L’OMS appelle à $1,5 md pour les urgences alors que le financement US est incertain
(Reuters) – L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé jeudi son appel annuel aux financements afin de répondre aux urgences sanitaires, alors que l’arrivée imminente de Donald Trump à la tête des États-Unis pourrait remettre en question les finances à long terme de cet organe des Nations Unies.
L’OMS nécessite 1,5 milliard de dollars (1,46 milliard d’euros) afin de venir en aide à plus de 300 millions de personnes dans 42 zones d’urgence, de Gaza à l’Afghanistan.
« Sans un financement adéquat et durable, nous ferons face à la tâche impossible de décider qui peut recevoir de l’aide et qui ne peut pas », a déclaré le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, déplorant le fossé grandissant entre les besoins et les fonds disponibles.
Les États-Unis ont historiquement représenté un contributeur majeur à la fois aux appels d’urgence et au budget général de l’OMS, qui est fixé à 6,8 milliards de dollars pour 2024-2025. Pour ces deux années, les États-Unis ont fourni environ 34% des fonds disponibles pour les urgences sanitaires et contribué jusqu’à 50% de ceux-ci, selon les données de l’OMS. Ils versent également environ un cinquième du budget général de l’organisation.
Ce financement pourrait cependant être mis à mal lorsque Donald Trump fera son retour à la Maison Blanche la semaine prochaine. Lors de son premier mandat, il avait déclaré réduire la contribution américaine et retirer son pays de l’agence après l’avoir critiquée pour sa gestion de la pandémie de COVID-19 et sa proximité avec la Chine.
Des sources proches de l’équipe de transition ont indiqué qu’il pourrait prendre des mesures similaires lors de son deuxième mandat.
Répondant à une question de Reuters à la fin du mois de décembre sur la possibilité que les États-Unis se retirent de l’OMS, une source avait déclaré : « La même OMS que nous avons quittée lors du premier mandat ? Je pense qu’on n’aura pas grand chose à faire de ce qu’elle a à dire ».
Des documents publiés en ligne cette semaine par l’OMS, à quelques semaines de la réunion de son Conseil d’administration en février, ont prévenu contre les risques encourus en cas de départ d’un des contributeurs majeurs à l’organisation.
L’agence est partiellement financée par des redevances obligatoires d’États membres, ainsi que pars des contributions volontaires et une levée de fonds. Selon l’OMS, cinq de ses contributeurs, les États-Unis y compris, représentent la majorité de son financement volontaire, soit près de deux tiers du budget pour certains programmes.
(Rédigé par Jennifer Rigby et Emma Farge, version française Pauline Foret, édité par Augustin Turpin)