Blinken opposé à des sanctions immédiates contre la Russie dans le dossier ukrainien
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Arshad Mohammed
WASHINGTON/LONDRES (Reuters) – Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a rejeté dimanche les appels en faveur de sanctions économiques immédiates contre la Russie, estimant que cela réduirait la capacité de l’Occident à dissuader Moscou de ne pas attaquer l’Ukraine.
La Russie, qui a déployé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne et envoyé des troupes en Biélorussie pour des exercices militaires conjoints, nie toute intention belliqueuse. Mais ces manoeuvres suscitent des inquiétudes en Occident qui a menacé d’imposer de sévères sanctions économiques à la Russie si elle envahissait notamment l’Ukraine.
« En ce qui concerne les sanctions, le but de ces sanctions est d’empêcher une agression russe. Et donc si elles sont déclenchées maintenant, vous perdez l’effet dissuasif », a déclaré sur la chaîne CNN Antony Blinken.
Le secrétaire d’Etat américain a ajouté que si des troupes supplémentaires russes entraient en Ukraine de manière agressive, cela déclencherait une réaction significative.
Le vice-Premier ministre britannique Dominic Raab a prévenu pour sa part dimanche que si le Kremlin installait un dirigeant pro-russe en Ukraine, Moscou ferait face à de sévères sanctions économiques.
« Il y aura de très graves conséquences si la Russie prend cette décision pour tenter d’envahir mais aussi d’installer un régime fantoche », a-t-il dit sur Sky News.
Le ministère russe des Affaires étrangères a réagi en déclarant que ces propos relevaient de la « désinformation » et a accusé la Grande-Bretagne et l’Otan d' »aggraver les tensions » au sujet de l’Ukraine.
Le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré la semaine dernière au Washington Post qu’il était en faveur de sanctions immédiates, un point de vue partagé dimanche par certains élus républicains au Congrès américain.
« Nous devons agir maintenant. Lorsqu’il s’agit de repousser la Russie, nous devons faire preuve de force et ne pas être dans une position(…) d’apaisement », a déclaré sur ABC le sénateur républicain Joni Ernst, membre du Comité des forces armées du Sénat américain.
Chris Coons, un sénateur démocrate dont le parti est majoritaire dans les deux chambres du Congrès, a plaidé pour sa part en faveur de l’adoption d’un texte bipartite pour, dit-il, « faire preuve de résolution et de détermination et appliquer des sanctions maintenant ». Il a cependant ajouté préférable de garder en réserve les sanctions les plus fortes.
La rencontre entre les chefs de la diplomatie russe et américaine vendredi à Genève n’a débouché sur aucun résultat tangible, mais les deux pays sont convenus de poursuivre le dialogue pour tenter de trouver une issue à la crise ukrainienne.
(Reportage Arshad Mohammed, avec Susan Heavey et Paul Sandle à Londres, version française Claude Chendjou)
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