Etats-Unis/Présidentielle: Trump domine la première primaire républicaine dans l’Iowa
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICIDonald Trump a largement remporté lundi soir la primaire républicaine dans l’Etat de l’Iowa, selon les projections de l’institut Edison Research, confirmant sa domination sur ses rivaux alors qu’il ambitionne d’être investi pour la troisième fois consécutive comme le candidat du Parti républicain pour l’élection présidentielle américaine de novembre prochain.
Les enquêtes d’opinion réalisées ces derniers mois auprès de l’électorat républicain érigent Donald Trump, 77 ans, en grand favori pour l’investiture en dépit de ses déboires judiciaires, semblant réduire le suspense des primaires républicaines à l’identité du principal rival de l’ancien président.
L’ancienne ambassadrice à l’Onu, Nikki Haley, 51 ans, et le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, 45 ans, se livrent une bataille amère pour se présenter comme la meilleure alternative à une nouvelle investiture de Donald Trump, déjà privilégié à deux reprises par les électeurs républicains (2016 et 2020).
Donald Trump est crédité de 51% des voix, après le dépouillement de 95% des bulletins, selon l’institut Edison Research, qui place Ron DeSantis devant Nikki Haley (respectivement 21% et 19% des suffrages).
Il s’agit d’une avance historique pour une primaire républicaine dans l’Iowa. Jusqu’alors, l’écart le plus important avait été obtenu par Bob Dole en 1988 (12,8 points de pourcentage).
Les autres candidats républicains ont été nettement distancés par le trio de tête. L’entrepreneur Vivek Ramaswamy a annoncé en fin de soirée qu’il mettait fin à sa campagne et apportait son soutien à Donald Trump.
En dépassant le seuil des 50%, l’ancien président inflige un lourd revers aux rivaux estimant pouvoir entraver sa marche inexorable vers une troisième investiture consécutive du Parti républicain et un nouveau duel anticipé face au président démocrate Joe Biden le 5 novembre.
« Je me sens vraiment revigoré et fort pour notre pays », a déclaré Donald Trump à Fox News après que la chaîne de télévision a projeté sa victoire dans l’Iowa.
Donald Trump s’est abstenu de participer aux cinq débats républicains organisés en amont du coup d’envoi des primaires, cherchant à se positionner au-dessus de la mêlée.
UNE « COURSE À DEUX », SELON HALEY
Un sondage réalisé par Edison Research à l’entrée des bureaux de vote lundi met en exergue le soutien dont bénéficie toujours Donald Trump en dépit, notamment, de deux procédures en destitution durant son mandat et de son implication dans les incidents du 6 janvier 2021 au Capitole de Washington.
Seulement un tiers des votants ont dit penser que Donald Trump ne serait pas apte à gouverner en cas de condamnation en justice. Près des deux tiers estiment que Joe Biden n’a pas obtenu une victoire légitime en 2020, en écho aux accusations sans fondement de Donald Trump qui s’est dit victime d’une vaste fraude électorale.
Pour Ron DeSantis et Nikki Haley, l’objectif de cette première étape des primaires était d’obtenir un résultat suffisamment solide pour prouver à leurs partisans et à leurs soutiens financiers la viabilité de leurs candidatures.
La pression était particulièrement forte pour Ron DeSantis, qui a beaucoup misé sur l’Iowa et multiplié les déplacements à travers l’Etat. Un temps perçu comme le principal rival de Donald Trump, le gouverneur de Floride a vécu une campagne minée par des soucis organisationnels.
Une troisième place dans l’Iowa aurait pu compromettre la candidature de Ron DeSantis, que les sondages placent en troisième position derrière Donald Trump et Nikki Haley dans le New Hampshire, deuxième étape des primaires, le 23 janvier.
Dans un froid glacial, les électeurs républicains de l’Iowa étaient invités à se rendre dans les quelque 1.600 écoles, centres communautaires et autres lieux de vote, lançant officiellement les primaires du Parti après des mois de débats, de meetings et de campagnes publicitaires.
Edison Research a estimé qu’il y aurait environ 120.000 bulletins à dépouiller, loin du record de 187.000 lors de la primaire républicaine de 2016, alors que le service météorologique national anticipait que la température descendrait sous les 40 degrés Celsius dans certaines parties de l’Iowa.
Contrairement à d’autres élections, les primaires de l’Iowa requièrent un vote en personne, en petits groupes, après des discours de représentants de campagne.
Il est possible que la loyauté dont font preuve les partisans de Donald Trump ait profité à ce dernier lundi soir, même si Ron DeSantis et Nikki Haley ont exprimé leur confiance en amont du vote – sans toutefois prédire une victoire.
« Si vous êtes disposés à braver le froid pour aller voter pour moi, je me battrai pour vous lors des huit prochaines années, et nous allons redresser ce pays », a déclaré Ron DeSantis plus tôt dans la journée.
De son côté, Nikki Haley a dit s’attendre à une « course à deux » entre Donald Trump et elle. « A un moment de cette campagne, nous étions 14 dans la course. J’étais à 2% dans les sondages », a-t-elle déclaré à des partisans. « L’Iowa a fait de ces primaires républicaines une course à deux », a-t-elle ajouté, citant les sondages dans le New Hampshire et en Caroline du Sud notamment.
S’imposer dans l’Iowa n’est pas une garantie de devenir le candidat du Parti républicain, comme l’ont montré les primaires de 2008, 2012 et 2016.
(Reportage Tim Reid, Gabriella Borter et Nathan Layne, avec Jason Lange, Alexandra Ulmer, Rami Ayyub et Helen Coster; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)