Les négociateurs de la COP27 dans la dernière ligne droite pour trouver un accord, l’Europe menace
CHARM EL-CHEIKH, ÉGYPTE (Reuters) – Les négociateurs s’efforçaient samedi de trouver un consensus pour parvenir à un accord aux négociations sur le climat de la COP27 en Égypte en dépit des nombreux désaccords qui persistent.
Découvrez l'interview de Brice Blondel, préfet de la Charente-Maritime
L’issue de la conférence, qui devait se terminer vendredi, est largement considérée comme un test de la détermination mondiale à lutter contre le changement climatique, alors que la guerre en Europe et l’inflation galopante des consommateurs détournent l’attention internationale.
L’évolution des négociations, auxquelles le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a une nouvelle fois voulu donner davantage de temps, semblait toutefois peu satisfaisante ce samedi pour les Européens.
« À cette heure, toujours aucun texte satisfaisant et à la hauteur des urgences climatiques. Cette COP ne peut être celle du renoncement », a dit sur Twitter la ministre française de la Transition énergétique.
« Il ne faut pas que l’objectif de 1,5 °C de réchauffement climatique meure à Charm el-Cheikh. »
S’exprimant par la voix de Frans Timmermans, le commissaire européen pour la Politique d’action sur le climat, l’Union européenne a quant à elle menacé de quitter les négociations si aucune issue acceptable n’était trouvée.
L’Onu a publié samedi un projet de texte visant à résoudre les difficultés des négociateurs. Il doit encore être approuvé par les près de 200 pays réunis à Charm el-Cheikh et les négociateurs présents sur place vont passer les heures qui viennent étudier le projet et déterminer s’il peut être adopté.
Incomplet, le texte propose un compromis sur la délicate question des « pertes et dommages » à destination des pays touchés de plein fouet par le changement climatique. La question du financement n’est pour l’heure pas réglée et laissée à l’appréciation des pays négociateurs.
Contrairement aux demandes de certains pays, l’ambition de se passer progressivement des énergies fossiles n’est pas visée dans ce texte qui se contente d’évoquer la fin du recours au charbon.
Le projet d’accord final présenté jeudi par l’Onu réaffirme l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 degré retenu l’an dernier à la COP26 à Glasgow.
Il appelle aussi les pays signataires à « accélérer les mesures visant à réduire progressivement la production d’électricité à base de charbon et à supprimer progressivement et rationaliser les aides publiques inefficaces aux carburants fossiles ».
Il ne demande donc pas formellement de mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles, comme l’avaient demandé l’Inde et l’Union européenne.
Le texte « salue » aussi le fait que les délégués aient ouvert les discussions sur la création d’un fonds dédié aux pertes et dommages mais il ne donne aucun détail sur le sujet.
Les pays les plus vulnérables font du lancement de ce fond une priorité mais certains pays riches craignent qu’un accord sur le sujet les oblige à assumer des responsabilités financières de leur contribution passée à l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
(Shadia Nasralla, Valerie Volcovici et Jake Spring; version française Nicolas Delame)
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.
ENGAGEZ VOUS !
Vous pouvez soutenir notre action :
- en faisant un don ponctuel ou régulier.
- en rejoignant notre équipe comme analyste, expert, professionnel de l'audiovisuel, défenseur des droits de l'homme, journaliste, théologien, etc.
- en priant pour nous.
- en nous contactant par email à l'adresse [email protected] ou par téléphone au par téléphone au +33 769138397
