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Turquie/Présidentielle: Erdogan prône la stabilité, son rival sollicite les jeunes

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par Daren Butler et Ezgi Erkoyun

ISTANBUL (Reuters) – Le président sortant Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi les électeurs turcs à le soutenir lors du second tour de l’élection présidentielle, le 28 mai, afin de maintenir la stabilité du pays qu’il dirige depuis deux décennies, tandis que son rival a exhorté les jeunes électeurs à se prononcer pour un changement.

Recep Tayyip Erdogan a déjoué les prévisions en terminant en tête du premier tour avec 49,5% des suffrages, s’approchant du seuil de 50% des voix nécessaire pour l’emporter dès dimanche dans ce scrutin considéré comme un référendum sur son règne autoritaire. Kemal Kiliçdaroglu, candidat d’une alliance regroupant six partis d’opposition, a obtenu 45% des suffrages.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan et ses alliés nationaliste et islamiste ont en outre obtenu la majorité parlementaire, remportant lors des élections législatives organisées elles aussi dimanche 322 des 600 sièges en jeu.

Cela permet au président sortant, âgé de 69 ans, d’utiliser l’argument selon lequel un vote en sa faveur sera garant de stabilité. Il a déclaré mardi que la Turquie avait besoin que l’harmonie règne entre le Parlement et la présidence.

S’exprimant dans un entretien à la chaîne CNN Turk, Recep Tayyip Erdogan a souligné que la forte représentation parlementaire de son alliance « nous rend aussi plus forts en tant que gouvernement ».

Les résultats région par région du premier tour montrent que l’AKP est arrivé en tête dans 10 des 11 provinces du sud du pays affectées par le double séisme dévastateur de février, qui a fait plus de 50.000 morts et des millions de personnes sans-abri.

D’après des analystes, la promesse de Recep Tayyip Erdogan de rebâtir dans un délai d’un an les villes ravagées par la catastrophe a rassuré les électeurs dans des régions déjà traditionnellement acquises, pour la plupart, à l’AKP.

Kemal Kiliçdaroglu, ancien haut fonctionnaire âgé de 74 ans, a présenté une vision optimiste des résultats de dimanche, estimant dans une série de messages publiés sur Twitter et adressés à « la chère jeunesse » qu’un « message de changement a émergé des urnes ».

« Ceux qui veulent un changement dans ce pays sont désormais plus nombreux que ceux qui n’en veulent pas », a écrit le candidat du Parti républicain du peuple (CHP), qui a promis en amont du scrutin de revenir en cas de victoire à des politiques économiques plus orthodoxes et de ramener la Turquie vers son passé démocratique et laïque.

OGAN FLOU SUR UNE POSSIBLE CONSIGNE DE VOTE

Mais dans les rangs de ses partisans, l’espoir d’une victoire semble avoir été douché par l’issue du premier tour.

« J’ai moins d’espoir désormais », a déclaré Asim, étudiant de 22 ans, qui votait pour la première fois. « Il y a une impasse. D’un côté nous avons les électeurs nationalistes et de l’autre les électeurs kurdes », a-t-il ajouté en référence à la coalition menée par Kemal Kiliçdaroglu et soutenue par le Parti démocratique des peuples (HDP), formation pro-kurde.

« Seul un maître politique peut décrocher une victoire dans cette situation, et Kiliçdaroglu n’est à mon avis pas cette personne », a-t-il dit.

Pour tenter de convaincre les jeunes électeurs, Kemal Kiliçdaroglu a évoqué la crise du coût de la vie, selon lui exacerbée par la politique économique intransigeante de Recep Tayyip Erdogan qui a imposé une baisse des taux d’intérêt.

« Vous n’avez assez d’argent pour rien. Vos joies dans la vie vous ont été enlevées », a-t-il déclaré. « Vous n’aurez pas de seconde jeunesse. Nous avons 12 jours pour sortir de ce sombre tunnel (…) ».

Une enquête d’opinion réalisée l’an dernier par l’institut Konda montrait qu’environ trois quarts des jeunes électeurs appelés pour la première fois aux urnes estimaient qu’une victoire de Recep Tayyip Erdogan serait mauvaise pour la Turquie – un sentiment partagé par 59% des électeurs de tout âge.

Les jeunes ont dit vouloir une meilleure éducation, la fin du népotisme et un plus grand respect des droits humains.

Ce scrutin est déterminant pour savoir non seulement qui dirigera la Turquie, membre de l’Otan, mais aussi quelle sera l’orientation politique et économique de cette puissance régionale de 85 millions d’habitants, notamment dans ses relations avec la Russie, le Moyen-Orient et l’Occident.

Recep Tayyip Erdogan a renforcé les relations d’Ankara avec Moscou et distendu les liens traditionnels avec Washington.

Arrivé en troisième position du premier tour, avec 5,2% des suffrages, le candidat nationaliste Sinan Ogan pourrait jouer un rôle déterminant pour le second tour, en fonction de la consigne de vote qu’il décidera ou non de donner à ses partisans.

S’exprimant lundi dans un entretien à Reuters, il a indiqué qu’il soutiendrait seulement Kemal Kiliçdaroglu si celui-ci s’engageait à ne faire aucune concession au HDP, laissant entrevoir un possible coup de pouce à Recep Tayyip Erdogan.

(Reportage Daren Butler et Ezgi Erkoyun, avec Karin Strohecker à Londres et Huseyin Hayatsever à Ankara; version française Jean Terzian)

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