Gaza-Trump estime que la Jordanie et l’Egypte devraient accueillir plus de Palestiniens
par Nandita Bose, Kanishka Singh et Nidal al-Mughrabi
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À BORD D’AIR FORCE ONE/LE CAIRE (Reuters) -Le président américain Donald Trump a estimé samedi que la Jordanie et l’Egypte devraient accueillir davantage de Palestiniens déplacés de la bande de Gaza, territoire qu’il appelle à « nettoyer ».
A la question de savoir si cette proposition était destinée à être temporaire ou à long terme, alors que la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a fait des dizaines de milliers de morts et dévasté l’enclave palestinienne, Donald Trump a répondu: « Cela pourrait être l’un ou l’autre. »
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, partisan du retour des colons juifs à Gaza, a qualifié la proposition du président américain d' »excellente idée » et a annoncé qu’il allait élaborer un plan pour la mettre en oeuvre.
Le Hamas a en revanche rejeté l’idée émise par Donald Trump, qui attise la crainte nourrie de longue date par les Palestiniens d’être expulsés de manière permanente.
Les Palestiniens « n’accepteront aucune offre ou solution, même si (elle) semble reposer sur de bonnes intentions sous le couvert de la reconstruction, telle qu’exprimée dans les propositions du président américain Trump », a dit Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, à Reuters.
Un autre responsable du Hamas, Sami Abou Zouhri, a invité Donald Trump à ne pas réitérer les initiatives « ratées » de son prédécesseur Joe Biden.
« La population de Gaza a enduré la mort et refusé de quitter sa terre et ne partira pas pour quelque raison que ce soit », a-t-il dit.
Pour l’analyste palestinien Ghassan al Khatib, les Palestiniens de Gaza comme de Cisjordanie, ainsi que les Jordaniens et les Egyptiens, rejetteront la suggestion avancée par Donald Trump. « Je ne pense pas qu’une telle idée ait la moindre place dans la réalité », a-t-il dit.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré dimanche que son pays rejetait l’idée de Donald Trump de manière « ferme et catégorique ».
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a aussi déclaré dans un communiqué que l’Egypte refusait toute tentative visant à expulser les Palestiniens de leurs terres, que ce soit à titre temporaire ou à long terme.
« NOUS N’AVONS QU’À NETTOYER TOUT ÇA », DIT TRUMP
Washington s’est dit l’an dernier opposé au déplacement forcé des Palestiniens. Les organisations de défense des droits de l’homme et les agences humanitaires font part depuis plusieurs mois de leur inquiétude sur la situation dans l’enclave palestinienne.
Donald Trump, qui a été investi à la Maison blanche lundi, s’est entretenu samedi par téléphone avec le roi Abdallah de Jordanie.
« Je lui ai dit, j’aimerais que vous preniez davantage (de Palestiniens) parce que je regarde la bande de Gaza telle qu’elle est aujourd’hui, et c’est le bazar. C’est un vrai bazar. J’aimerais qu’il prenne des gens », a dit Donald Trump.
« J’aimerais que l’Egypte prenne des gens », a dit le président républicain aux journalistes, ajoutant qu’il devait aussi s’entretenir avec son homologue égyptien Abdel Fattah al Sissi.
« Il s’agit d’un million et demi de personnes, et nous n’avons qu’à nettoyer tout ça », a dit Donald Trump.
Le locataire de la Maison blanche a ajouté que l’enclave palestinienne était un « chantier de démolition ».
« Presque tout est démoli et les gens meurent là-bas. Je préférerais donc travailler avec des pays arabes et construire des maisons dans un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour changer », a dit Donald Trump.
Israël a lancé sa campagne à Gaza après l’attaque du Hamas sur son territoire le 7 octobre 2023, au cours de laquelle des combattants du mouvement islamiste palestinien ont tué 1.200 personnes et emmené plus de 250 otages à Gaza, selon les bilans israéliens. Depuis, la campagne israélienne a tué plus de 47.000 Palestiniens à Gaza, selon les autorités sanitaires de l’enclave.
Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur dimanche dernier, permettant la libération d’otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens.
(Nandita Bose à bord d’Air Force One et Kanishka Singh à Washington, avec Nidal al-Mughrabi au Caire, Steven Scheer à Jérusalem, version française Camille Raynaud et Bertrand Boucey)
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