Grande-Bretagne/Partygate: Le vice-PM écarte les accusations de mensonge à l’encontre de Boris Johnson
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par Guy Faulconbridge et Michael Holden
LONDRES (Reuters) – Le vice-Premier ministre britannique a rejeté mardi les accusations d’un ancien proche de Boris Johnson selon lesquelles le chef du gouvernement a menti au Parlement au sujet d’une fête organisée au 10, Downing Street au printemps 2020, pendant le premier confinement contre la pandémie de COVID-19.
Englué depuis plusieurs semaines dans une série de polémiques autour du non-respect des règles de confinement dans sa résidence officielle, Boris Johnson est confronté à une contestation croissante de la part de l’opposition travailliste, mais aussi à une fronde qui émerge au sein de son propre camp.
S’il a présenté ses excuses et assuré au Parlement mercredi dernier avoir pensé que cette fête était en fait une réunion de travail, ces déclarations ont été réfutées lundi par Dominic Cummings, ex-bras droit de Boris Johnson lors de la campagne pro-Brexit en 2016 et qui a a aidé l’ancien maire de Londres à accéder au pouvoir en 2019 avant de quitter le gouvernement sur fond de luttes intestines en novembre 2020.
« C’est totalement absurde de suggérer que Boris Johnson a menti au Parlement », a déclaré mardi à Times Radio le vice-Premier ministre Dominic Raab.
« Il a expliqué très clairement à la Chambre des communes, en répondant à plusieurs questions sur ce sujet, qu’il pensait qu’il s’agissait d’une réunion de travail », a-t-il ajouté tout en concédant plus tard qu’un éventuel mensonge délibéré d’un Premier ministre au Parlement constituait un motif de démission.
Lundi, Dominic Cummings a expliqué sur son blog et sur Twitter qu’il était impossible que le Premier ministre n’ait pas été tenu au courant de l’organisation de cette fête contestée.
Il a souligné que lui-même, ainsi qu’au moins un autre conseiller de haut rang, avaient signalé par courriel à Martin Reynolds, Principal Private Secretary (PPS, haut fonctionnaire dont les attributions se rapprochent de celles d’un chef de cabinet-NDLR) de Boris Johnson, à l’origine de l’invitation, qu’un tel rassemblement enfreignait les règles.
« J’ai prévenu le PPS que cette invitation enfreignait les règles », a-t-il écrit. « L’hypothèse que le PPS, contredit par deux des responsables parmi les plus hauts placés de la place, dise qu’il va aborder ce point avec le Premier ministre et ne le fasse finalement pas, ce n’est absolument pas crédible. »
Selon la note de blog de Dominic Cummings, Martin Reynolds a vérifié avec Boris Johnson s’il fallait annuler ou maintenir l’invitation, et « le Premier ministre a jugé que l’invitation pouvait être lancée ».
« Le déroulement des événements du seul 20 mai 2020 (la date de cette fête-NDLR), sans compter les autres événements (reprochés à Boris Johnson et ses services), signifient que le Premier ministre a menti au Parlement au sujet de ces fêtes », écrit Dominic Cummings.
Pour Dominic Raab, qui a déclaré ne pas vouloir spéculer autour de situations hypothétiques, « il est évident que ces deux versions sont totalement incompatibles et le Premier ministre a été extrêmement clair sur le fait que les déclarations (de Dominic Cummings) ne sont pas vraies ».
La haute fonctionnaire Sue Gray, secrétaire permanente du Cabinet Office, mène actuellement une enquête sur une dizaine d’accusations concernant des événements organisés au 10, Downing Street pendant les périodes de confinement.
(Reportage Guy Faulconbridge, version française Myriam Rivet, édité par Sophie Louet)
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