Trump signe un décret pour retirer les USA du Conseil onusien des droits de l’homme
WASHINGTON (Reuters) -Le président américain Donald Trump a signé mardi un décret prévoyant le retrait des Etats-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’Onu (CDH) et renouvelant la suspension du financement américain de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Cette décision, annoncée au préalable par un représentant américain, coïncide avec la visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lequel critique depuis longtemps l’UNRWA en reprochant à son personnel d’être « impliqué dans des activités terroristes contre Israël ».
Sollicité avant la signature par Donald Trump du décret, un porte-parole de l’UNRWA s’est refusé à tout commentaire, décrivant seulement la situation financière de l’agence comme étant déjà « très, très mauvaise ».
Le porte-parole par intérim du CDH, Pascal Sim, a dit ne pas être informé d’une quelconque communication de la part de Washington. Il a ajouté qu’il n’existait pas de processus formel de retrait pour les Etats-Unis étant donné que ceux-ci ne sont pas un membre votant.
Au cours de son premier mandat (janvier 2017-janvier 2021), Donald Trump avait déjà coupé le financement de l’UNRWA, appelant à des réformes non-spécifiées, et demandant aux Palestiniens d’accepter de reprendre des pourparlers de paix avec Israël.
Le président républicain avait également retiré à l’époque les Etats-Unis du CDH, basé à Genève, lui reprochant une partialité systématique à l’égard d’Israël. L’administration du président démocrate Joe Biden a par la suite demandé à ce que les Etats-Unis y soient réintégrés.
Un groupe de travail du CDH doit examiner cette année le bilan des États-Unis en matière de droits de l’homme, un processus auquel tous les pays sont soumis tous les deux ans.
Bien que le CDH n’ait pas de pouvoir juridiquement contraignant, ses débats ont un poids politique et toute critique peut alimenter les pressions sur un gouvernement pour que celui-ci opère des changements.
Depuis qu’il a pris ses fonctions pour un second mandat le 20 janvier, Donald Trump a ordonné que les États-Unis se retirent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’accord de Paris sur le climat, deux mesures qu’il avait déjà prises lors de son premier mandat.
ISRAËL CONTRE L’UNRWA
L’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Danny Danon, a salué lundi la perspective d’une annonce de Donald Trump, accusant le CDH de « promouvoir agressivement l’antisémitisme extrême ».
« Dans le même temps, l’UNRWA a perdu depuis longtemps son statut d’organisation humanitaire indépendante et s’est transformé en une autorité terroriste contrôlée par le Hamas sous le couvert d’une agence humanitaire », a-t-il déclaré.
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré la semaine dernière que l’agence avait été la cible d’une « campagne de désinformation féroce » visant à la « dépeindre comme une organisation terroriste »
Les États-Unis étaient le principal contributeur de l’UNRWA (300 à 400 millions de dollars par an), mais Joe Biden a interrompu le financement en janvier 2024 après qu’Israël a accusé une douzaine d’employés de l’UNRWA d’avoir participé à l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 contre Israël par le Hamas, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Le Congrès américain a alors officiellement suspendu les contributions à l’UNRWA au moins jusqu’en mars 2025. L’UNRWA fournit des services d’aide, de santé et d’éducation à des millions de Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, en Syrie, au Liban et en Jordanie.
L’Onu a déclaré que neuf membres du personnel de l’UNRWA pourraient avoir été impliqués dans l’attaque du 7 octobre 2023 et ils ont été licenciés. Un commandant du Hamas au Liban, tué en septembre par Israël, aurait également occupé un poste à l’UNRWA. L’Onu s’est engagée à enquêter sur toutes les accusations formulées et a demandé à plusieurs reprises à Israël de lui fournir des preuves, ce qu’il n’a pas fait.
Une interdiction israélienne est entrée en vigueur le 30 janvier, interdisant à l’UNRWA d’opérer sur son territoire ou de communiquer avec les autorités israéliennes. L’UNRWA a déclaré que ses activités à Gaza et en Cisjordanie seraient également affectées.
(Jeff Mason et Kanishka Singh, avec Michelle Nichols à New York et Emma Farge à Genève; version française Mara Vîlcu, édité par Kate Entringer et Jean Terzian)
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.
La qualité de notre travail est reconnu par les médias séculiers. Dernièrement, le président du Journal Chrétien a accordé une longue interview à Sud Ouest, le deuxième quotidien régional français avec une diffusion totale de 219 000 exemplaires.
ENGAGEZ VOUS !
Quand les évangéliques sont attaqués, calomniés ou traités avec mépris par les médias traditionnels, un silence de notre part ne serait pas chrétien. Une telle attitude montrerait un renoncement suspect à se faire respecter et à exiger des médias mondains un tel respect.Lorsque les pasteurs et les églises évangéliques sont attaqués, le critère de la solidarité chrétienne doit jouer. Comment nous dire membres du Corps du Christ si nous restons indifférents à la persécution de certains d’entre nous, souvent réduits au silence et incapables de faire valoir leurs droits ou, tout simplement, de se faire respecter comme chrétiens ou communautés évangéliques ?
En s'appuyant sur notre plateforme de médias, l’action sur l’opinion publique est évidemment essentielle. Faire savoir est la condition de toute action, car rien n’est pire que le silence. D’où l’importance de l’action en direction des médias, des institutions et des populations.
Evidemment, ici comme ailleurs, la réticence de la part des chrétiens à agir comme des groupes de pression constitue une difficulté majeure. Mais, là encore, ne faudrait-il pas s’interroger sur notre dispersion et nos réticences à agir comme lobby, quand il s’agit de défenses des libertés et droits humains fondamentaux ?