Le Qatar dit réévaluer son rôle de médiateur dans les négociations sur Gaza
DOHA (Reuters) – Le Qatar a fait savoir mercredi qu’il réévaluait son rôle de médiateur dans les négociations entre Israël et le Hamas palestinien destinées à obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, citant des préoccupations à l’égard de politiciens cherchant à utiliser ces pourparlers pour marquer des points.
Il y a une « utilisation à mauvais escient de cette médiation pour des intérêts politiques étriqués », a déclaré le Premier ministre Cheick Mohammed ben Abdoulrahman al-Thani, également ministre des Affaires étrangères, ajoutant que la situation contraignait le Qatar à « mener un examen complet de ce rôle ».
Aucun politicien n’a été identifié par le dirigeant qatari.
Cette annonce intervient après que l’ambassade au Qatar aux Etats-Unis a critiqué mardi des commentaires d’un député américain, Steny Hoyer, lequel a appelé Washington à « réévaluer » ses liens avec Doha. L’élu démocrate a estimé que le Qatar devait menacer le Hamas de « répercussions » si celui-ci continue de « bloquer les avancées » vers la libération des otages détenus à Gaza et une trêve dans l’enclave.
D’autres parlementaires américains ont laissé entendre ces derniers mois que le Qatar soutenait le Hamas, une accusation rejetée par Doha, alors que le bureau politique du groupe palestinien se trouve dans le pays du Golfe.
Un contingent d’environ 10.000 soldats américains se trouve au Qatar, soit le plus grand nombre de troupes stationnées dans un pays du Moyen-Orient.
Alors qu’il avait indiqué plus tôt mercredi que les négociations à propos de la bande de Gaza se trouvaient dans une « phase délicate », Cheick Mohammed ben Abdoulrahman al-Thani a souligné que le rôle de médiateur a des limites.
Les médiateurs « ne peuvent offrir des choses que les parties prenantes elles-mêmes s’abstiennent » d’offrir, a-t-il dit.
(Andrew Mills, Yomna Ehab, Muhammad Al Gebaly, Clauda Tanios et Jana Choukeir; version française Jean Terzian)