de couper les lignes d’approvisionnement ukrainiennes vers la ville et de les forcer à se rendre ou à se retirer.
La prise de Bakhmout donnerait à la Russie sa première grande victoire depuis plus de six mois et ouvrirait la voie au contrôle par Moscou des derniers centres urbains de Donetsk, une des quatre provinces ukrainiennes annexées en septembre dernier par Poutine sans en avoir le contrôle total.
« Malgré des pertes importantes, l’ennemi a lancé les unités d’assaut les plus préparées de Wagner, qui tentent de percer les défenses de nos troupes et d’encercler la ville », a déclaré le général ukrainien e général Oleksandr Syrsky sur une plateforme de messagerie militaire.
L’agence de presse russe RIA a publié une vidéo montrant ce qu’elle dit être des avions de chasse russes de type Soukhoï Su – 25 survolant Bakhmout.
« Nous sommes heureux qu’ils soient à nous », déclare un homme identifié comme un combattant de Wagner dans le clip, ajoutant que les appareils les ont aidés « psychologiquement ».
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré dans son allocution nocturne que les forces russes « détruisent constamment tout ce qui peut être utilisé pour protéger nos positions de fortification et de défense ».
L’armée ukrainienne a déclaré que la Russie bombardait également des positions autour de Bakhmout, pratiquement vidée de ses quelque 70.000 habitants d’avant la guerre par des mois de bombardements, est en grande partie détruite.
« Au cours de la journée écoulée, nos soldats ont repoussé plus de 60 attaques ennemies », a déclaré mardi matin l’armée ukrainienne en se référant à Bakhmout et aux zones orientales voisines.
Les forces ukrainiennes ont également repoussé les attaques russes contre les villages de Yadhidne et Berkhivka, dans la périphérie nord de Bakhmout.
Un journaliste de Reuters qui s’est rendu lundi dans la région a déclaré qu’il n’avait vu aucun signe de retrait des forces ukrainiennes et que des renforts arrivaient malgré les bombardements russes.
TRANCHÉES BOUEUSES
Dans la région de Donetsk, les soldats ukrainiens doivent affronter des tranchées boueuses après que le temps plus chaud a fait dégeler le sol.
« Les deux camps restent sur leurs positions, car comme vous le voyez, qui dit printemps dit boue. Il est donc impossible d’avancer », a déclaré Mykola, âgé de 59 ans, commandant d’une batterie de lance-roquettes sur la ligne de front ukrainienne.
La « raspoutitsa », ou la période de fonte des neiges au printemps, a compliqué plusieurs fois dans l’histoire les plans des armées à travers l’Ukraine et la Russie occidentale, transformant les routes en rivières et les champs en bourbier.
Reuters a pu constater plusieurs véhicules militaires bloqués dans la boue.
La Russie, dont les forces ont été reconstituées avec des centaines de milliers de conscrits, a intensifié ses attaques tout au long du front oriental, mais ses assauts ont eu un coût élevé, selon l’Ukraine.
Selon Moscou, les forces russes ont détruit un dépôt de munitions ukrainien près de Bakhmout et abattu des roquettes de fabrication américaine et des drones ukrainiens.
Reuters n’a pas pu vérifier de manière indépendante le rapport sur le champ de bataille.
PAS DE COMPROMIS SUR « CERTAINES RÉALITÉS »
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part répété mardi que Moscou était ouvert aux négociations de paix, mais que Kyiv et ses alliés doivent accepter l’annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes – Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia – que Kyiv et l’Occident jugent illégaux.
« Il y a certaines réalités qui sont déjà devenues un facteur interne. Je veux parler des nouveaux territoires. La constitution de la Fédération de Russie existe, et ne peut être ignorée. La Russie ne pourra jamais faire de compromis sur ce point, ce sont des réalités importantes », a-t-il déclaré.
Kyiv a jusqu’à présent exclu tout dialogue avec Moscou et a exigé que les troupes russes se retirent aux frontières de 1991, date de l’indépendance du pays.
Le ministère russe de la Défense a également déclaré qu’il avait procédé mardi à des exercices de défense aérienne après que l’aéroport de Poulkovo de Saint-Pétersbourg a été contraint de suspendre tous les vols pendant une heure.
Aucune raison n’a été donnée pour cette suspension, tandis que des informations de presse non confirmées ont indiqué qu’un objet non identifié, tel qu’un drone, avait été repéré dans la région.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, est le dernier haut responsable occidental à se rendre dans la capitale ukrainienne, une visite qui intervient une semaine après celle du président américain Joe Biden pour marquer le premier anniversaire de la guerre.
« L’Amérique se tiendra aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra », a déclaré lundi Janet Yellen, en visite à Kyiv. Elle a annoncé le transfert des premiers 1,25 milliard de dollars de la dernière tranche de 9,9 milliards d’aide américaine, et a également soutenu l’achèvement d’un programme entièrement financé pour l’Ukraine auprès du Fonds monétaire international (FMI) d’ici la fin du mois de mars.
Volodimir Zelensky, dont les forces devraient tenter une contre-offensive dans les mois à venir, a de nouveau insisté auprès de ses alliés occidentaux afin qu’ils lui fournissent des avions de chasse F-16.
(Reportage bureaux de Reuters ; régidé par Robert Birsel et Gareth Jones ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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